Challenge AZ de novembre 2019 - Amicale Genea24.
26 lieux & personnages de Dordogne - Périgord.
GENEA24.
Généalogie Dordogne
-
Périgord. Entraide & partage.
Bulletin de l’association « Amicale Genea24 ».
Numéro Hors-série 9 bis – Janvier 2020.
ISSN 2676 0912
2 - Lou Péri Doc Challenge AZ 2019.
Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019. - 3
Amicale GENEA24.
Editorial.
L’amicale a participé en novembre 2019 à son troisième challenge AZ. Le but étant de
proposer tous les jours un article dont le titre doit correspondre à une lettre de l’alphabet.
Au plan national, 77 personnes y étaient inscrites, c’est sensiblement comme les années
précédentes. On constate une légère baisse à partir de la lettre Q pour finir avec 67 articles.
Notre participation s’est faite de manière collective, 14 membres ont écrit un ou plusieurs
articles publiés chaque jour de novembre, sur le blog de www.genea24.fr.
L’amicale avait présenté 26 personnages publics de la Dordogne il y a deux ans. En
2018, le thème était « Mon ancêtre de la Dordogne ». Un thème un peu plus personnel mais
pas toujours facile. Pour cette année 2019, nous avons cherché, à partir d’un lieu en
Dordogne, à parler d’un personnage. Il reste toujours quelques lettres difficiles, pas de lieu
avec un K, alors nous parlons d’une famille venue de Pologne. Le W parle d’un crime non
élucipar la justice, difficile de croire à un suicide. Le X consacré à deux accouchements
la mère disparaît après l’accouchement, avec ou sans complicité. Nous ne le saurons jamais.
L’Y sera l’occasion pour Françoise (qui a vu le loup) de nous faire un beau texte sorti de son
imagination.
L’occasion de parfaire sa connaissance en approfondissant les recherches plus ou
moins lointaines. La satisfaction pour tous d’avoir fait connaître des histoires familiales
vivifiantes, variées ou parfois tristes. Trois nouvelles personnes nous ont rejointes pour cette
aventure presque féminine (douze dames pour deux hommes). Sans oublier notre éminent
dessinateur Didier Eymet.
CHALLENGE RÉUSSI.
Un grand coup de chapeau à ceux et celles qui ont osé,
et rendez-vous l’an prochain.
Jean-Louis FILET.
4 - Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019.
Lou Péri Doc
Bulletin généalogie et histoire de Dordogne-Périgord, entraide et partage.
Association « Amicale Genea24 » fondée en 2014. Siège social : Bergerac 24100.
Site Internet : www.genea24.fr Mail : contact@genea24.fr
Numéro hors-série, complémentaire du numéro 9.
Directeur de la publication : Lionel Filet. Rédacteur en chef : Jean-Louis Filet.
Ont collaboré à ce numéro : Mireille Berger, Marie-Paule Bertrand-Blanchard,
Geneviève Coulaud, Bernadette Fondriest, Maryse Grenier, Patrick Lahoudie,
Nicole et Catherine Monville, Annie Alice Mounier, Françoise Persohn Magonty,
Michèle Pointeau-Mary, Nicole Sarreau, Huguette Simon-Labrousse, Catherine
Teillac, Françoise Villechenoux.
Sommaire :
05 – Azerat, Margerite Chabanne. (BF).
07 – Beauregard-de-Terrassaon. (NC M).
12 – Champagnac-de-Belair. (MPBB).
16 – Double (La). Blaise Maisonnial. (BF).
20 – Eymet. Barbarous. (BF).
23 – Fratteaux. L’embastillé. (NS).
26 – Grignols. J. Gueydon de Dives. (AAM).
29 – Hautefort. Famille Le Roy. (JLF).
33 – Isle. La rivière de Marie. (FV).
35 – Javanaud à Saint Jory. (GC).
38 – Kousnesky de Poldasie. (PL).
