Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ». 1
Challenge AZ de novembre 2022.
Ça coule en Dordogne-Périgord.
GENEA24. Généalogie Dordogne-Périgord. Entraide & partage.
Lou Péri Doc
Bulletin de l’association « Amicale Genea24 ».
Numéro Hors-série15 bis – mars 2023.
ISSN 2676 0912
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Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ».
Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ». 3
Editorial.
L’amicale a participé en novembre 2022 à son sixième challenge AZ.
Le but étant de proposer tous les jours un article dont le titre doit
correspondre à une lettre de l’alphabet.
Le thème retenu : « ÇA COULE ». Un ruisseau ou rivière, mais pas que ...
L’amicale genea24, comme les autres années a tenu la distance, avec 14
personnes auteurs dont six nouvelles personnes pour réaliser l’alphabet
complet.
Sur le plan national, 73 personnes ou organismes étaient inscrites au
départ. Au fil des lettres, entre 64 et 72 articles ont été postés
quotidiennement.
CHALLENGE RÉUSSI.
Un grand coup de chapeau à celles qui ont osé partager leur savoir.
Citons, pour leur première expérience avec nous : Geneviève BRUN-
ELLIS. Christophe CHAMOULAUD. Carole JACQUEMENT
Véronique LAROCHE-VIAUD. Elizabeth RINGUET. Marie-Thérèse
WACHET.
Un grand merci à tous nos participants, auteurs d’un jour.
Et rendez-vous l’an prochain.
Jean-Louis FILET.
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Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ».
Bulletin généalogie et histoire de Dordogne-Périgord, entraide et partage.
Association « Amicale Genea24 » fondée en 2014.
Siège social :
Bergerac 24100.
Site Internet : www.genea24.fr Mail : contact@genea24.fr. Numéro hors-série, complémentaire du numéro 15.
" ÇA COULE … en Dordogne"
Directeur de la publication : Lionel Filet. Rédacteur en chef : Jean-Louis Filet.
Ont collaboré à ce numéro : Mireille BERGER (2 articles). Geneviève BRUN-ELLIS. Christophe
CHAMOULAUD. Geneviève COULAUD (4 articles). Véronique ESPECHE (2). Jean-Louis
FILET (2). Bernadette FONDRIEST (5). Maryse GRENIER (2). Carole JACQUEMENT.
Huguette LABROUSSE. Véronique LAROCHE-VIAUD. Elizabeth RINGUET. Françoise
VILLECHENOUX (2). Marie-Thérèse WACHET. Crédits photos : Auteurs des articles,
Wikipédia.
SOMMAIRE :
5 - AUVEZERE, la rivière.
8 - BANDIAT.
10 - C ... Comme CÉOU
13 - DRONNE.
17 - ESTROP.
19 - Font-Chaude de PANASSOU.
21 - GUINOT Fils, le pastis.
24 - HYRONDE.
26 - ISLE.
29 - JAJA.
31 - KEROSENE.
33 - LIDOIRE.
37 - Mmmm .... LA LETTRE « M »
40 - NAUZE
42 - Oh des citrouilles
44 - PUDE (la)
47 - QUEUE d'ANE
49 - RIZONNE
54 - SEIGNOLLE (la)
56 - TOURON
59 - UGNI-BLANC
61 - VÉZÈRE
64 - W, comme whisky
66 - X ruisseaux à Cendrieux
70 - Yaourts liquides
73 - Zut ! on allait oublier
La rivière Espérance.
Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ». 5
AUVEZERE, la rivière.
Par Mireille BERGER.
La géographie de l’Auvezère.
L'Auvezère prend sa source dans le Massif-Central en Haute-Vienne à Saint-
Germain-les-Belles, près du Camp de César on a longtemps trouvé des vestiges
de soldats romains, à 420 mètres d’altitude. Elle serpente en Corrèze la rivière
arrose Benayes puis Ségur le Château avant d’entrer en Dordogne à Payzac. Sur
cette commune, le pont Lasveyras, un ouvrage du XIIIème siècle, enjambe
majestueusement la rivière. Le moulin en amont est tristement célèbre pour avoir
été le siège de l’exécution de 34 résistants par une compagnie allemande le 16
février 1944 et l’arrestation de 12 prisonniers envoyés en déportation.
Très vite, entre Savignac-Lédrier et Génis, l’Auvézère
s’engage dans de profondes gorges parfois hautes de
plus de 100 mètres, propices à l’escalade et aux
randonnées. A Saint-Mesmin, l’impétueuse rivière
offre des cascades majestueuses près du Saut-Ruban.
Les kayakistes confirmés peuvent s’entraîner sur ce
parcours homologué pour des compétitions
nationales.
A Cubjac, une magnifique cascade offre
une vue imprenable sur le pont et la
ville. Sur le territoire de la commune,
une partie de l’Auvézère disparaît dans
un gouffre au Moulin des Soucis, pour
rejoindre l’Isle au Saut du Brâme sur la
commune de Saint-Vincent-sur-l’Isle.
L’autre partie de la rivière traverse la commune du Change, pour se jeter
dans l’Isle en limite de Bassillac et Escoire au Gué Rède, à 10 kilomètres de
Périgueux, après 112, 2 kilomètres de parcours.
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Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ».
La faune et la flore :
La nature sauvage de l’Auvézère est le lieu de vie d’une faune très riche : la
loutre, la genette et le mouflon se plaisent dans ses gorges. Quant à la truite Fario,
elle fait le bonheur des pêcheurs. Le promeneur peut parfois apercevoir le cincle
perché sur un rocher ou le faucon pèlerin tout en haut de la falaise.
Patrimoine bâti :
La forge de Savignac-Lédrier
produisait la fonte et le fer depuis le
XVIème siècle. Les premiers maîtres de
forge étaient Arnaud Dolce puis Noël
Souvelin. Les Pasquet de Savignac en
sont devenus propriétaires par le
mariage de Marguerite de Souvelin à
François Pasquet alors marchand à
Excideuil. Jean, le fils, dit Plumet Blanc
est alors maître de forge. Il est enterré le
04 avril1593 avec son épouse Catherine
de La Faye dans le parc de leur château
Renaissance qui surplombe les hauts-
fourneaux.
La forge continuera sa production
jusqu’en 1930 avec la famille
Combescot.
Château de Savignac-Lédrier.
L’abbaye de Tourtoirac a été également fondée sur le bord de l’Auvézère,
au Xème et XIème siècle par le Vicomte Gui 1er de Limoges (988-1025). Cet édifice
a longtemps été une puissante congrégation chrétienne. Aujourd’hui il ne reste que
quelques vestiges. L’église a été classée partiellement Monument Historique en
1960. Des restaurations ont eu lieu en 1995-1996, complétées par une nouvelle
inscription au titre des Monuments Historiques en 2012 pour la totalité de l’édifice
et des vestiges.
Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ». 7
Les moulins
Une enquête réalisée en 2021 par l’APAM (Association Périgourdine des
Amis des Moulins) a permis de répertorier plus de 70 moulins et forges construits
le long de l’Auvézère, la plupart en ruines ou transformés en habitations.
Le moulin de Pervendoux à Génis
Ce moulin daterait du Vème siècle. Il a été racheté en 1903 par la famille
Raynaud-Lasternas pour y créer une minoterie. C’est la petite fille qui a conservé le
moulin. Elle organise des visites du bâtiment et du matériel de meunerie qu’elle a
restauré peu à peu.
Le moulin de Guimalet à Anlhiac
Acheté par un couple de Hollandais, le moulin et la minoterie sont en cours
de restauration.
Le moulin du Rozier à Cubjac-Auvézère-Val d’Ans
Le moulin de Redrol au Change, ce dernier attesté depuis 1217
Le moulin du Bourg au Change avec son vieux pont en bois datant du XVIème
siècle
Le moulin de Laborde au Change, attesté en 1225
Pont de Lasveyras. (Photos M. Berger.)
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Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ».
BANDIAT.
Par Christophe CHAMOULAUD.
arrose trois départements :
La Haute-Vienne, la Dordogne et la Charente.
On trouve déjà son nom sous des formes anciennes dès le XIIIème siècle :
« ripperia de Bandeato » en 1294 et « fluvium de Bandeato » en 1303.
Il prend sa source en Haute-Vienne, dans les monts de Châlus. Il est formé un peu
en aval de Pensol, par la réunion de deux ruisseaux qui prennent naissance dans la
commune de La Chapelle-Montbrandeix.
Après les étangs de l'Épinassie et de Ballerand, il entre, par les bois de Mafraulet,
dans l'arrondissement de Nontron.
Son cours, dirigé vers le sud-ouest, est sinueux et encaissé dans les
communes d'Augignac et d'Abjat-sur-Bandiat, de Nontron et de Savignac.
Au niveau de Nontron le Bandiat se détourne brusquement vers l'ouest. Après
Saint-Martial-de-Valette, il quitte le socle cristallin pour s’enfoncer dans des terrains
calcaires et secs. Il longe le bourg de Javerlhac puis entre en Charente après la
commune de Varaignes.
Jusqu’à Nontron, de nombreux petits cours d’eau viennent le grossir. En
aval, il n’a plus d’affluents sur sa gauche, mais est rejoint sur sa droite par quelques
Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ». 9
ruisseaux dont les plus développés sont la Doue (après avoir traversé le Grand
étang de Saint-Estèphe), le ruisseau de Teyjat ou le ruisseau des forêts.
Lorsqu'il arrive dans le terrain Jurassique moyen, à partir de Marthon, il s’enfonce
dans une infinité d'entonnoirs et de gouffres, comme celui situé au pied du village
de Chez Roby sur la commune de Bunzac, avant de se perdre définitivement dans
les gouffres de la Caillère, pour rejoindre la Tardoire.
Malgré certaines inondations qui furent parfois dangereuses (celle de mars
1783 pénétra jusque dans l'église de Javerlhac), le Bandiat a été dans le passé l’un
des cours d'eau les plus utiles du Périgord septentrional. Il activait d'innombrables
moulins, des tanneries à Nontron, et surtout d'importantes forges comme celles de
Ballerand, d'Augignac, de Javerlhac et de Feuillade, qui traitaient sur place le
minerai de fer abondant.
Le Bandiat est un cours d’eau de première catégorie, très poissonneux. Il
offre superbes secteurs de chaos granitiques où les truites s'épanouissent. Des
nombreux étangs sont établis sur ses affluents. De nombreux moulins parsèment
son cours, créant des retenues d’eau et des barrages, permettant aux gardons,
ablettes, carpes ou aux poissons carnassiers de se développer.
Le Bandiat arrose vingt-deux communes, soit d'amont vers l'aval : en Haute-
Vienne : La Chapelle-Montbrandeix (source), Marval, Pensol, 2ème passage sur
Marval (étang de Ballerand) ; en Dordogne : Abjat-sur-Bandiat, Augignac, Savignac-
de-Nontron, Nontron, Saint-Martial-de-Valette, Saint-Martin-le-Pin, Lussas-et-
Nontronneau, Javerlhac-et-la-Chapelle-Saint-Robert, Varaignes ; en Charente :
Souffrignac, Feuillade, Marthon, Saint-Germain-de-Montbron, Chazelles, Pranzac,
Bunzac, Saint-Projet-Saint-Constant, Rivières et Agris (confluence).
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Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ».
C ... Comme CÉOU.
Par Véronique ESPECHE.
Et c’est où le Céou ??
En Dordogne bien sûr ... C’est sur la ravissante commune de Daglan,
chaque dimanche je vais au marché, que je suis tombée amoureuse de ce petit cours
d’eau ... Né dans le département voisin du Lot, il finit sa course dans la Dordogne...
Mais qu’il fait bon flâner ou s’étendre sur ses rives quand le soleil d’été
envahi notre Dordogne.
« Côté 24 », cette capricieuse rivière, longue de 55 km, traverse huit villages
périgourdins dits « de la vallée et des coteaux du Céou », aux traditions artisanales et
gastronomiques qui font le charme de notre Périgord... De Gaumier dans le Sud à
Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ». 11
Castelnaud-la-Chapelle, son embouchure dans le nord, huit communes, toutes de
l’ancien canton de Domme, sont baignées par le Céou, atout -entre autres- de leurs
attraits....
Tantôt lascif il invite à la pêche, tantôt tumultueux on le rêve en kayac ...
Tout au long de son cours, le Céou offre de ravissantes cascades, des lacets qui
s’offrent à perte de vue, d’adorables bassins naturels il fait bon se rafraichir et
des méandres de verdure à l’ombre bienveillante... Il aura pris soin d’alimenter,
entre-autre, le superbe lavoir de Daglan auprès duquel il est plaisant de faire une
pause ... Au creux de sa vallée, le Céou a su rester confidentiel, offrant un havre de
paix à ses riverains.
(Photos : Véronique Espèche)
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Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ».
De recoins en anses nichées au fond de sentiers impraticables, il garde son
charme et son mystère, s’offrant aux seuls yeux gourmands des randonneurs qui
bravent les ronces ... Tandis qu’en ses rives aménagées, des aires le soumettent au
plaisir de tous ... Mystérieux, sauvage mais accessible.
à Montfaucon sur le causse de Gramat, à quelques encablures de
Rocamadour, c’est au pied d’un des joyaux de la Dordogne le splendide château
de Castelnaud-la-Chapelle que le Céou finit sa course, se fondant dans la
Dordogne qu’il alimente de ses eaux karstiques.
Cascade de la Carderie
Il est un autre château sur la commune de l’embouchure du Céou, dont sans
doute les enfants y vivant en une « tribu arc-en-ciel », ont batifolé dans ses eaux
limpides ... Les Milandes, château et demeure principale des seigneurs de Caumont,
investie dès 1937 par Joséphine Baker ... Les eaux mêlées du Céou et de la
Dordogne s’en souviennent encore ...
En fallait-il plus pour donner ses lettres de noblesse à cette « rivière
sauvage » au bord de laquelle parfois, je savoure... La lettre « M » de ce
challenge AZ ...
Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ». 13
La DRONNE.
Par Huguette et Georges LABROUSSE.
