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Le site d'entraide généalogie en Dordogne . Association "Amicale Genea24 ".
Challenge AZ 2024. "Mon ancêtre de Dordogne au 19e siècle".

Au cours du mois de novembre, tous les jours sauf les dimanches, seront publiés un article.
Un article écrit chaque jour par une personne différente,
sur un ancêtre dont le mariage a eu lieu en Dordogne au cours du XIX ème siècle.

De AZ, en 2024, voici la huitième participation de l'amicale Genea24.

Aujourd'hui la lettre : H

lettre précédente


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Hussard FELIX ESCORNE

 

Par Annie-Alice MOUNIER.

1 - Naissance :

       Mon trisaïeul Félix ESCORNE a vu le jour par une belle matinée du 3 août 1844 à 10 heures du matin dans ce joli village où coule la Vézère : le BUGUE, d'une longue lignée d'artisans (menuisiers, tisserands, sergeurs …) et même vétérinaires, tous prénommés FELIX.


Eglise Saint-Sulpice de Le Bugue.

       Lui, avait choisi le métier de sellier, il aimait les chevaux.  Son père (Félix évidemment) était menuisier, et sa mère Jeanne COLOMBET dite ‘cadette’, sans profession, était fille de propriétaires terriens. J’ai pu remarquer qu’en remontant les générations que toutes ces familles savaient signer.

       Malheureusement Félix père mourut à l’âge de 31 ans, Félix n’avait que 2 ans. Je ne connais que mon aïeul comme enfant, quoique sur le contrat de mariage de Félix est mentionné le prénom de LINA sa sœur, que je ne retrouve ni avant, ni après.
Jeanne (Marie) COLOMBET, veuve, était remontée à Cumont vivre chez ses parents avec son fils d’après les recensements. Puis elle se remarie avec François GARRIGUE propriétaire cultivateur dont elle a un enfant : Jean.

2 - Militaire.

       A 20 ans, Félix tombe amoureux de la jolie NINA. Hélas l’heure de son engagement militaire avait sonné. Il n’entendait point la laisser comme çà …. Il s’y présenta donc à contre cœur (vous pensez !).  Le canailloux se dit alors que, s’il se faisait réformer pour quelque raison que ce fut, il pourrait retourner auprès de Nina.   Il se mit donc en tête de jouer le jeu de la surdité … OUI sourd !
       C’était sans compter trois / quatre bons copains, qui, derrière lui, affirmèrent qu’il n’était sourd que par moment, ce que le Sous-Préfet n’a pas apprécié, car BOUM le cachet :  et parti …. 

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       Il fût donc incorporé en octobre 1865 jusqu'au 31 décembre, puis jusqu’en Mars 1867 au 54e Régiment d’Infanterie de ligne, pour finalement être incorporé au 7e régiment de Hussards. Il est arrivé au corps en mai 1867.  Après je n’ai pu retracer son parcours, mais j'ai trouvé quelques renseignements concernant ce régiment.
       Sur sa fiche dans le dossier Hussards, il est noté avoir fait la campagne d’Allemagne dans l’Oise. Puis ?...  A-t-il été fait prisonnier ? Plus personne pour me le certifier dans ma famille. J’ai cependant trouvé des écrits qui peuvent m’apporter la confirmation de mes intuitions.

Je cite un passage de l’historique du 7eme régiment de Hussard.
       En 1870, il est à l'armée du Rhin à la division du général Legrand. Il s'illustre lors des grandes charges de la bataille de Mars la Tour le 16 aout 1870.
       "Faisant traverser le ravin de Ville sur Yron à sa division, le général Legrand entama la charge à 600 mètres de l'ennemi, les 3e dragons, 2e et 7e hussards abordèrent la cavalerie adverse, qui faisait, avec un calme qui semblable à de la stupéfaction, une marche de flanc en colonne de pelotons. C'est au moment où elle exécutait le mouvement de pelotons à gauche pour se mettre en bataille, que nos escadrons la traversèrent. Quelques officiers purent même traverser la colonne avant son déploiement. Ce fut la tête de cette colonne ennemie, composée de dragons royaux que le 7e hussard rencontra. Dans cette charge le régiment traversa la ligne ennemie, se replia sur elle et la poursuivit la pointe au dos sans rencontrer de résistance sérieuse." (Source : historique 7e hussard). Dans cette charge, le régiment perd 60 hommes tués, blessés ou disparus, dont 10 officiers. Le 7e hussard est brièvement engagé à Servigny durant le siège de Metz et le 27 octobre, lors de la capitulation de Metz, il n'a plus un cheval, tous ayant été livrés à la boucherie pour approvisionner l'armée en viande.
       Je m’imagine le choc de Félix voyant tous ces chevaux sacrifiés, lui qui les aimait tant…
       Le dépôt du régiment est caserné à Castreset contribue à former quatre escadrons de marche envoyés à l'armée de la Loire.
       Après la guerre, le régiment est reconstitué en mars 1871, sur la base des cadres du 7e hussards, des prisonniers revenus d'Allemagne et de la fusion avec le 3e régiment de marche de hussards formé pendant la guerre. Il est en garnison à Bordeaux, puis Pontivy (1880) et Tours (1886).

