Lou Péri Doc – Challenge AZ 2021. - 33
Dans son avant-propos, elle cite Curnonsky, auteur de « La France
gastronomique » dont le premier volume est consacré à notre région. Il écrit :
« Le Périgord est une des régions de notre pays où l’on mange le mieux, et depuis des siècles. »
La Mazille écrit :
« Si je n’étais pas une « Périgourdine », si je n’avais pas grandi dans cette région, je
n’aurais jamais pu recueillir les éléments de ce livre, car c’est à force de
persévérance que j’ai réussi à saisir leurs procédés et leur tour de main, car elles
me disaient : c’est facile, « un peu » de farine, quelques œufs…
Quant aux cuisinières de la Dordogne, n’ont-elles sous la main que les éléments
les plus ordinaires : un oignon, une gousse d’ail, des haricots, un peu de lard, et
avec cela elles vous font un plat qui est un régal pour les palais les plus blasés.
Ce livre illustré de dessins à la plume de Renée Maze, sa sœur, a été réédité 9 fois.
On y découvre non seulement 400 recettes régionales, mais aussi un témoignage
ethnologique sur notre région. Ma mère ne faisait jamais une soupe de légumes
sans la « fricassée ». Avant la fin de la cuisson, elle faisait rissoler dans la graisse de
canard des tranches de légumes (carottes, raves, navets ou oignons), elle
saupoudrait d'une cuillerée de farine qu’elle faisait roussir puis elle mouillait avec
une louche de bouillon avant de reverser le tout dans la marmite.
Les vins ne sont pas oubliés :
« À mesure que l’on remonte en Périgord, on s’attarde à chaque pas pour déguster
les vins, dont l’arôme, la couleur… » dit-elle.
Le Monbazillac était, paraît-il, le préféré de Frédéric de Prusse qui, sur les conseils
de son médecin La Mettrie, le faisait venir du Périgord.
Je vous conseille d’essayer sa recette du gigot périgourdin à la couronne d’ail qui
cuit à feu doux pendant cinq à six heures (avec du Monbazillac), vous m’en direz
des nouvelles !
Ce livre plein d’anecdotes sur les coutumes locales : le tourain des mariés, le
charivari, la gerbebaude, l’eynoujia (cassage des noix) était souvent offert aux
jeunes filles à leur mariage.
À la fin de nombreuses recettes, elle fait des remarques personnelles.
En Dordogne, je n’ai trouvé qu’une rue portant son nom. C’est celle dans laquelle
se trouve sa maison familiale, dans le quartier de La Planèze à Neuvic. Le
restaurant de l’École hôtelière du Périgord, à Boulazac, porte son nom.
En 2011, La Mazille figure parmi les 25 femmes célèbres de « L’histoire du
Périgord depuis ses origines », exposition itinérante organisée par le Conseil
Départemental de la Dordogne.