On trouve son nom dans trois villages riverains dont Aubeterre-sur-
Dronne et aussi Saint-Méard-de-Drône et Saint-Pardoux-de-Drône qui ont
conservé l'ancienne graphie "Drône". En occitan, elle porte le nom de Drona.
La rivière, d'une longueur de 200 kilomètres, prend sa source au lieu-dit Les
Borderies à 480 mètres d'altitude, dans la commune de Bussière-Galant, en Haute-
Vienne. Dans sa partie amont, ses eaux particulièrement claires passent dans des
gorges et sautent de cascades en cascades, lieu privilégié pour les truites. Près de
Champs-Romain, le Saut du Chalard est la plus remarquable de ces chutes.
C’est la rivière emblématique du Périgord vert. Son bassin versant s'étend sur
5 départements et 188 communes dont 50 riveraines de la Dronne. 62 affluents
sont référencés : 3 rivières, la le, la Lizonne et la Tude et 59 ruisseaux. Les plus
importants sont : le Boulou, l’Euche, la Donzelle, la Peychay, l’Auzonne, la
Rizonne, la Mame, la Chalaure et le Goulor.
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Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ».
Elle sert de limite avec la Haute-Vienne sur 10 kilomètres. Elle traverse
Champs-Romain, Saint-Pardoux-la-Rivière, Quinsac, Champagnac-de-Bélair,
Brantôme, Bourdeilles, Tocane-Saint-Apre, Ribérac. Là, elle est plus calme et c'est
le domaine des renoncules. De Petit-Bersac à Saint-Antoine-de-Cumond, sur 7
kilomètres, elle sert de frontière avec la Charente avant d'y pénétrer et d’arroser
Aubeterre-sur-Dronne. A partir de Saint-Aulaye, elle marque la limite avec la
Charente-Maritime. Puis, elle continue vers Coutras en Gironde, elle rejoint
l'Isle, affluent de rive droite de la Dordogne.
Elle n'est plus qu'à 6 mètres d’altitude !
C'est une rivière irrégulière dont les crues peuvent être importantes. A
Coutras, les hautes eaux d'hiver et de printemps ont un débit variant de 33 à 50
m3/s tandis qu'au mois d'août, celui-ci peut descendre à 5 m3/s. En Dordogne, 19
communes riveraines, de Saint-Pardoux à Ribérac, ont établi un plan de prévention
du risque inondation.
Les Moulins
Elle a connu une intense activité autour des moulins, des forges et des
affineries qui utilisaient le charbon du bois de châtaignier. Ils jouaient un rôle
majeur dans l'industrie de la noix, la production de farine, la fabrication de tissu et
dans les métiers de la métallurgie.
Au 19ème siècle, on trouvait 195 moulins sur la Dronne, seulement 118 en
1950 et actuellement, quelques-uns produisent de l'électricité, de la farine et d’autres
de l’huile de noix. Beaucoup ont été transformés en habitat individuel ou en
restaurants comme le Moulin du Roc à Champagnac-de-Bélair et le Moulin du Pont
à Lisle.
À Montagrier.
Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ». 15
Le moulin de Rochereuil, à Grand-Brassac, datant du 13ème siècle produit
encore de l'huile de noix de même que le moulin du Petit Claud à Lisle. Celui de
Jansou, près de Lisle, fut consacré successivement à la fabrication de farine, au
fonctionnement d’une scierie puis d’une filature. A Saint-Front-la-Rivière, le moulin
du Sablon a une production d’électricité autonome. Il a fourni de l’huile de noix, de
la farine ou du cidre jusqu’en 2012. Le moulin de Bourdeilles fabriquait 2 400 kilos
de farine par jour en 1936. Le moulin de La Pauze, à Saint-Méard-de-Drône, est
construit sur une des trois plus hautes chutes de la Dronne. La minoterie, bâtie en
barrage sur la rivière, a été tenue jusqu’à ces dernières années par un minotier issu
d’une dynastie de meuniers. On pouvait le visiter lors des journées du patrimoine.
De nombreux barrages ont été détruits ou abandonnés.
A Montagrier, la Maison de la Dronne est installée dans le moulin du Pont,
datant du 12ème siècle, ancien moulin à farine reconverti en usine hydro-électrique
en 1907. Avec sa roue à aubes et ses expositions, ce bâtiment permet de découvrir
la Dronne à travers l’histoire.
Biodiversité
La vallée de la Dronne abrite une biodiversité d'espèces végétales et animales
remarquable. De ce fait, 80% de son cours sont classés soit en zone NATURA
2000, soit en zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique. 22
espèces déterminantes d’animaux y ont été répertoriées (amphibien, crustacé,
insectes, mammifères, oiseaux, poissons, reptile).
Le programme européen Life
a été lancé en 2014 pour la
sauvegarde de la moule d’eau douce
qui était en voie de disparition. En
2017, on a inauguré à Firbeix une
ferme aquacole en vue de la
reproduction de moules perlières.
Les minuscules « bébés moules »
sont élevés pendant 4 ans dans des
bacs avant d’être relâchés dans la
rivière.
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Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ».
Ce mollusque, qui peut vivre 100 ans et atteindre 10 cm à l’âge adulte, est
très exigeant sur la qualité de l’eau. Il filtre 50 litres d’eau par jour pour se nourrir
des matières en suspension. La Dronne, rivière propre, répond bien à ses besoins.
Au sud de Brantôme, se trouve un site important pour la reproduction de la
lamproie marine.
Loisirs
De nombreux loisirs sont organisés le long de cette rivière : des balades au fil
de l'eau, des descentes en canoës et en paddles. Beaucoup de circuits de randonnée
pédestre permettent de découvrir les villages qui bordent la Dronne ainsi que des
sites typiques comme le dolmen de Peyrelevade de Brantôme et les nombreuses
églises romanes. En longeant la rivière, on peut découvrir les nombreux moulins.
Des fêtes nautiques, comme les joutes de Brantôme ou le défilé de bateaux fleuris
de Comberanche-et-Epeluche animent les villages riverains en été. Les lieux de
baignade ne manquent pas : à Lisle, Bersac, Montagrier, Tocane-Saint-Apre...
L'escalade est proposée au bord de la rivière à Grand-Brassac et au rocher de La
Forge du Diable près de Bourdeilles qui propose également de la spéléologie. On
peut participer à des promenades en gabares (gabarres en occitan) à Brantôme
surnommée "la Venise du Périgord". La rivière et ses affluents sont classés en
catégorie1 pour la pêche.
À Épeluche.
Des châteaux dominent la vallée de la Dronne comme celui de Bourdeilles,
de La Rigale, à Villetoureix, de Caneau à St-Front-la-Rivière, de Vaugoubert à
Quinsac.
Nous vous invitons à parcourir la vallée de la Dronne de Bussière-Galant à Coutras
car c’est
"La plus belle rivière de France" selon le géographe Elysée Reclus.
Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ». 17
L’ESTROP.
Par Marie-Thérèse WACHET
L’Estrop est un paisible ruisseau, affluent de la Dordogne, il prend sa source
à 115 mètres d’altitude sur la commune de Port Sainte-Foy-et-Pontchapt. Long
de17,8 km, il arrose sur son passage 11 communes dont les noms s’égrènent en une
douce litanie : Port Sainte-Foy-Pontchapt, Fougueyrolles, Saint-Méard de Gurçon,
Nastringues, Montazeau, Vélines, Saint-Vivien, Bonneville-Saint-Avit de
Fumadières, Montcaret, Saint-Seurin de Prats, Saint-Antoine de Breuilh, avant
d’aller se jeter dans la Dordogne avant Pessac, en Gironde. L’Estrop est mentionné
dès 1473 dans les textes anciens sous la forme « ruisseau de Lestros », puis évolue
dès 1652 en l’Estrop, l’Estroc, l’Estros en 1873 et parfois même l’Estrot suivant les
actes. Peu après sa source, il est rejoint par le Lardot, formant ainsi un Y, d’où son
nom, l’Estrop signifiant « étrier » en occitan.
Sur son cours se trouvent Montcaret et Vélines, les deux villages situés sur
deux hauteurs sont séparés par une vallée coule notre ruisseau. C’est à
Montcaret que naquit mon ancêtre Jean Lagarde et qu’il s’y maria, mais c’est vers
Vélines que va plus particulièrement mon intérêt, puisque c’est ici en 1781, que ce
même ancêtre trouva la mort dans l’Estrop en s’y noyant. On ne sait pourquoi il y
tomba, et si cette chute mortelle se fit dans l’obscurité de la nuit ou en pleine
journée suite à la fatigue d’un dur labeur ou peut-être même, après une halte dans
une auberge voisine… Je ne fais que supposer, car nul ne le sait !
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Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ».
Son décès est juste mentionné en quelques mots : « Le 20 août mil sept cent
quatre-vingt-un, Jean Lagarde, « métaier » de M. Pinet, âgé de 40 ans étant tombé
dans l’Estrot, s’y est noyé, son corps a été enseveli au cimetière de Saint Martin de
Vélines ». Il laissait deux jeunes garçons âgés de 2 et 1 an et une épouse Anne
Roché qui malheureusement décédera 10 mois plus tard en juin 1782…
Non loin de là, s’élevait à l’époque le château de Sardy, c’était une ferme
fortifiée, remaniée au XVIIIème siècle en maison de maître, d’un style plus
classique, aujourd’hui on peut y admirer les jardins de Sardy, classés « jardins
remarquables » et dont les bassins et nombreux jets d’eau ne doivent rien à
l’Estrop, mais aux sources du domaine.
L’Estrop à Vélines perd parfois sa tranquillité, comme en 2012, après de
fortes pluies, il sortit de son lit, envahissant le quartier des Réaux ses habitants
se retrouvèrent soudainement les pieds dans l’eau.
Le débordement photo Sud-ouest.
En bout de course, à sa confluence avec la Dordogne, l’Estrop reçoit les
eaux du Lavergne et débouche à Pessac sur la zone protégée Natura 2000, lieu de
préservation de la loutre d’Europe et aussi de migration et frayage de plusieurs
espèces de poissons : l’alose feinte, l’esturgeon d’Europe, la grande alose, la
lamproie de rivière, la lamproie marine, et le saumon atlantique. Là, il peut enfin se
mêler à la grande rivière Espérance !
Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ». 19
Font-Chaude de PANASSOU.
Par Jean-Louis FILET.
Si la Dordogne n’est pas un département de sources thermales, il existe
cependant sur la commune de Castels (Castels-et-Bézenac) une source sous le nom
de Font-Chaude, appelée aussi Fontaine de Panassou par les riverains.
Une fontaine minérale célèbre pour ses boues. Cette source existe encore
de nos jours et débite une eau sulfureuse dont la température est constante autour
de 22 degrés hiver comme été. Elle est utilisée aujourd’hui pour l’arrosage, mais
autrefois, on lui reconnaissait quelques propriétés, en bain de boue pour les
rhumatismes ou en boisson pour la digestion. Une utilisation qui remonte à 1740.
Je cite une revue de la SHAP : l’inventeur n’est autre que le propriétaire de la source,
le baron de Carbonnières, seigneur de Panassou. Il s’agit de Jean de Carbonnières de Jayac, époux
de Marguerite de Nadalou (mariage en 1713).
Il était atteint de douleurs rhumatisantes. Il habitait Bordeaux et d’un âge très avancé. Les
hommes de l’art de la cité bordelaise n’avaient pu le guérir. Il était impossible pour lui de se rendre
à Barèges ou au Mont-Dore dans son état. Il crut que le limon du bassin possédait des vertus
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Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ».
comparables à celles des stations thermales. Il affréta un bateau et remonta la Dordogne jusqu’à
Bézenac. Après avoir pris pendant quelques jours les eaux, on le couvrit de boue. Il fut
entièrement soulagé le douzième jour, reprit l’usage de ses membres et fut en état d’aller à la chasse.
Trois semaines suffirent pour la guérison radicale et il a vécu encore plusieurs années.
Il semble que cette guérison ait inauguré la mode des boues de Panassou. De
nombreux malades les ont utilisées jusqu’à la fin de l’ancien régime.
Le manque d’installation, le projet de construction avorté pendant la
Révolution, la source en plein air dont la pluie peut en perturber ou affaiblir les
principes constituants, les eaux et le limon, l’absence d’installations appropriées aux
curistes, autant d’obstacles qui empêchèrent le développement d’une vraie station
thermale qui périclita vers la moitié du XIXe siècle.
La saison des bains commençait vers le 22 juillet pour se terminer le 1er
octobre.
Non loin de là, le château de Panassou offre fièrement sa silhouette à la
limite de Bézenac et de Saint-Vincent-de-Cosse. Édifié au Moyen-âge par les
seigneurs de Beynac, il est assis sur un cluzeau taillé de main d’homme.
Ref : Monumentum.fr. Crédit photo : Mangeurdeptilu - Sous licence Creative Commons
Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ». 21
« Pastis Guinot fils »,
« Guinot quina », « Liqueur de genièvre » !
Par Geneviève BRUN-ELLIS.
1749-1949 : des générations de Guinot
au fil de la Dordogne.
Pierre-Alexandre avec ses parents
Marie-Elodie Audinot et Edmond
Guinot.
Guinot Pierre Alexandre, dit Jean,
naît à Sarlat le 29 mai 1887.
Il est le fils d’Edmond, armurier à Sarlat, qui comme ses aïeux travaille le
bois.
Ses ancêtres Guinot, sont arrivés en Dordogne en 1749, Jean et son neveu
François 12 ans ; ils sont membres d’une très nombreuse famille de scieurs de long.
Chaque année les hommes descendaient leur bois depuis Magnat-l’Etrange à la
limite entre la Haute Corrèze et la Creuse, jusqu’à Argentat pour le charger sur les
gabares qui redescendaient la Dordogne.
La vie de scieur était très rude. Un jour, lassés de ne pas gagner suffisamment
leur vie, ils ont suivi un de leur client tonnelier à Domme pour venir s’installer avec
lui dans ce joli village.