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Mais aussi : toujours sur l’historique de ce régiment :
    Talleyrand est promu Lieutenant-colonel au 7ème Hussard le 05 août 1869.
Il
était père d'une petite Charlotte-Louise-Marie-Thérèse depuis le 4 juin.
Il participe à la guerre de 1870 - subira le sort de l'Armée de Metz et partira en captivité en Allemagne, où on le croise sous la plume de Henri Choppin, dans son "Journal de captivité d'un officier de l'armée du Rhin (27 octobre 1870-18 mars 1871)" :
    "Beaucoup d'anecdotes viennent sous ma plume pour compléter le tableau de la désolation de ce camp de toutes les misères. Je n'ai pas le courage de l'entreprendre et, en attendant des temps meilleurs, me plonge dans les Rêveries du maréchal de Saxe, que le lieutenant-colonel du 7e de hussards,
M. de Talleyrand- P
érigord, a eu l'amabilité de me prêter."

L’historique du 7e Hussards nous précise :
"Le lieutenant-colonel de Talleyrand, rentré de captivité, prit le commandement du dépôt à la date du 26 mars (1871). Il le conservera jusqu'au 12 avril, jour de la rentrée du colonel Chaussée".
Il figure à l'Etat-Major du régiment reconstituéà Castres en mai 1871, sur la base du Dépôt du 7e Hussards, du 3e Hussards de Marche, et des hommes et cadres rentrés de captivité.

      Enfin Félix passe dans la réserve le 23 juillet 1871 avec un certificat de bonne conduite.
      A Castres en janvier 1871 il avait été nommé BRIGADIER SELLIER ;

3 - Mariage.

      7 ans après avoir quitté le Bugue : FELIX RENTRE ENFIN DANS SON VILLAGE AUPRES DE NINA.
      Il reprend son activité de sellier et le 24 octobre 1871 il prend pour épouse Nina COLOMBET fille de Jean Henry COLOMBET propriétaire cultivateur et Marie DELFOUR originaire d’une famille de notables d’Urval (famille BRU). Le même malheur leur avait été commun. La maman de Nina avait quitté la vie également alors que cette dernière n’avait aussi que 2 ans comme son aimé Félix.
      Selon le Contrat de mariage en ma possession, ils ne partirent pas démunis dans cette nouvelle vie, Nina hérita de sa famille maternelle et Félix de son père sans compter son argent propre. Il est donc évident que Félix était bien soldat au 7eme régiment de Hussards en garnison à Castres, puis renvoyé dans ses foyers puisque stipulé dans son Contrat de Mariage. (Contrat de mariage passé le 22 octobre 1871au Bugue, Notaire Maitre Elie FAUCON) Tout concorde bien avec les infos trouvées.
      Par contre ; Le temps et les privations de cette guerre avaient fait leur œuvre. NINA qui avait quitté un très joli jeune homme brun aux yeux bleus, le retrouve à son retour toujours beau, mais marqué. Il avait 27 ans. Nina 21.

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      En 1872 vint au monde leur fille Berthe, mon arrière-grand-mère, puis Marie Blandine en 1876 qui ne survécut pas.

4 - Décès.
      Ce trisaïeul haut en couleur a dû quitter sa Nina, cette fois pour toujours le 1er février 1917. Il avait 72 ans, suivi deux mois après par son gendre, le mari de leur fille Berthe : mon arrière- grand-père Jules JACOUTET négociant en noix et peintre…
      NINA unit son deuil à celui de sa fille et vécurent ensemble, dans ce qui fût ensuite notre maison de vacances, place de la Farge, au Bugue. Maison à qui nous venons de dire adieu, après plusieurs générations…. (Un peu triste)

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