Le voyage se fit en gabare, et le jeune François n’était pas vraiment rassuré :
Il n’est encore jamais monté sur un bateau, il est un peu inquiet, tout se passe si vite
! Il part sans même avoir dit au revoir à sa mère et à ses frères et sœurs. Il n’a rien
emporter si ce n’est ce qu’il a sur le dos, la tenue traditionnelle des scieurs de long :
un pantalon de velours épais serré aux chevilles, une ample blouse bleu foncé, un
gilet de laine sur une chemise de chanvre et un chapeau en feutre de laine à larges
bord pour le protéger de la pluie et de la sciure.
Une fois le chargement du bois et autres denrées périssables terminé, le
maître gabarier prend la direction des opérations. François s’est réfugié sur le pont
entre des fagots de bois, des sacs de châtaignes et des paniers remplis de fromages
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Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ».
odorants. Mais il n’a pas le cœur à profiter des bonnes odeurs ou du paysage. Les
soubresauts du bateau sur la rivière lui donnent plutôt la nausée.
Le soir venu, l’escale à Beaulieu-sur-Dordogne est la bienvenue. Tous les
gabariers font halte dans cette commune, non seulement pour manger et dormir à
l’auberge, mais surtout pour aller à la chapelle des Pénitents faire brûler un cierge à
la bonne mère, pour la remercier de les avoir protégés des naufrages fréquents dans
cette partie de la rivière.
C’est ainsi qu’après trois jours de navigation en gabare, Jean GUINOT et
son neveu François débarquent au port de Domme.
Trois générations de Guinot tonneliers, vont œuvrer près de la rivière.
Des descendants de ces derniers vivent toujours à Cénac, certains à Sarlat, à Martel
près de la Dordogne.
Vers 1787, Jean Guinot (grand-père de Pierre-Alexandre), décide
d’abandonner la tonnellerie pour devenir arquebusier du roi.
Certes, il travaille toujours le bois, mais son affaire est beaucoup plus rentable. A tel
point que très rapidement, il finit par quitter Domme pour s’installer à Sarlat avec
deux boutiques : une dans la rue principale (pas encore la traverse), et une échoppe
accolée à l’église.
À la naissance de Pierre Alexandre, son grand-père tient toujours la boutique
avec son père Edmond et son oncle Arthur.
Pierre Alexandre, fils unique, entre au collège des jésuites de Sarlat, et chacun dans
la famille pense que cet enfant assez brillant prendra la suite de ses anciens.
Le collège St Joseph à Sarlat.
Mais ce dernier ne l’entend pas de cette façon, le bois ne l’attire pas, les
études et les jésuites l’ennuient. A seize ans il finit par fuguer.
Lorsqu’il réapparait dans la famille, quelques années après, c’est pour expliquer qu’il
a trouvé sa voie dans ce qui est liquide !!!
En effet, après avoir commercialisé des vins et spiritueux en Dordogne, et
dans le Lot, il achète après la guerre de 14-18, des vignes et un chai, et s’installe au
centre de Siorac-en-Périgord.
Il possède alors une belle maison dans le village. Sa femme et leurs enfants
vivent de façon aisée avec du personnel dans la maison et dans le chai. Il est le
Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ». 23
premier du village, dans les années 1920, à posséder une voiture avec un chauffeur
car il ne voulait pas apprendre à conduire.
A la pointe du progrès il fait imprimer des cartes postales qu’il distribue et dépose
partout il passe, pour faire la publicité de ses vins, « Pastis Guinot fils »,
« Guinot quina », « Liqueur de genièvre » !
Tout semble aller pour le mieux, mais, son caractère frondeur ne le quittant
pas, dès sa création, il adhère au parti communiste. Complètement porté par l’idéal
qui y est défendu, il va commencer à distribuer sa petite fortune au parti. Bientôt il
est contraint de vendre son affaire de Siorac. Il se réinstalle plus chichement à
Cahors, avant de terminer en louant un chai à Toulouse de façon tout à fait
modeste au grand dam de son épouse et de ses enfants. Toutefois, jusqu’au bout il
va rester fidèle à ses idées, sa distillerie de Toulouse il la nommera « distillerie de
l’Inter », et son dernier apéritif s’appellera « l’internationale » avec une étiquette
explicite….
On a des convictions ou on n’en a pas !
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Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ».
L’HYRONDE
Par Bernadette FONDRIEST.
Bonjour, quand on parle de ce qui coule en Périgord, à part les nectars du
côté de Bergerac ou bien de Domme, on pourra vous parler de ces belles rivières,
que sont la Dordogne, la Vézère, la Drônne ou bien l’Isle mais aussi des jolis petits
ruisseaux qui serpentent dans notre campagne en se lovant dans les verts vallons
coule une eau fraiche et vive à l’ombre des grands peupliers et des trembles.
Dans le Périgord noir, ils sont nombreux, souvent petits en taille et en
longueur quelquefois à peine quelques kilomètres… et souvent se rejoignent les uns
aux autres en affluents et sous-affluents pour rejoindre les grandes rivières.
Aujourd’hui je vais vous parler de l’un d’eux : l’Hyronde aussi appelé ruisseau
de Simeyjol, sous affluent de la Chironde qui, elle-même est un sous-affluent du
Coly, lui, affluent de la Vézère.
Ces ruisseaux ont toujours été une richesse pour les habitants du pays, outre
l’eau qu’ils leur apportaient. On s’est servi de la force de leurs eaux et de l’énergie
qu’elle apportait pour faire fonctionner des moulins.
Ces moulins étaient très présents non seulement pour moudre les grains et
faire de la farine mais aussi pour faire fonctionner des forges : le Périgord a été un
pays riche en fer… malheureusement à la fin du 19eme siècle la plupart furent
abandonnés avec la révolution industrielle qui les condamna …
(Sources : cadastre napoléonien, tableau d’assemblage, commune d’Archignac, AD24).
Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ». 25
L’Hyronde, longue de 5km 800 et traversant les communes de Archignac, Paulin,
Saint-Geniès et Salignac n’a quand-même, pas moins de huit moulins sur ses
berges.
Moulin du Cat,
Moulin des Bordes
Moulin de Monsieur
Moulin de Poujoulou
Moulin Barreau
Moulin de la Renaudie
Moulin de Simeyjol
Moulin de la Vergne (Saint Geniès)
Moulin de Diane (Saint Geniès)
Quelques meuniers glanés sur les recensements de 1846 : Jean Doublein à la
Renaudie, Jean Couderc à Constant, Pierre Favard au moulin de Monsieur, Elie
Couriel aux Bordes, Jean Constant au Cap, Augustin Constant au moulin de Diane,
Jean Grangier à la Vergne.
L’Hyronde se jette dans la Chironde aux abords du bourg de Saint Geniès.
(Source : site de la mairie d’Archignac).
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Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ».
L’ISLE.
Par Carole JAQUEMENT.
Je suis Louis Faucher, né à Rongéras
le hameau de Janillac culmine à 375
mètres. Là, se trouve la source de l’Isle.
Longue de 255 km, elle se jette dans la
Dordogne à Libourne en Gironde.
Je vais vous conter mon aventure au fil
de l'eau ...
Avant de partir, je passe par l’église de Janailhac, Saint-Yrieix-Saint-Eutrope,
datant du 13è siècle. Je me rends à Meyze, se trouve un des affluents de l’Isle, le
Crassat.
Arrivé au Châlard, je découvre l’abbaye du Châlard, datant du 12è siècle, le
pont médiéval de la Tour du 14è. Il existe dans ce village des mines aurifères qui
seront exploitées jusqu’ en 2002, aujourd’hui sous surveillance environnementale
pour le traitement des eaux.
Je quitte la Haute-Vienne pour pénétrer dans le département de la
Dordogne, en direction de Jumilhac-le-Grand. J’arrive en admirant le Château bâti
entre le 13è et 17è siècle. Je décide de le contempler tout en me restaurant. Ce
village fut aussi le lieu de vie d’Eugène Le Roy en tant que percepteur.
Après Jumilhac-le-Grand, je continue ma balade et je vois ce pont métallique
vert, rappelant qu’à cet endroit passait le tacot, petit train reliant St Yrieix à
Thiviers, le tacot enjambait par ce pont l’Isle pour se rendre à une station appelée
« Château » lieu-dit du village de Sarrazac.
Depuis le village de Sarrazac, je me rends à Nanthiat. Sur l’Isle, nous
pouvons voir les Papeteries Guyenne, fondées au début du 19è siècle, par la famille
Gaillard. Pendant longtemps elle fut une ville dans la ville, avec ses commerces, son
école et sa chapelle. C’est le comte de Rocquemaurel qui fut surtout un des grands
dirigeants.
Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ». 27
C’est aussi à Nanthiat, durant la seconde guerre
mondiale, le 09 juillet 1944, que furent capturés
quatre jeunes résistants. Ils avaient miné le pont
des Mauroux, les nazis en fusillèrent trois et
intimèrent au quatrième de déminer le pont, ce
qu’il fit avant d’être fusillé à son tour.
Je me baigne un peu, inspiré par
ce pont au joli nom « Pont de
Madame », avant de reprendre
ma route vers Corgnac-sur-l’Isle,
il existait une usine du nom
de Sté Chartier Marteau Boudin,
détentrice de la marque de cartes
à jouer : Grimaud.
Je me dirige à présent vers Périgueux, en passant à proximité d’Escoire, et
son fameux château du même nom. Il est connu pour avoir été, dans la nuit du 24
au 25 octobre 1941, le théâtre d'un triple crime resté mystérieux.
Je rentre dans Trélissac, par le pont de l’avenue de la République. Quelques
kilomètres plus loin j’arrive à Périgueux en passant par le pont des Barris, construit
en 1860, et découvre, émerveillé la cathédrale Saint-Front, datant du 12è siècle.
Je continue ma route vers Saint-Astier, fut construit un port inauguré en
1832. Un projet pour rendre l’Isle navigable de Périgueux à Libourne, établit trois
écluses et un canal de dérivation de 1300 mètres. D’autres écluses sont visibles à
Saint Léon sur Isle, à Neuvic et à Mussidan.
Arrivé à Montpon, je découvre l’usine Prunier fondée en 1872. Elle produit
du caviar depuis 1921.
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Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ».
Je quitte le département de la Dordogne, pour me retrouver à Coutras,
première ville étape de mon voyage en Gironde. Coutras est située au confluent de
l’Isle et de la Dronne.
J’observe le canal de Laubardemont et poursuis mon parcours en direction
de Guitres, je peux découvrir l’abbatiale de la ville, non loin de l’Isle. Je longe
Saint Denis de Pile, je me promène sur le site des étangs des chèvres, et jette un
coup d’œil au parc du château de Bomale, bâti le long de la rivière.
Je finis mon périple des méandres de l’Isle, elle se jette dans la
Dordogne, à Libourne, ville entourée des meilleurs crus : Pomerol, St Emilion …
Je décide de rester à Libourne, et regarde s’échapper l’Isle vers la Dordogne
pour gagner la mer…
L’Isle a vécu aussi au grès des inondations. En 1904 des eaux torrentielles
écumantes transportent des cadavres d’animaux et des débris arrachés aux maisons.
Mars 1913 : à Périgueux, l’Isle monte à 1m30 sur la Place Faidherbe, en 1923
c’est au tour de la rue des Tanneries.
Le 08 décembre 1944, le niveau de l’Isle monte à une rapidité inquiétante,
due aux pluies diluviennes, qui n’ont cessé de tomber sur un sol déjà saturé
en eau.
La crue la plus haute du siècle est de 4,50 mètres.
En janvier 1955, l’Isle atteint 2,44 mètres à Périgueux et à Montignac la place
d’Armes est sous les eaux.
En février 1956, ce n’est pas une crue, mais le froid qui gèle l’Isle,
transportant des blocs de glace de 5 mètres carrés !
(*) Louis Foucher est un personnage de fiction.
Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ». 29
JAJA
Par Maryse GRENIER.
Savez-vous ce qu’est le « Jaja » ??
Est-ce un petit cours d’eau, une rivière du Périgord ? Peut-être une liqueur ??
Que nenni !!
Le «
Jaja
» est un vin !!
Le terme vient de l’argot qui signifie : « vin de table ».
Son synonyme est le « Pinard », ou vin médiocre, désagréable au goût.
En bas-occitan, le mot « Jajare » signifie « boire beaucoup » ou « Jare » qui veut dire
« boire ».
Peut-être qu’il pourrait aussi provenir de « Jajin » qui signifie « vin défendu », et
d’après l’Hébreu « Yayin » veut dire « le vin ».
Ses dérivés : Le Jaja de Jau est un vin du pays d’oc.
Boris Vian l’a d’ailleurs mis en chanson…
En voici un extrait :
« Je bois n’importe quel Jaja
Pourvu qu’il ait ses 12,5°
Je bois
La pire des vinasses
C’est dégueulasse,
Mais ça fait passer le temps ! »
Par extension, on appelle aussi « Jaja », toute substance visqueuse et peu
ragoutante : pour préparer le ou la « Jaja », il faut le ou la mélanger longuement
pour qu’elle soit liquide et homogène. Le « Jaja » est le mélange de polyester pour
les coques de bateaux.
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Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ».
Alors du jaja ou du bon vin, en fonction de ses moyens, en Périgord on n’oubliera
pas d'en remplir son assiette après avoir fini sa soupe. Comme pour la rincer et
surtout faire "Chabrol". Comme le veut la tradition, bien sûr.
Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ». 31
KEROSENE …………..Il coule !
Par Jean-Louis FILET.
Le 11 juillet 1964, c’est le cinquante et unième Tour de France. La foule est
au rendez-vous pour cette grande fête populaire de l’été. L’étape dont le départ a
été donné à Bordeaux, traverse le département de la Dordogne pour rejoindre
Brive. Une étape de 215 kilomètres qui sera remportée par le Belge Edward Sels.
Ce jour-là, le Tour de France va connaître sa plus grande tragédie.
Le drame.
Rien ne permettait de prime abord de déceler la traîtrise du tournant, juste
avant le pont marquant l’entrée du village. Vers la fin de la matinée, une voiture de
la caravane publicitaire avait déjà dérapé dans ce difficile virage en épingle à
cheveux. Le service d’ordre avait fait évacuer tout un côté du pont, mais il n’était
pas apparu nécessaire de prendre une mesure identique en ce qui concerne le côté
opposé, où les curieux s’étaient massés, les uns assis, les autres debout.
Il est 13 h. 10 quand un camion-
citerne dérape dans un virage et tombe
dans le canal de Lalinde, à Port-de-
Couze. Il entraîne avec lui quarante
personnes. Le camion-citerne conduit
par Monsieur G. G… demeurant à La
Teste (Gironde) contenait quelques
milliers de litres de kérosène et le
freinage à mort fut cependant
insuffisant en raison de la vitesse et du
poids de ce transport.
C’est de plein fouet, on le sait,
que l’avant du véhicule percuta le
parapet du pont et bascula dans le canal
entraînant dans sa chute morts et
blessés.
Photo Retro Vélo Dordogne Canalblog
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Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ».
Après le court moment de stupeur qui succéda à l’accident brutal, dont le
déroulement ne prit pas plus de quelques secondes, les hurlements déchirants des
femmes et des enfants s’élevèrent de toutes parts. Dans le même temps, on assista
au bouleversant spectacle d’une solidarité spontanée qui fit se précipiter tout
habillés, dans l’eau du canal, des dizaines de spectateurs afin de porter secours aux
victimes. L’un d’entre eux, Monsieur Rouchon venu tout exprès de Port-de-Couze
depuis son domicile de Saint-Aigulin en Charente-Maritime, afin d’encourager
Epaud, un coureur charentais raconte :
J’ai plongé aussitôt. J’ai eu la chance de
retirer le chauffeur du camion avant qu’il ne périsse noyé. Le malheureux,
complètement hébété, ne cessait de répéter : ″ce n’est pas possible, ce n’est
pas possible″.
Lourd bilan.
Le bilan est lourd : neuf morts et douze blessés
Morts : Mme Claudine Rey, 21 ans, de Saint-Agne; Mlle Michèle Cavaillez, 3 ans, de
Bordeaux; Mme Léa Boisserie, 40 ans, de Beaumont ; M. José Munoz, 60 ans, de Port-de-
Couze; Mlle Paulette Chavaroche, 9 ans, de Saint-Agne; M. Gabriel Jolibert, 29 ans, de Saint-
Avit-Senieur, Mme Jeanne Jolibert, 29 ans, Mlle Roseline Jolibert 5 ans, leur fille, Mlle
Christine Vidal (6 ans) Port de Couze,.
Blessés : Mme Lucette Saint-Just (34 ans) de Gardonne, Marie-Chantal Saint-Just (9 ans) sa
fille, André Loiseau (34 ans) Port de Couze, Michèle Loiseau (9 ans) sa fille, Joëllle Loiseau
(12 ans) son autre fille, Mme Yvette Jouault (18 ans) de Port de Couze, Gérard Vergnolle (15
ans) de Port de Couze, Claude Rey (35 ans) de Port de Couze, Isabelle et Elisabeth Jolibert (3 et
2 ans) de Saint-Avit Sénieur (enfants des époux décédés), Gilbert Gaillard (42 ans) de Port de
Couze (état très grave), Guy Guichène (38 ans) conducteur du camion-citerne de La Teste.
La course.
Une dizaine de minutes après l’accident, le peloton des coureurs arrivait sur
le pont. Devant le spectacle et sans qu’aucun mot d’ordre n’ait été donné, ils
s’arrêtaient, descendaient de bicyclettes et pendant une minute, ils restaient
immobiles et silencieux. Mais la course continuait et ils repartirent vers le but de
l’étape : Brive.
1964, c’est la cinquième victoire de Jacques Anquetil devant Raymond Poulidor.
Une lutte incroyable entre les deux hommes. Les passionnés se souviennent de leur
montée au coude à coude lors de l’étape arrivant au sommet du Puy-de-Dôme.
Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ». 33
La LIDOIRE
Par Françoise VILLECHENOUX.
Venez chanter, venez flâner
Et nous prendrons un raccourci :
Le petit chemin que voici...
Ce petit chemin... qui sent la noisette
Ce petit chemin... n'a ni queue ni tête
On le voit
Qui fait trois
Petits tours dans les bois
Puis il part
Au hasard
En flânant comme un lézard...
Merci Mireille mais en fait ce petit chemin ne part pas au hasard, il mène à une
fontaine, la fontaine de la Lidoire
Situation de la fontaine de la Lidoire à Bosset Les ruisselets dans les champs.
La Lidoire me direz-vous ? Eh oui, c'est bien ici, à Bosset qu'elle prend sa source, à
plus de 115m d'altitude, dans la forêt du Landais. Par contre, celle-ci n'est pas facile
à trouver, du moins pour moi...il y a des ruisselets partout, des mouillères mais la
source ....
La première apparition écrite connue de ce nom remonte à 1674, sous la forme « Lidouyre ».
Son nom proviendrait selon certains érudits de la racine gauloise « lit » signifiant « large ».
En occitan, le cours d'eau porte le nom de Lidoira. » (WIKIPEDIA)
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Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ».
Sa longueur est de 49,5km. Elle conflue avec la Dordogne dans le département de
la Gironde.
En Dordogne et en Gironde, la Lidoire arrose 19 communes réparties sur quatre
cantons : en Dordogne, les cantons de La Force, de Villefranche de Lonchat, de
Montpeyroux et de Vélines. En Gironde, elle arrose le canton de Castillon.
Après s'être frayée un passage parmi les herbes
sauvages, elle limite très brièvement Saint -Géry au sud,
s'élargit vers Fraisse et borde Monfaucon Elle traverse
ensuite Saint Géraud de Corps. C'est au du lieu-dit la
« Truffière » à Saint Martin de Gurçon que la Lidoire
quitte la commune et sert de limite entre celles de
Carsac de Gurçon et Saint Méard de Gurçon.
Elle poursuit sa route vers Saint Rémy, Saint Martin de Gurçon et Montpeyroux.
La Lidoire est une limite naturelle au nord pour les communes de Saint Vivien,
Bonneville et Saint Avit de Fumadieres, Montcarret, Saint Michel de Montaigne et
Lamothe Montravel.
Les sept derniers kilomètres de son cours marquent la limite entre Gironde à l'ouest
(communes de Gardegan et Tourtirac, Belvès de Castillon et Castillon la Bataille) et
Dordogne à l'est (communes de Saint Michel de Montaigne et Lamothe
Montravel).
Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ». 35
A Castillon, elle se jette dans la Dordogne, des moignages montrent que son
cours a été dévié ou s'est dévié tout seul par de grosses crues, créant on peut
l'imaginer quelques petits problèmes dont certains, d'ordre financier et pour cause
Ce premier document montre comment la Lidoire rejoignait le Rieuvert. Elle
séparait sous l'Ancien Régime la vicomté de Castillon et la seigneurie de
Montravel
Ce deuxième document présente le nouveau chemin suivi par la Lidoire,
vraisemblablement dans la moitié du XVIIe siècle, remettant en question
cette limite.
En raccourcissant son cours, la rivière abandonnait un petit territoire sur sa
rive droite.
Donc, si la Lidoire était considérée comme la limite entre les deux seigneuries, les
archevêques de Bordeaux perdaient un péage et le petit territoire en question alors
que le vicomte de Castillon conservait son péage et s'agrandissait... Le péage a été
très rapidement remplacé. Il restait cependant le problème de la réparation des
ponts...mais ça c'est une autre histoire.
Le Tordt, long de 11,5 km et la Lechou (ou le Lechou ou le Lechout), long de
9,7 km, sont les deux principaux affluents sur onze.
La Lidoire a été le témoin d’événements qui ont marqué l'histoire de l'Aquitaine
C'est sur ses rives, que s'est déroulée la fameuse bataille de Castillon
mettant fin à plus d'un siècle de guerres et rivalités entre les royaumes
d'Angleterre et de France. C'est sous le commandement des frères Bureau
qu'elle s'est achevée par une victoire sur le général anglais Talbot et ses
troupes, le 17 juillet 1453.
Montaigne : Michel de Eyquem, le célèbre philosophe, hérite de la terre et
du titre de « seigneur de Montaigne » 1533-1592, En 1571, il se retire dans
cette « Habitation des douces retraites de ses ancêtres » il va débuter la
rédaction des essais. Il existe un pont : le Pont de Saint-Michel-de-Montaigne
bâti au XVI ème siècle à la demande de Pierre Eyquem, son père qui mène
vers le lieu-dit Papassus habite la nourrice du petit Michel et permet
également de transporter la farine fraîchement moulue du moulin qui se
trouve tout près du pont.
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Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ».
Au cours de la Seconde Guerre mondiale,
la Lidoire sert de Ligne de Démarcation
jusqu'à son affluent Le Léchou. Là, des
histoires aux fins diverses mais souvent
tragiques vont s'écrire avec leurs lots de
héros (Le colonel Rémy et la Confrérie
Notre-Dame dont La Bardonnie,
Beausoleil...ainsi qu'un grand nombre
d'inconnus) mais également de traîtres...
Voilà Mireille mène ce petit chemin, tout simplement à la source d'un timide ruisselet sur
lequel des moulins et des ponts se dressent, plus ou moins bien entretenus, qui serpente au milieu de
nombreuses histoires...
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Mmmm .... LA LETTRE « M »
Par Véronique ESPECHE.
Mon rédacteur en chef préféré m’ayant cataloguée « gourmande invétérée »,
il coule de source que ce n’est pas d’une de ces eaux vives qui traversent notre belle
Dordogne dont je vais vous parler.
Non, non !! Pour moi se sera :
« Elle court, elle court la rivière » ... de nectar... elle finira sa course lovée au
creux de mon verre.
Quand bien même il ne serait pas le cœur de ce vignoble d’excellence, quand
bien même il serait bâti hors les frontières périgourdines, à lui seul le château de
Monbazillac est un chef-d’œuvre.
Le château traversera la Révolution Française sans dommage... Et c’est
quatre ans après les gelées meurtrières de 1956, que le groupement de viticulteurs
de la cave coopérative de Monbazillac, qui avait un fermage sur les 25 hectares du
château, achète le domaine, château et terres ... Sauvant le vignoble des
investisseurs et laissant l’exploitation en d’habiles et compétentes mains
périgourdines... Ces mêmes mains qui aujourd’hui encore en sont propriétaires.
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Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ».
Unique en son genre, le château de Monbazillac est un subtil mélange
d’architecture médiévale et Renaissance. Il est classé Monument Historique par
arrêté du 20 février 1941 et s’offre tout entier aux visites... Et pour paraphraser les
anglais qui peuplent notre Périgord « Cherry on the cake » une dégustation est offerte
en fin de visite !!!
Vous pouvez même repartir avec votre verre de dégustation, gravé aux armes
du château ... A remplir de retour chez vous avec modération - ... aux sources de
« la rivière ambrée » Monbazillac bien r, celle-là même qui « fait chanter les
hommes » qui s’y abreuvent.
La commune de Monbazillac, bordée au sud par la Gardonnette est donc LE
cœur de ce vin blanc que bien des gourmets nous envient.
Le terroir de Monbazillac ne s’arrête pas aux 25 hectares du château, il s’étend sur 3
600 ha et 5 communes : Pomport., Rouffignac, Colombier, Saint-Laurent-des-
Vignes et Monbazillac. Sa caractéristique particulière est d’être orienté vers le
Nord sur la rive gauche de la Dordogne. Cette exposition offerte au soleil de fin de
journée favorise le développement de la pourriture noble, indispensable à tout
moelleux qui se respecte.
Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ». 39
La légende raconte que des moines pris à d’autres tâches, auraient
vendangé tardivement, permettant au Botrytis Cinerea de se développer sur
les raisins qui donnèrent alors ce nectar délectable. On raconte même qu’un
bergeracois de passage à Rome fut reçu au Vatican et présenté au Pape comme
bourgeois de Bergerac, ce à quoi le Saint-Père répondit : « Ah ! Bergerac, près de
Monbazillac, sans doute ! »
L’AOC Monbazillac donne donc des blancs moelleux issus de vendanges
tardives et des blancs liquoreux sélection Grains Nobles, et c’est à un vilain
champignon que l’on doit le succès de ce vin aux arômes de miel, de pêche et
d'épicéa, issu de l'assemblage de trois cépages...
Vin à la robe d’or qui se déguste tant à l’apéritif, qu’en accompagnement
d’un foie gras ... D’aucuns le savourent en fin de repas sur un roquefort ... Et il se
marie à merveille avec les fraises – du Périgord bien sûr.
Être Périgourdin de la tête aux pieds serait donc, être l’été les vres au bord
d’un verre de Monbazillac et les orteils au frais dans la Dordogne, ... J’aime assez
cette image ... Quitte à accréditer ma « gourmandise invétérée »
L’amicale généa24 en 2014 puis en 2018.
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Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ».
NAUZE (LA).
Par Bernadette FONDRIEST.
Ce Joli petit cours d’eau qui serpente la campagne Périgourdine vers Belvès,
je ne connaissais pas son nom jusqu’à ce que j’écrive cet article et pourtant, je la
connais bien, je la longe à chaque fois que je viens à Sarlat reprendre contact avec
mes racines ; sur cette route qui arrive du haut Agenais et qui passe juste en dessous
du bourg de Belvès, la Nauze l’accompagne juste à quelques mètres laissant comme
espace avec elle, juste un champ, ou des maisons et leur jardin, J’ai même dormi
dans l’une d’elle, chez des amis et me suis endormie au son de son doux chant…
Elle prend source à quelques kilomètres de là, près de l’ancien château de
Cabirat sur la commune de Mazeyrolles.
Bien sûr, elle ne se contente pas de couler gentiment de sa source à la
Dordogne ou elle se jette à Siorac, juste en face de la plage de Coux ; non, c’est une
rivière bien laborieuse. Dès le moyen âge, elle a hébergé sur ses rives des moulins.
On en a compté pas moins d’une trentaine tout au long de ses plus de six sept
kilomètres. Des moulins qui faisaient tourner des minoteries, des huileries à noix et
même une papeterie à Monplaisant dont il reste des vestiges en ruine et bien sûr la
filature de Belvès qui était à l’origine un moulin médiéval.
à Fongauffier.
De petits ruisseaux viennent la grossir tout le long de son trajet : La Beuze, le
Vaurez, le Gril aussi appelé Landrou, le Mamarel. Au niveau de Fongauffier elle se
grossit de deux grosses sources qui multiplient son débit, puis le Raunel et enfin la
Vallée sur la rive droite et qui arrive du coté de Saint Pompont.
Elle traverse, pas moins de huit villages : Mazeyrolles, Salles de Belvès,
Larzac, Belvès, Monplaisant, Fongauffier, Sagelat et Siorac.
Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ». 41
à Sagelat.
La Nauze, gentille petite rivière ? Oui, mais elle a aussi ses coups de folie, Au
printemps 2008 après une météo particulièrement mauvaise elle inonda la
départementale et coupa la ligne de chemin de fer à Siorac.
La Nauze au fil de l'eau. Photo-reportage © Bruno Marty.
42
Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ».
OH des citrouilles
Par Geneviève COULAUD.
La rivière Dordogne est alimentée entre autres par la Cère et la Marone, deux
cours d’eau qui viennent la rejoindre au niveau du département du Lot. A Bergerac,
elle est aussi grossie par la Vézère et le niveau peut s’élever rapidement en cas de
fortes pluies. Parmi les crues historiques du XXème siècle, il y a celle du 8
décembre 1944 en amont.
Ce n’est pas la plus importante, en effet, dans la journée du mardi 25
septembre 1866, après des pluies diluviennes pendant plusieurs jours, plusieurs
bateaux ont été brisés contre les piles du Pont de Bergerac, une maison toute
entière a été emportée en face de la ville, et pendant l'après-midi, les eaux de la
rivière ont roulé une énorme quantité d'arbres, de meubles, et surtout de citrouilles.
Diverses observations ont évalué à 18 ou 20 000 le nombre de ces cucurbitacées,
venant sans doute des jardins inondés qui se situent en bord de rivière.
Dès le mercredi matin, les eaux ont diminué de 1m 55, mais dans la journée
on a constaté la descente de troncs d’arbres, de bateaux brisés et de beaucoup de
cadavres de cochons. Les bateaux de plusieurs marchands de ces animaux ont eu
des avaries et des pertes considérables en traversant la Dordogne.
Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ». 43
D’immenses dégâts occasionnés par cette crue ont été évoqués à Limeuil,
Trémolat, Siorac. La plaine de Cabans, près du Bugue, a été submergée et beaucoup
de récoltes ont été détruites. A Limeuil, les barriques pleines de vins ont été mises
en sécurité par la gendarmerie. A Calès et Alles, les plantations de tabac, maïs et le
regain ont été déracinés. A Badefols, le mur d’une maison d’habitation appartenant
à la famille Laroque a été démoli et à Mouleydier, une maison a été emportée ; plus
en aval, à Vélines les berges ont été fortement endommagées.
Des rapports sont dressés par les autorités locales et serviront de base à
l’enquête administrative qui sera faite pour constater les dégâts et ainsi bénéficier de
l’aide lors de la souscription ouverte par ordre de l’empereur. Une des victimes la
plus frappée par ce désastre est un dénommé GOT Auguste, maître de bateaux à
Bergerac : en effet dans la matinée du mardi, au plus fort de la crue, les courants
ont entrainé son grand chaland en réparation sur les quais de la Pelouse. Malgré les
recherches il ne fut pas retrouvé.
Je n’avais jamais vu autant
de courges en Dordogne
44
Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ».
PUDE (La).
Par Geneviève COULAUD.
Quel nom curieux pour un ruisseau
Il vient de l'occitan « pudir » signifiant puer, car sur son cours, étaient
autrefois établis plusieurs moulins et papeteries.
Il court sur 19,75 km et prend sa source à de 139 mètres d'altitude sur la
commune de Gout-Rossignol, un kilomètre à l'est du village de Rossignol, à
quelque trois-cents mètres au nord-est du lieu-dit Larat.
Au bout de trois kilomètres, elle forme la retenue de l'étang des Faures puis
passe sous les routes départementales 2 et 708. Depuis le sud du bourg de Gout-
Rossignol jusqu'au Moulin de Galy, elle s'écoule sur six kilomètres en plusieurs
bras, jusqu'à quatre simultanément entre Saumont et le château du Bourbet, Elle
passe au nord des bourgs de Grésignac puis de la Chapelle, puis au sud-est de celui
de Nanteuil-de-Bourzac et sous la RD 1.
À 800 mètres de son terme, une dérivation, le canal de la Pude, s'ouvre sur sa
gauche ; long de 2,7 km, il rejoint la Lizonne en limite de Bouteilles-Saint-Sébastien
et de Saint-Paul-Lizonne. La Pude rejoint en rive gauche le bras le plus oriental de
la Lizonne, à 61 mètres d'altitude, sur la commune de Bouteilles-Saint-Sébastien et
face au bourg charentais de Palluaud.
Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ». 45
Communes traversées
À l'intérieur du département de la Dordogne, la Pude arrose cinq communes :
Gout-Rossignol
Cherval
La Chapelle-Grésignac
Nanteuil-Auriac-de-Bourzac
Bouteilles-Saint-Sébastien
À celles-ci s’ajoute Champagne-et-Fontaine bordée par un bras de la Pude.
La vallée de La Pude fait partie d’une zone naturelle d'intérêt écologique,
faunistique et floristique (ZNIEFF). Elle est limitée à sept petits sites le long de la
Pude et de quelques petits affluents, principalement composés de milieux humides :
d'anciennes tourbières et les petits vallons dominés par les milieux humides
naturels : prairies, roselières, sources, boisements de saules.
La faune de cette ZNIEFF est constituée d'environ 250 espèces dont trente
sont considérées comme déterminantes :
Parmi elles, on relève
- Vingt mammifères, dont la loutre d'Europe (Lutra lutra), le vison d'Europe
(Mustela lutreola) et dix-huit espèces de chauves-souris : dont la barbastelle
d'Europe (Barbastella barbastellus), le grand murin (Myotis myotis), le grand
rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum
46
Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ».
- Sept insectes dont quatre papillons : l'azuré de la croisette (Phengaris rebeli),
l'azuré de la sanguisorbe (Phengaris teleius), le cuivré des marais (Lycaena
dispar), le fadet des laîches (Coenonympha oedippus), et trois libellules :
l'agrion de Mercure (Coenagrion mercuriale), la cordulie à corps fin
(Oxygastra curtisii) et le gomphe de Graslin (Gomphus graslinii) ;
- Deux amphibiens, la rainette verte (Hyla arborea) et le triton marbré
(Triturus marmoratus) ;
- Un reptile : la cistude d'Europe (Emys orbicularis).
Sa flore est également riche de plus de deux cents espèces de plantes, dont neuf
sont considérées comme déterminantes :
La fritillaire pintade (Fritillaria meleagris).
La gentiane des marais (Gentiana pneumonanthe), lhélianthème blanc
(Helianthemum canum), l'orchis à fleurs lâches (Anacamptis laxiflora), l'orpin de
Nice (Sedum sediforme), le pigamon jaune (Thalictrum flavum), la sabline des
chaumes (Arenaria controversa), le Scirpe des bois (Scirpus sylvaticus) et
l'utriculaire citrine (Utricularia australis).
Photos Per Igor sur wiki
Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ». 47
QUEUE d’ANE.
Par Geneviève COULAUD
Au nord de la Dordogne, dans le Périgord Vert, se trouve un petit ruisseau
qui serpente au milieu des châtaigniers que l’on dénomme la Queue d’Ane. En
occitan, le cours d'eau prend le nom de Coa d'ase. Long de 18,6 km, il prend sa
source à plus de 300 mètres d'altitude sur la commune de Mialet, deux kilomètres à
l'ouest du bourg, au nord de la route départementale 79, près du lieu-dit
Pommerède.
Elle est grossie par deux minuscules affluents : le ruisseau de Rébière et le
ruisseau de la Benché.
Elle traverse successivement, les villages de Mialet, Saint-Saud-Lacoussière,
Saint-Jory-de-Chalais, Saint-Martin-de Fressengeas et Saint-Jean-de-Côle. Le
ruisseau rejoint la Côle en rive droite sur cette dernière commune, un kilomètre au
nord-est du bourg, au pont de Lavaud, à moins de 150 mètres d'altitude.
Le confluent avec la Côle qui arrive sous le pont à droite grossie par la
Queue d’Ane
On trouve dans le Périgord Vert de nombreuses sources dévotieuses,
souvent vieilles de plus de deux mille ans et portant le nom d’un saint auxquels elles
étaient vouées.
Entre Mialet et Saint-Jean de Côle, il en existe plusieurs, dont celle de la
Goutte au lieudit le Bourneix au fond des bois, pour soulager les rhumatismes.
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Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ».
Ces fontaines ont des propriétés minérales, ferrugineuses ou sulfureuses mais
autrefois, on croyait davantage à l’intervention du saint plutôt qu’aux propriétés
chimiques.
Georges Rocal écrit dans son ouvrage « Les vielles coutumes dévotieuses et
magiques du Périgord »
Le vieux P. qui habitait aux Farges de Saint Saud, immobilisé par les rhumatismes, décide
un jour de se rendre à la fontaine de la goutte de Bourneix située près de la Queue d’Ane.
Ses enfants le hissèrent sur son cheval et il partit seul à la source, avec la foi du paralytique ;
comme il avait prévu, il se laissa glisser à terre et alla faire ses dévotions, qui sans doute
consistaient à déposer un morceau de son vêtement, boire un peu d’eau de la source et s’en
frotter le corps et réciter une prière. Exaucé, il en revient sur son cheval et vivant.
Enfant et de santé un peu délicate, ma grand-mère et ma mère m’y ont souvent
conduite. Il fallait suivre une procédure stricte et bien établie : d’abord se rendre
chez la « tireuse de charbon » ou la « recommandeuse ».
Je me souviens d’une pièce un peu sombre, une grande table avec un espèce de
dessin ou de parchemin posé bien à plat. La tireuse de charbons, doit « mettre de
part » c’est-à-dire choisir la (ou les) fontaine la plus appropriée à l’état du malade ;
donc elle prend dans sa main des morceaux de charbon, les lance sur la carte afin
de « tirer » les bonnes fontaines. C’était une cérémonie très impressionnante pour la
gamine de 9 ou 10 ans que j’étais. Une fois la (ou les fontaines choisies), mes
parents me conduisaient à plusieurs de celles-ci afin de prier le Saint ; cela consiste à
mouiller le corps avec un morceau de culotte ou de gilet, ou un bonnet que l’on
laissait en offrande au-dessus de la fontaine, ensuite réciter des prières et laisser une
petite pièce de monnaie dans l’eau. Et ainsi de suite suivant le nombre de fontaines
choisies.
On y accède difficilement, certes elles sont répertoriées, mais souvent situées sur
des propriétés privées ; cela signifie qu’au XXIème siècle, on va toujours faire une
prière et boire l’eau de la fontaine. La Queue d’Ane : un petit pont.
Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ». 49
RIZONNE.
Par Élizabeth BUFFANDEAU-RINGUET.
Le tracé de la Rizonne de Cassini avec le tracé d’aujourd’hui superposé1
Étymologie
La Rizonne, Rissone, Risonne sonne comme la Dronne ou encore la Garonne. Il ne
semble pas s’agir du suffixe diminutif -onne que l’on retrouve dans la Nivonne (petite
Nive). L’hypothèse la plus crédible est la piste du suffixe hydronymique gaulois -
onna2, dérivé du mot latin unda3, pouvant désigner un cours d’eau ou une source.
Quant à ris-, plusieurs possibilités s’offrent à nous. La première consiste à le
considérer en occitan : ris = ruisseau. La tautologie ainsi créée est peu porteuse de
sens et ne permet pas de distinguer ce cours d’eau d’un autre par sa spécificité.
La deuxième se trouve en gaulois : ris signifie devant ; on aboutit à une
distinction géographique : devant / en amont de la Dronne par exemple.
Enfin, la troisième hypothèse s’appuie sur le breton : ris est une forme mutée
de gris.
Deux autres affluents de la Dronne, la Lizonne (Lez-onne : proche de l’eau) et la
Nizonne (niz-onne : le nid de l’eau) sont composés de manière semblable. Par
cohérence toponymique, nous pencherons pour le sens géographique induit par la
préposition gauloise ris, notre deuxième hypothèse.
1 https://www.geoportail.gouv.fr/carte
2 HUBSCHMIED Johann Ulrich, DAUZAT Albert, L’étymologie de « Garonne ». In: Revue Internationale
d'Onomastique, 7e année N°4, décembre 1955. pp. 282-284.
3 En occitan, le graphème nd est devenu nn.
50
Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ».
Description physique
Longue de 26,73 kilomètres et nourrie de treize affluents, la Rizonne, qui
prend sa source à Saint-Vincent-de-Connezac et se jette dans la Dronne à hauteur
de Saint-Aulaye, se trouve au cœur du Périgord Vert. Ce ruisseau, avec l’Isle, la
Dronne et la Beauronne, est traditionnellement mentionné pour délimiter les
contours flous du plateau forestier de la Double4. Elle mesure jusqu’à dix mètres de
large selon les endroits.
Composition
Onésime Reclus fait une étude comparée de la Rizonne et de la Lizonne,
soulignant le paradoxe de leur proximité et proxémie d’un côté et leur nature
opposée de l’autre.
“La Lisonne, si pure, est, comme on dit, de l'air tissé ; la Rizonne est un Rio Colorado
suivant l'expression latino-américaine, une eau teinte en rouge noir ; une eau de ruissellement ;
point une eau de source, mais une eau d'étangs, louche de son argile et de la pourriture de ses
mares. La Lisonne vient de la craie ; la Rizonne, du tertiaire éocène5 de la Double, c'est assez
pour les décrire”6.
L’alimentation de la Rizonne tout au long de son parcours et de celui de ses
affluents par de nombreux étangs, comme le Merle ou le Rode, entretient l’image de
ses eaux opaques marécageuses.
Il raconte aussi que passer au plus chaud de l'été, mais à trois heures du matin, dans
un fond de nauve c'était trembler de tous ses membres ; le loup lui-même, si dur aux intempéries,
frissonnait quand il passait avant le jour, aux rais de la lune, sur les ponts de la Rizonne.”7
4 Société de géographie commerciale (Bordeaux), Revue de géographie commerciale, Bordeaux, 1939.
5 “Qui appartient à la période la plus ancienne de l'ère tertiaire.”, https://www.cnrtl.fr.
6 RECLUS Onésime, La France à vol d'oiseau [Volume 2], Paris, 1908.
7 RECLUS Onésime, La France à vol d'oiseau [Volume 2], Paris, 1908.
La Rizonne en aval du pont de la RD 708,
en limites de La Jemaye et Vanxains1
Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ». 51
Faune et Flore
On recense une biodiversité remarquable
dans la vallée de la Rizonne. La zone est
aujourd'hui protégée et a intégré le réseau
Natura 20008.
Dans une brève de L'Avenir illustré, on pouvait lire en 1905 : M. Jolly pêchait
récemment les étangs de sa propriété au Fayot, près de Ribérac. À cette occasion, les Sociétés de
pêcheurs à la ligne de Bordeaux et de La Rochelle avaient envoyé des délégués pour recueillir les
alevins9 que M. Jolly leur offrait. M. Very, de Ponteyraud, emportait, en même temps, 1.000
alevins du même genre qu’il versait, le soir même, dans la Rizonne, au-dessus de Ponteyraud.10
En outre, la Rizonne traverse des prairies de fauche en enfilade ainsi que les
bois de la forêt de la Double. Les végétaux qui la bordent sont variés et peuvent
être hygrophiles11 ou mésophiles12. Parmi eux, se trouvent des joncs à fruits
luisants, des iris des marais, des pourpiers d'eau, des saules cendrés et quelques
orchis odorants.
Domestication
Au fil des siècles, la Rizonne a connu de nombreuses transformations,
notamment avec l’implantation des moulins et la création de dérivations.13
8 “Le réseau Natura 2000 rassemble des sites naturels ou semi-naturels de l'Union européenne ayant une grande valeur
patrimoniale, par la faune et la flore exceptionnelles qu'ils contiennent.” Source : http://wikipedia.org
9 “Menu poisson qui sert à peupler les étangs.” Source: https://fr.wiktionary.org.
10 L'Avenir illustré : supplément hebdomadaire de L'Avenir de la Dordogne, Périgueux : Joucla, 1905.
11 “Qualifie les végétaux qui croissent dans les lieux humides, et plus particulièrement dans les milieux soumis à une
inondation se comptant en semaines”. https://fr.wiktionary.org.
12 “Qualifie les êtres vivants qui croissent et prospèrent dans un milieu ou sous un climat qui n'est pas extrême”. Source:
https://fr.wiktionary.org.
13 http://www.rivieres-dronne.com
L’INPN recense entre autres la loutre, le vison, la boulette
d'eau, le chabot fluviatile, la lamproie de Planer, la cistude
d'Europe, l'écrevisse à pattes blanches, le cuivré des
marais, le damier de la succise, le fadet des laîches, la
couleuvre vipérine ou encore le gomphe de Graslin1.
52
Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ».
Par ailleurs, la construction de barrages offrait la possibilité d’irriguer les
prés, d'installer des pompes pour les réservoirs de jardins plus en hauteur ou encore
d’alimenter une scierie.
Louis-Sylvestre Bessot de Lamothe nous raconte que “La création de prairies, le
drainage, l’assainissement de nauves14 et l’endiguement d’étangs, les plantations économiques de
vignes, les irrigations enfin, voilà le véhicule de la fortune dans la Double ; voilà ce qu’on doit
principalement à MM. le baron d’Arlot, Claverie et Alfred de Lafaye. À ce dernier, la
commission a cru devoir accorder une récompense toute spéciale. Elle lui a donc décerné une
médaille d’honneur de l’Empereur, en argent, grand module.”15
L’arrivée du chemin de fer a permis de développer l’exploitation de la
marne16 et de la chaux présentes dans la vallée de la Rizonne17.
Ses moulins d’hier et d’aujourd’hui18
Le moulin du Prieur à Saint-Vincent-Jalmoutiers (présent sur la Carte de Cassini19)
Le moulin de Raffaly à Saint-Vincent-Jalmoutiers (présent sur la Carte de Cassini)
Le château de la Blérétie à Ponteyraud qui possédait un moulin l’on produisait
de l’électricité. (Présent sur la Carte de Belleyme20)
14 Variante de noue, « marécage, vallon humide ». Source : https://fr.wiktionary.org.
15 Lamothe, Louis-Sylvestre Bessot de, Les Primes d'honneur départementales aux domaines les mieux tenus et au
métayage dans la Dordogne, de 1862 à 1868. Pétition et mémoire justificatif... à M. le ministre de l'Agriculture pour que
notre société départementale d'agriculture soit désormais comprise au nombre de celles qui sont... subventionnées…, Périgueux,
1868.
16 “Roche sédimentaire, mélange de calcite et d'argile.” https://fr.wiktionary.org.
17 Société d'agriculture, sciences et arts de la Dordogne, Annales agricoles et littéraires de la Dordogne : journal de la ferme
modèle et des comices agricoles du département, Périgueux, 1863. Source de la carte : Chemin de fer d'intérêt local : réseau
départemental de la Dordogne. Carte d'ensemble, Paris : Lemercier, 1873.
18 SHAP (Société Historique et Archéologique du Périgord) - Pierre Besse 2021, https://www.shap.fr/.
19 Carte dessinée en 1737.
20 Carte dessinée en 1768.
Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ». 53
Le moulin neuf farine) anciennement nommé le moulin La Roche sur la
commune de Ponteyraud date du XVIème siècle. (Présent sur la Carte de Cassini)
Le Moulin de la cherie à Festalemps. Le Moulin de Bouloi à la Jemaye (présent
sur la Carte de Cassini). Le Moulin de Farges à la Jemaye (présent sur la Carte de
Cassini). Le Moulin de la Gilardie à la Jemaye (présent sur la Carte de Belleyme)
Le Moulin de La Roche à Siorac-de-Ribérac (présent sur la Carte de Cassini)
En 1873, on ne compte plus que six moulins sur la Rizonne et une prise d’eau21
Histoire et Anecdotes
En 1852, “un accident est arrivé à la chaise de poste22 de M.
Devienne, procureur-général à la cour d'appel de Bordeaux,
rentrant [...] après la tournée qu'il vient de faire à Périgueux
[...]. Il était près du pont de la Rizonne, lorsque la cheville
ouvrière de sa chaise de poste s'est brisée. M. Devienne a fait une
chute et a eu des contusions heureusement peu graves. Le
postillon a été également blessé.
On a assujetti provisoirement, et comme on a pu, les pièces brisées et l'on est arrivé péniblement
jusqu'à Saint-Aulaye, où M. Devienne est descendu chez M. Jouffrey, membre du conseil général.
La chaise ayant été réparée, M. le procureur-général a continué sa route sur Bordeaux, il est
arrivé sans autre accident.”23
Maria D., dont la mémoire ne flanche pas malgré son grand âge, nous a
raconté qu’au village de la Rizonne, commune de Vanxains, il y avait une “belle
maison à colonnes” vivait un bouilleur de cru24. Il distillait son vin pendant la
Seconde Guerre Mondiale et qu’il avait besoin de beaucoup d’eau pour en faire de
l’eau-de-vie. Sa gnôle a permis de faire passer bon nombre de personnes pendant
que les Allemands, ivres, dormaient au lieu de faire leur ronde25. Il fut d’abord
emprisonné pour pacte avec l’ennemi puis son action, finalement considérée
comme un empoisonnement des Allemands, fut reconnue et il fut réhabilité.
21 Répertoire numérique de la sous-série 4 K (règlements d'eau), FRAD024_0000000EF, AD24
22 Voir la photographie.
23 Le Constitutionnel : journal du commerce, politique et littéraire, 23 juillet 1852.
24 Propriétaire d'arbres fruitiers qui a le droit de distiller chez lui les produits de sa récolte.” Source :
https://fr.wiktionary.org.
25 La ligne de démarcation coupait la trajectoire de la Rizonne. Source de la carte : AD24, 07/09/40, 58 W 5.
54
Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ».
SEIGNOLLE (La).
Par Bernadette FONDRIEST.
Bonjour, aujourd’hui je vais vous parler d’un petit ruisseau, mais vraiment
tout petit, à peine grand de deux kilomètres et demi et si étroit qu’à certains
endroits, il ressemble plus à un fossé qu’à un véritable ruisseau…
Niché à la limite des deux communes de Valojoulx et Sergeac, au cœur de la
vallée de la Vézère, cette rivière dont il est un des affluents, il prend sa source au
lieu-dit de la Boissière à Valojoulx
(Source carte de Belleyme, AD24)
Un seul moulin est alimenté par ses eaux : le moulin de Masnègre, sûrement
propriété du château du même nom, situé à quelques encablures.
Sur les registres des BMS, les premières traces du moulin datent du 23 février
1705 avec le double mariage de Jean Framon et Marie Laborie
Et celui de Jean Degain et de Marie Framon (sûrement la sœur de Jean)
On note que les deux mariés sont meuniers.
Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ». 55
Au dix-neuvième siècle, le moulin fut longtemps tenu par Jean Verdier
L’acte de décès de Jean Verdier, meunier au moulin de Masnègre, cédé à l’âge de
60 ans
Pierre Courtine le remplaça (recensement de 1881)
L’activité de ce moulin semble avoir cessé son activité avec le XIXeme siècle
puisque si en 1901 M Courtine habitait encore au moulin mais n’était plus meunier
et personne ne le remplace à cette fonction, ce qui traduit la fin de l’activité du
moulin.
Ainsi au terme de son cheminement dans la campagne périgourdine, la
Seignolle se jette dans la Vézère au bas du village de la Voulperie sur le territoire de
la commune de Sergeac juste en aval du pont de Thonac.
(Sources illustrations : BMS et Recensements AD24).
56
Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ».
TOURON (le).
Par Maryse GRENIER.
Jamais je n’aurais pensé qu’à quelques kilomètres de mon domicile, derrière
l’église de Fonroque, en contre-bas, se trouvait un petit coin bucolique, chante
un petit ruisseau « Le Touron ». Sa source jaillit doucement d’une paroi rocheuse et
alimente deux lavoirs, l’un au-dessus de l’autre. Ce petit coin, inondé de soleil, est
agréablement aménaet respire la tranquillité. C’est grâce au challenge que j’ai pu
le découvrir en compagnie de mon amie.
Ce devait être le second lieu de rencontre après la place du village et je me
surprends à imaginer aisément quelques lavandières, accroupies près de l’eau, lavant
leur linge avec de la cendre et le rinçant dans le lavoir.
De Fonroque, bastide anglaise en 1284, il ne reste que quelques traces. Et le
Touron, résurgence aménagée, semble aller de Fonroque à Plaisance. Il ne mesure
environ que 1,1 km. Près d’un kilomètre de galerie a déjà été exploré et on raconte
qu’un souterrain rejoindrait les ruines du château de Puyguilhem.
Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ». 57
Qu’est-ce qu’un «
Touron
» ?
Ce mot est issu de l’occitan « toron », variante de « teron » qui désigne une source ou
une fontaine, ou « thouron » dans le Lot et départements voisins (source Généanet).
Le dictionnaire topographique de la Dordogne mentionne « Ces belles eaux vives
sortant au pied de massifs rocheux, et dont l’abondance permet d’établir un lavoir à l’endroit même
elles jaillissent. Ces sources portent le nom de « touron », comme à Rouquette, Fonroque et
Rouffignac ainsi que dans un grand nombre de lieux. ».
58
Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ».
Dans cette région, les Tourons sont des sources troglodytiques. L’eau de pluie
s’infiltre naturellement dans les couches poreuses mais, en contact avec une couche
imperméable, elle ne peut plus s’infiltrer et donc, réapparait à l’air libre au travers
d’une grotte ou sous un surplomb rocheux. Ils sont en général, situés à proximité
de villages ou de hameau.
Quatre tourons peuvent être découverts dans un rayon de quelques kilomètres. Les
plus importants sont ceux de Fonroque et Saint Sulpice d’Eymet. Celui de Saint
Sulpice fait plusieurs centaines de mètres de profondeur. Les deux autres,
Rouquette et Razac sont moins impressionnants.
Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ». 59
UGNI-BLANC.
Par Bernadette FONDRIEST
Bonjour, ça coule beaucoup en Dordogne et pas que dans les lits des
rivières…
Il y est des endroits où cela coule aussi dans les chais.
Là, je vais vous parler d’un cépage de raisins qui coule, mais alors beaucoup !
L’ugni-blanc ! ce raisin blanc tardif est très prolifique puisqu’il arrive à
produire entre 100 et 150 hl à l’hectare mais un peu acide et particulièrement peu
aromatique. Pour ceux qui s’y connaissent un peu en matière de vin, ils vous diront
que c’est le cépage dont nos voisins les Charentais et les plus éloignés Gersois font
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Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ».
leur vin, qu’ils transforment ensuite en cognac et en armagnac et c’est là où il révèle
ses qualités avec la distillation.
Mais l’ugni-blanc a aussi servi en Dordogne et en Gironde en tant que vin
d’assemblage, ainsi mêlé à des cépages plus aromatiques comme le sémillon ou la
muscadelle. Il apportait la vivacité nécessaire pour obtenir un vin comme le
Bergerac sec, les côtes de Duras ou l’entre-deux-mers. Les mauvaises langues diront
qu’il était bien utile pour avoir plus de quantité, mais bon, nous ne sommes pas
mauvaises langues…
Il n’était pas le seul cépage à avoir ces caractéristiques : des vieux cépages tels
que les colombards, muscadets, chatards, montils, appelés ancarots en Armagnac et
surtout la folle blanche, qu’il a remplacée au moment du phylloxéra, parce qu’elle
ne supportait pas la greffe. L’ugni-blanc en a remplacé d’autres encore plus désuets
comme le baco blanc et le controversé noah, qui lui est frappé d’interdiction à
cause de sa teneur en méthanol trop importante… en 1934 en compagnie de cinq
autres l’othello, l’isabelle, le jacquez, le clinton et l’herbemont.
A l’heure actuelle et vu la recherche qualitative des vins de Bergerac, on tend
à remplacer pour le blanc sec, l’ugni blanc, qui est déjà écarté pour l’élaboration du
vin moelleux, par la trilogie classique des vins blancs secs du Bordelais et alentours :
muscadelle, sémillon et sauvignon.
Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ». 61
VÉZÈRE.
Par Geneviève COULAUD.
Source de la Vézère.
La Vézère, (étymologiquement « cours d’eau dans ma vallée creuse »), prend
sa source dans la Tourbière de Longéroux à 887 mètres d’altitude sur le Plateau des
Millevaches, sur la commune de Meymac, en Corrèze. Après avoir parcouru plus de
211 km, elle termine sa course dans la Dordogne à Limeuil.
Avant de rejoindre le confluent de Limeuil, elle traverse le département de la
Corrèze, arrosant les villages de Chavagnac, Millevaches, Saint-Merd-les-Oussines,
Bugeat et la ville de Brive avant d’entrer en Dordogne à Terrasson, elle encaisse
ses méandres et arrose les villages de Terrasson-la-Villedieu, Condat, Montignac,
Les Eyzies et Le Bugue et laisse au passage de nombreuses traces de crues.
Elle rejoint la Dordogne à Limeuil dans un magnifique confluent, au pied
d’un superbe village
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Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ».
La crue centennale de 1960
L’éternelle vallée de l’Homme a toujours connu des crues d’une belle
ampleur. Début octobre 1960, le Plateau de Millevaches a été arrosé de 300 mm de
pluie. Si le cours d’eau est large, il ne peut encaisser un tel volume d’eau en si peu
de temps. La montée de la Vézère est inexorable, et personne n’est alors capable
d’en prédire l’issue.
En ce début d’automne, il n’y a eu ni déferlante, ni tsunami sur la Vézère.
L’eau est arrivée de manière rapide mais progressive. L’archaïsme des moyens de
communication ne permettait pas une réaction adéquate à l’ampleur du
phénomène. À l’époque, les nouvelles de l’amont sont parcellaires et en constant
décalage. Dans la journée du 4, on parle d’une côte de 7 mètres, voire de 8 mètres à
Montignac, dans les clous de ce qu’on pensait être la crue du siècle, celle de 1944.
En réalité, le 4 octobre à minuit, l’eau est presque 1 mètre au-dessus de ce seuil
historique. On la mesure à 8,90 à Montignac. La crue centennale vient d’avoir lieu.
Le 5 octobre 1960, les villages bordant la Vézère étaient noyés sous les eaux
froides et tumultueuses de la rivière. L’épisode, qui a fait trois morts, laisse encore
des traces, notamment au Bugue-sur-Vézère en Dordogne.
Comme à Terrasson ou à Montignac, le cours d’eau, si tranquille d’ordinaire,
s’est mué en un véritable torrent qui se rapproche lentement du tablier du pont. Les
rues du village sont devenues des berges s’entassent troncs d’arbre, carcasses
d’animaux noyés et débris en tous genres…
Jean Batailler, 29 ans à l’époque et résidant rue de la Libération, raconte : « la
Vézère a emporté mon Vespa ; le bruit était infernal. Je suis resté bloqué dans ma maison. En
quelques heures, l’eau est montée à un niveau qu’elle n’avait jamais atteint et qu’elle n’a plus
atteint depuis. »
Il faudra de longues heures pour que la rivière reflue enfin. En se retirant,
elle laisse place à un spectacle de désolation. « Aujourd’hui, on peine à s’imaginer
les dégâts occasionnés à l’époque », se rappelle Jacky Mouligné. De Terrasson à
Limeuil en passant par Plazac ou Saint-Léon, on en appelle en urgence aux services
de l’État.
Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ». 63
Jacky Mouligné, 10 ans en 1960 raconte : « Je me souviens
être allé sur le pont avec un ami. On regardait les citrouilles
défiler à toute vitesse, charriées par le courant ».
Malheureusement, pour le jeune Buguois, les jeux d’enfants
laissent vite place au chagrin : « Un cousin de la famille, René
Landon, a trouvé la mort avec Gabriel Poumeyrol, sur la
commune voisine de Saint-Chamassy. Alors qu’ils allaient
porter secours, en barque, à des amis, ils se sont fait
surprendre par les courants du confluent de Limeuil, tout
proche, et des piquets de rangées de vignes ont fait chavirer
leur embarcation. »
La crue de 1960 fera une troisième victime à Montignac. Tandis que, dans le
ciel, l’hélicoptère de l’armée opère des vols de reconnaissance et attire la curiosité,
lorsqu’il se pose sur la place de la mairie du Bugue, les habitants s’empressent de
faire sécher ce qui peut l’être. « La rue de la Libération est restée bloquée plusieurs
jours » rappelle Jean Batailler, qui garde précieusement des clichés, rares, pris à
l’époque.
Les prés qui jouxtent la rivière, notamment la zone de la route de la Borie,
resteront aussi sous l’eau quelque temps. Pour ravitailler les différents corps de
ferme, l’armée est mobilisée.
Et depuis 1960 ? Jacky Mouligné et Jean Batailler l’affirment les relevés
d’eau également jamais la Vézère n’a connu de crues similaires depuis 1960. Deux
témoins fiables puisque le premier a été chef du centre de secours et d’incendie du
Bugue pendant presque dix ans tandis que le second a été adjoint de Gérard
Fayolle, maire du Bugue de 1983 à 2008. « Je me souviens que, pour l’inauguration
des quais, nous avions invité Jacques Chaban-Delmas. Le problème c’est que, ce
jour-là, la Vézère avait décidé de les recouvrir », plaisante l’ancien élu. Les quais
servent maintenant de repère visuel aux Buguois, pour analyser le niveau de l’eau.
Même chose pour la place d’Armes à Montignac. Depuis ce tragique mois
d’octobre 1960, deux crues ont maintenu les riverains de la Vézère en état d’alerte,
en 1982 et en 2001. Si le niveau d’eau n’avait rien de comparable aux crues
centennales de 1960 et 1783, il a rappelé que la Vézère n’est pas qu’une longue
rivière tranquille. Une crue centennale n’est pas une crue centenaire. C’est une crue
dont la probabilité de retour chaque année est de 1 %.
Malgré tout et peut-être pour cela, la vallée de la Vézère reste un lieu
incontournable en Périgord. Photos journal Sud-Ouest.
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Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ».
W, comme whisky.
Par Véronique LAROCHE-VIAUD.
Quand on parle whisky, c’est plutôt à l’Ecosse ou l’Irlande et leurs îles que
l’on pense…
Pourtant, depuis le premier whisky produit en France par Warenghem
(Alsace), en 1984, de plus en plus de régions françaises en produisent ou au moins,
en font vieillir dans des fûts ayant contenu divers alcools.
Le Périgord n’est pas en reste ….
La distillerie de la Salamandre à Sarlat
Elle fut fondée par Raymond Gatinel dans les années 60.
A cette époque, la famille Gatinel, comme beaucoup de gens de la région, vivait de
lagriculture. Elle cultivait le tabac et élevait quelques vaches. Raymond acheta un
petit alambic sur châssis roulant, et devint, en parallèle de son métier dagriculteur,
« bouilleur ambulant ».
Peu à peu il délaissa lagriculture pour faire de sa passion son métier. En
1970, il distilla sa première fournée de fruit en tant que professionnel, rejoint par
son fils Jacques.
Le 27 mai 2019, on pouvait lire dans "ICI" (France Bleu Périgord) :
"L'un des premiers whiskys périgourdins a vu le jour ! C'est la distillerie de la Salamandre
qui a créé ce whisky à Sarlat …
Un whisky "single malt" vieilli en barriques de
vieille prune. Pour l'instant le whisky est simplement
vieilli en Dordogne mais à terme, il sera bien produit à
100% en Périgord.
1860 : Emile Lapouge crée la Distillerie Lapouge
qui deviendra la Distillerie du Périgord
Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ». 65
C'est
Jacques Gatinel,
le gérant de la distillerie La Salamandre qui a eu l'idée de
fabriquer un whisky périgourdin.
"Le whisky est un produit tendance, de consommation. On a toujours fait des produits un
peu terroir à base d'alcool et cela fait un petit moment que cela me trottait dans la tête, de
faire un produit un peu tendance" explique le patron"
Il reste 6 ans dans des barriques de vins liquoreux, puis six mois dans des barriques de
vieille prune. Ce qui lui donne un goût un peu fruité" dit le gérant."
Single Malt entièrement élaboré en Périgord.
Vieilli sept ans en barrique de vin liquoreux à
la distillerie avant d’être affiné pendant six
mois dans nos barriques de Vieille Prune.
Il est à base d
orge brun et blond –
Légèrement tourbé
La distillerie du Périgord à Sarlat
Médaillée dor à lExposition Universelle de Paris en 1900, médaillée dor à la
Foire Internationale de Bruxelles en 1899) la société se développe à partir de 1980
dans le traitement des fruits à lalcool, et acquiert ses lettres de noblesse à travers un
savoir gastronomique et un terroir réputé.
Outre les préparations à base de fruits, la Distillerie se diversifie en
proposant des whiskys vieillis 5, 12, 17 ou 20 ans, les trois derniers étant ensuite
affinés dans des fûts de chêne ayant contenu sa spécialité au parfum de truffe ; avec
un zeste d’humour dans sa dénomination : Lascaw !
Rappelons que trois gles sont imposées aux
producteurs pour prétendre au nom de whisky français :
distiller une eau de vie de céréales, la faire vieillir
pendant au moins trois ans sous-bois, et sur le territoire
français ; ce qui ne semble pas être le cas pour la
Distillerie du Périgord qui fait vieillir des whiskys
écossais. Il n’en reste pas moins que, affiné dans des fûts
français, il mérite bien le nom de "whisky du Périgord".
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Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ».
X ruisseaux à Cendrieux.
Par Mireille BERGER.
Cendrieux n’est pas le plateau des Millevaches certes, mais une ou plusieurs
rivières souterraines y circulent et les 3 principaux ruisseaux du sud de la Dordogne
prennent leur source sur le territoire du village.
LE VERN
Le nom de Vern viendrait du Celte qui voulait dire « aulne ».
Ce ruisseau se dit également Vern en occitan.
Ce cours d’eau de 40, 36 kms prend sa source à 180 mètres d’altitude, en
limite de la commune de Veyrines en aval du Moulin Blanc en source principale,
mais aussi au lieu-dit Marot où la source reçoit également les eaux de l’étang
Meynot.
Son parcours :
Le Vern arrose Veyrines de Vergt, Salon puis Vergt,où une partie de ses eaux
se perd au lieu-dit Font Romieux 2 kms du bourg) pour réapparaître 14
kilomètres plus loin à Grignols, l’autre partie du ruisseau continue son cours par
Saint Mayme de Péreyrol, Grun-Bordas, Saint-Paul de Serre, Manzac sur Vern,
Grignols, Vallereuil et Neuvic où le Vern se jette dans l’Isle.
Jusqu’au début du XXème, le Vern qui traverse Vergt chef-lieu du canton, a
été le vecteur d’épidémies. En effet, toutes les eaux usées et les latrines des riverains
se déversaient dans le ruisseau. La dernière épidémie de diphtérie a sévi à la fin du
XIXème siècle à Vergt, tuant 10 enfants en une semaine.
Les marchés hebdomadaires étaient un lieu de
rencontre des habitants du canton. Par ce
brassage humain et animal, les bactéries se
propageaient très vite sur tout le territoire. Le
docteur Paulin De Laurière, maire de Cendrieux
ancien Conseiller Général de la Dordogne en
charge de la santé, proposa le vaccin
antidiphtérique dès 1900 dans le canton. Un
important curage du ruisseau a facilité
l’écoulement de l’eau à travers le bourg de Vergt.
Moulin Durestal. MB
Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ». 67
LE CAUDEAU
Son nom serait tiré de « dou » : « rigole d’eau ouverte » en celte. Sur la carte
de Cassini édifiée au XVIIIème siècle, ce cours d’eau est identifié sous le nom de
Caudau. En occitan on dit lou Caudou.
Affluant de la Dordogne, ce ruisseau de 38, 4 kms prend sa source en limite
de la commune de Cendrieux et Veyrines, à 190 mètres d’altitude. Il alimente la
commune de Cendrieux en eau (réseau aujourd’hui renforcé par le forage de à
Vergt)
Son parcours
Ce cours d’eau traverse 15 communes : Cendrieux, Veyrines-de-Vergt, Saint-
Michel-de-Villadeix, Saint-Laurent-des Bâtons, Saint-Amand-de-Vergt, Fouleix,
Clermont-de-Beauregard, Saint-Martin-des-Combes, Saint-Georges-de-Montclard,
Liorac-sur-Louyre, Lamonzie-Montastruc, Saint-Sauveur, Lembras, Creysse et
Bergerac il se jette dans la Dordogne au lieu-dit Le Barrage à 15 mètres
d’altitude.
A Bergerac, il se pare en deux parties, l’une passe en souterrain par le
centre de la ville. L’autre partie contourne les quartiers de Beau-Plan pour confluer.
Histoire
Ce ruisseau était en partie navigable au IXème siècle. Les Normands avaient
remonté son cours pour entrer dans les terres et détruire notamment Cendrieux,
Sainte-Alvère et Paunat.
LA LOUYRE
Ce ruisseau est le principal affluent du Caudeau. Il prend sa source à 500
mètres du château de la Pommerie, à 200 mètres d’altitude. Sa longueur est de 25,5
kms.
La grotte, source de la Louyre. MB
En occitan la Louyre se dit Loira
Les communes traversées :
Cendrieux, Sainte-Alvère, Sainte-Foy-de-
Longas, Saint Marcel-du-Périgord- Saint-
Félix-de-Villadeix, Liorac-sur-louyre et
Lamonzie-Montastruc La Louyre
conflue avec le Caudeau.
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Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ».
Le déversoir de Durestal. MB
LES MOULINS
Ces trois cours d’eau alimentaient de nombreux moulins. Les meuniers
pratiquaient un partage de l’eau par des retenues en amont de chaque moulin.
Quand l’un avait terminé de moudre le grain, il lâchait l’eau qui s’écoulait vers la
retenue du moulin suivant en aval. Ces bâtisses sont toutes transformées en
maisons d’habitation. Sur la Louyre, le premier moulin se dresse au bord de l’étang
formé par ses eaux appelé le moulin de Durestal. Sur le Caudeau le moulin de
Monbeauvard se situe en limite Veyrines-Sainte-Alvère. Quant au Vern c’est au
Moulin Blanc sur la commune de Cendrieux puis, à quelques centaines de mètres
celui de la Sudrie sur celle de Veyrines que le ruisseau continue son cours.
Etang sur la Louyre. MB
Un cours d’eau souterrain.
J’ai eu l’occasion d’explorer une grotte, adossée à la colline des Brousses à
400 mètres du bourg de Cendrieux. Elle est la propriété d’un de mes oncles. Il a fait
creuser un étang pour l’irrigation de ses cultures, un forage alimente cette réserve
d’eau. Au fond de la cavité de la grotte circule un petit cours d’eau au débit
régulier, une galerie de plus de 100 mètres de longueur s’enfonce sous la colline. A
deux reprises, la digue de l’étang a cédé et toute l’eau de l’étang a disparu dans cette
grotte.
Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ». 69
Mon oncle, très curieux, l’avait alors explorée. Il m’en parlait avec
enthousiasme. N’avait-il pas demandé à des spéléologues de Périgueux d’investiguer
cet endroit ? Un jour donc, avec mes cousins et ma fille de 8 ans à l’époque, il nous
invita à le suivre. Equipés de lampes électriques et de vêtements de pluie nous voici
partis à l’aventure vers l’inconnu. Très vite, il fallut ramper dans la galerie, sans
pouvoir ni nous accroupir, ni faire demi-tour. Nous nous traînions dans l’eau sur
une glaise pure, collante, très vite trempés malgré les vêtements imperméables
devenus une gêne plus qu’une protection. Parfois la galerie s’élargissait en une
petite salle. Quelques modestes stalactites au plafond indiquaient une eau très
calcaire. Nous arrivâmes au bout de la galerie et là, un lac à l’eau verte très
transparente s’offrit à nos lampes électriques en fin de vie. Un boyau repartait de
l’autre côté du lac vers le sud-est du village, peut-être vers la source du Vern Le
problème vint au retour. Ma fille s’est trouvée en tête du groupe. Très vite nos
lampes -de simples torches- s’éteignirent car nous avancions en nous aidant des
avant-bras, dans l’eau. Ma fille fatigua et eut très peur du noir dans ce boyau qui
nous semblait sans fin au retour. Nous ne pouvions pas la doubler car le conduit
était trop étroit pour passer à deux de front. Elle pleura et refusa d’avancer. Mon
oncle lui cria alors, pas très psychologue : « Avance donc ! Tu n’es pas encore
sortie, tu en as encore pour 100 mètres ! » J’essayais de la réconforter, mais je
commençais à paniquer aussi. Enfin, trempés et couverts de cette glaise collante,
nous sortîmes de la grotte. Une cousine était restée à l’extérieur pendant notre
exploration. Elle aurait pu donner l’alarme si nous ne remontions pas. Quelques
jours après, la digue de l’étang céda à nouveau et toute l’eau - plus de 10.000 m3 -
se déversa dans la grotte en une nuit… Depuis, mon oncle a fait murer la grotte.
Ce cours d’eau souterrain serait-il le seul sur le territoire du village ?
Source de la Louyre. MB
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Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ».
Yaourts liquides de « Brebis délices ».
Par Françoise VILLECHENOUX.
En arrivant à « Brebis Délices », à une dizaine de kilomètres de Périgueux, ce
sont d'abord des monticules de balles de foin que nous découvrons devant des
bâtiments immenses au milieu de plusieurs hectares de champs, 57 en tout, dans
plusieurs endroits.
Ce sont ensuite les éleveurs qui viennent à notre rencontre. S'ils sont associés
pour le travail, ils le sont également pour « le meilleur et pour le pire » !!
Pour
Olivier
, le projet de s'installer berger en Dordogne est un retour aux
sources. Originaire du plateau de 1 000 vaches côté Haute Corrèze il est dans une ferme qui
comptait vaches laitières, moutons et porcs fermiers. Après un BTS Production Animal, il
travaille plusieurs années à la Chambre d'Agriculture du Cher et dans un lycée agricole en
Vendée. Il pose ses valises à Saint Junien en Haute-Vienne pour devenir à son tour éleveur de
vaches laitières Des contraintes trop fortes mettent fin à cette activité. Il devient ensuite conseiller
agricole en banque pendant 10 ans.
La visite peut commencer : La grande bergerie aux murs boisés est très
Céline est née dans la Beauce et a grandi à côté
d'une ferme en Charente elle passait tout son
temps libre avec les animaux. Après des études en
commerce et communication, elle accompagne
pendant 17 ans des porteurs de projet à devenir chef
d'entreprise... Elle est infectée par le virus de
l'entreprenariat...
En 2017, elle retourne à l'école ! et obtient en juin
2018 un bac Pro CGEA - Conduite et Gestion
d'Exploitation Agricole grâce au CNEAC.
Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ». 71
lumineuse pour apporter plus de confort et de chaleur aux animaux ainsi qu'aux
éleveurs !
Elle a été conçue par une entreprise française spécialisée qui a travaillé avec
l'Institut de l'Elevage pour que tout soit optimisé pour le bien-être des animaux :
surface, lumière, aération...
460 brebis se partagent les pâturages et la bergerie. Ce sont des Lacaunes,
celles que l'on trouve dans l'Aveyron qui produisent le roquefort et, très important
qui ne sentent pas le vieux mouton. C'est un petit ruminant qui produit moins de
lait (15 fois moins qu'une vache, 4 fois moins qu'une chèvre...) il est génial à
transformer... et tellement bon, doux et crémeux !
Pour Céline, la bergerie est un groupe scolaire, à droite les bébés sont à la
maternelle, au centre, un peu plus grandes, les brebis sont à l'école élémentaire et à
gauche, nous trouvons les collégiennes.
Au fond, tout au fond, se tiennent quelques brebis, après une vie de labeur,
elles ne sont plus bonnes à grand-chose...je n'ose dire à quoi je pense...bref, elles
finissent... en merguez, bolognaise...
Puis Céline nous mène à la salle de traite
« Nous sommes en monotraite en fin de lactation.
Cela veut dire que l'on ne traite que le matin. Les
brebis apprécient autant que nous (elles n'embauchent
qu'une fois dans la journée ! Le matin). Nous gagnons du
temps et c'est plus économique : un seul lavage de la
machine par jour (économie d'eau et de produits de
lavage) et moins d'électricité consommée pour au final la
même quantité de lait produite à quelques litres près. » Les
brebis ont leurs habitudes, elles vont toujours du même
côté et il ne faut surtout pas leur demander de changer, ces
dames montrent leur mécontentement.
Pour Céline : « Tous nos produits sont issus de l'agriculture biologique. En
transformation, notre philosophie c'est
produire avec le moins d’ingrédients possibles
,
sans additifs et autres qui dénaturent la matière première
. Nous c'est le lait notre
"or blanc" que nous valorisons.
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Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ».
L'alimentation bien contrôlée assure aux brebis une bonne santé et surtout un lait d'excellence qui
peut être transformé selon des technique artisanales »
Ce qui nous intéresse aujourd'hui, c'est le yaourt à boire mais on y trouve
également divers fromages et yaourts, simples ou bicouches.
Les produits viennent de « manger bio Périgord », « Biocoop », SOGEBUL.
Pour le yaourt, le lait est pasteurisé, on le monte lentement à 48 degrés
Celsius, on le laisse refroidir et on ajoute le ferment lactique qui va entraîner la
transformation, on le fait remonter à 45 degrés C, on le verse dans des pots et
ensuite on le met à étuver pendant 4h. En ce qui concerne le yaourt liquide, il faut
le faire étuver dans un seau pendant 15h à 30 degrés C. Ensuite, il est mixé et c'est
ce qui le rend liquide, en fait...
Pour des yaourts aux fruits, il faut ajouter la confiture de
mangue, abricot, fraise, framboise, pêche, fruits rouges,
selon les désirs ou tout simplement du sucre ou de la
vanille pour un yaourt plus naturel... pectine, citron.
Il ne reste plus qu'à étiqueter.
Céline et Bruno ont beaucoup de projets, à l'automne, replanter des arbres pour
faire davantage d'ombre aux brebis, monter une grange pour le foin. Une ferme
voltaïque est prévue sur un grand espace et, le propriétaire leur laissera tout le sol
pour mettre les brebis à l'abri.
Un bel horizon qui s'ouvre à eux. Bonne chance ...
« Amoureux des choses simples... mais délicieuses !
Notre but : vous régaler, émerveillez vos papilles, sans artifice. »
On trouve la marque « Brebis lices » dans les Biocoops (Bergerac, Bordeaux, Limoges,
Périgueux...), les marchés de Léopold, les marchés....
Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ». 73
Z : Zut ! on allait oublier
la rivière Espérance !
Par Bernadette FONDRIEST.
Au terme de ce challenge, nous venons de faire le tour de tout ce qui coule
en Dordogne que ce soit dans leur lit ou dans un verre. Il nous reste un sentiment
de non fini… aurait-on oublié quelque chose ? On reprend la liste et soudain, une
voix, presque un cri fuse : Zut ! on a oublié la rivière Espérance ! Mais qu’est-ce que
cette fameuse rivière ?
Bon, une vieille histoire de quelques décennies, que les jeunes de moins de
trente ans ne peuvent pas connaitre … comme on dirait selon la formule consacrée.
Cette « madeleine de Proust » qui fit passer des heures délicieuses à bon nombre
d’entre nous, jadis …
Que ce soit en nous plongeant des heures durant dans la série d’ouvrages
qu’avait écrit notre ami Christian Signol, le chantre sarladais de notre Périgord et
Lot réunis…
Ou bien en regardant la série à la télévision qui en avait été tirée…
Cette histoire, celle de Benjamin Donnadieu, enfant de Souillac, fils d’un
maitre gabarrier et gabarrier à son tour, qui tout au long de la série de romans nous
narre la dure vie de ces gens d’eau, qui descendaient la Dordogne depuis Souillac,
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Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ».
ce haut pays de bois l’on extrayait le merrain. Ce bois débité, une fois façonné
en douelles servira à fabriquer les barriques. Il était tellement attendu et apprécié
dans le bas pays à partir de Bergerac, jusqu’à Bordeaux ! Les gabarres transportaient
aussi les carassonnes, et les marquants, ces piquets de vignes utilisés dans les
vignobles.
Ainsi, dès que les eaux étaient « marchandes », c’est-à-dire suffisamment
hautes, à l’automne, pour pouvoir être navigables, les propriétaires de ces gros
bateaux fluviaux à fonds plats, formaient des équipes pour armer des trains de nefs
de plusieurs gabarres. Ils descendaient la rivière ainsi, chargés de leurs précieuses
cargaisons jusqu’ au port de Libourne, voire de Bordeaux. Pour le retour selon la
nature des gabarres, si elles étaient de fabrications légères, ils les laissaient sur place
et les vendaient en bois de chauffage, ou si c’était des constructions plus solides, ils
remontaient en rapportant des denrées que l’on ne trouvait pas dans le haut pays
comme le sel marin, les morues appréciées à cause de la rareté des poissons autres
que ceux des rivières, les épices … Vous imaginez bien la dureté de ces expéditions.
Cette vie âpre aussi pour leurs compagnes restées au village ? avec cette peur tenace
qui les tenaillait qu’un accident toujours possible survienne et que leurs hommes
soient blessés ou pire ?
Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ». 75
La rivière pouvait aussi être dangereuse avec ses rapides et ses mauvaises
passes …Mais elle restait quand même rivière « espérance », car elle permettait de
faire vivre ces pays de haute Dordogne.
Le danger de l’eau
Deux noyés en trois jours. À Carsac-d’Aillac, en 1737 dans la Dordogne.
Le 30 mai 1737, Jean Joly, âgé d'environ vingt-trois ans, fils de Jacques Joly,
clerc, et de Paule Lavernardie, habitant du village des Bories de cette paroisse, s'est
noyé dans la rivière de Dordogne auprès de Saint Rome vis-à-vis de Turnac. Le 3
du mois de juin, son corps a été trouvé et reconnu par ses parents auprès de la
croix de Carsac, sur le bord de ladite rivière. A été ensuite inhumé avec les
cérémonies ordinaires de l'église, dans le cimetière de cette paroisse, en présence de
Pierre Royere, laboureur, son frère utérin, et habitant du bourg d'Aillac, et de Jean
Joly, son frère paternel, laboureur, habitant de la paroisse de Proissans, qui ont
déclaré ne savoir signer, de ce requis par moi. LASSERRE, curé de Carsac.
Le 2 juin 1737, Jean Madrat, âgé d'environ dix-sept ans, fils de feu Jean
Madrat, laboureur, et de feue Marie Fournier, habitant de Turnac, s'est noyé dans la
rivière de Dordogne auprès de Saint Rome vis-à-vis de Turnac, demeurant pour
lors chez Géraud Rey de Saint Roume de cette paroisse. Le cinq du même mois,
son corps a été trouvé et reconnu par ses parents à la pêcherie de Turnac, et a été
inhumé avec les cérémonies ordinaires de l'église dans le cimetière de cette paroisse,
en présence de Jean Madrat, son frère aîné, laboureur habitant du Turnac paroisse
de Domme, et de Martin Lespinasse, marguiller habitant de La Coste, qui ont
déclaré ne savoir signer, de ce requis par moi. LASSERRE, curé de Carsac.
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Challenge AZ 2022 « Ça coule ». Numéro 15 Hors-série « Lou Péri Doc ».
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