42 – Le Bugue de Jean Rey. (AAM).
46 – Mauzac-et-Grand-Castang. (MG).
49 – Nadaillac. (MPM).
53 – Orliaguet (CT).
57 – Pourroutoux 1852. (JLF).
59 – Quinsac, Chadoin meuniers (FPM).
62 – Rouffignac-St-Cernin-de-Reilhac. (HSL).
65 – St-Geaorges-de-Blancaneix. (FV).
68 – Thenon, Marsalle Faure. (BF).
70 – Urval, famille Bru. (AAM).
73 – Villageot (le). Suzanne Nadal. (GC).
77 – WC mortel à St Saud. (JLF).
80 – X d’une famille d’X. (FV).
83 – Ysen-Grin. Féroce comme le fer. (FV).
85 – Zalerie à Vanxains. (GC).
Crédit photo : Auteurs des articles, Archives départementales de la Dordogne.
Site Bnf Gallica, Wikipédia. Dessin : Didier Eymet et Bernadette Fondriest.
Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019. - 5
AZERAT, Marguerite CHABANNE.
Par Bernadette FONDRIEST.
AZERAT
, petite commune du Périgord noir, à l’est du département de la Dordogne. La
préfecture : Périgueux est à 45 kilomètres. Sarlat, la sous-préfecture, se situe à 40
kilomètres et Thenon à 5 kilomètres.
Bonjour
Je m’appelle Marguerite Chabanne, mais dans la famille, on
m’appelle Margoton, je suis née le 14 septembre 1766 dans la commune de Bars,
au Four de Marty, dans la maison toute neuve que mes parents avaient fait
construire dans ce hameau au milieu des bois, juste après leur mariage. Mon père
Antoine, lui, est né à Masranche, la propriété de ses grands-parents maternels,
les Lafaysse, ses grands-parents paternels sont des marchands de Thenon la ville
voisine de Bars.
Ma maman Françoise Aubarbier est née également à Bars et vit au bourg. Sa
famille comme celle de mon papa sont des propriétaires. Papa a eu un garçon avec
une autre dame, juste avant qu’il ne se marie avec maman, une servante de chez ses
parents ; ainsi mon grand frère Jean estjuste un mois et demi avant le mariage
de mes parents. Sa mère est partie en le laissant à mes grands-parents qui l’ont
élevé. Hélas, il est mort jeune à vingt-quatre ans.
Ainsi neuf autres enfants l’ont suivi. Je suis la sixième de la fratrie et quatre
autres viendront ensuite.
Le jour de ma naissance, mes parents
me font baptiser par l’abbé Reynaud en
l’église Saint-Pierre du village de Bars, mon
parrain est mon oncle Louis, le plus jeune
frère de mon papa, lui est parti en se mariant,
six mois après ma naissance à Sergeac.
Ma marraine: Marguerite Aubarbier,
est une cousine à ma maman.
L’église Saint-Pierre-ès-liens de Bars. DR
6 - Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019.
Mon enfance se déroule dans la campagne de Bars, belle et boisée, entourée
de ma nombreuse famille
Très jeune, à même pas quinze ans, mes parents me trouvèrent un époux :
Guillaume Cheynaud, sieur de la Morie. Il est de la paroisse voisine d’Azerat, c’est
un fils de bonne famille, propriétaire, mais il avait quand même trente-trois ans
nous nous marions très vite en l’église de Bars par un matin d’hiver, le 7 février
1782 entourés de nos deux familles. Cela a été un très beau mariage!
Je me suis installée tout de suite dans la maison familiale des Chaynaud de
la Morie dans le bourg d’Azerat avec mon époux dans cette grande maison laissée
par ses parents décédés. Ma belle-mère est morte juste un an avant notre mariage, je
ne l’ai pas connue, peut- être même que mon époux était pressé de trouver femme
pour tenir cette maison désormais sans maitresse. Mon père a vu l’opportunité de
caser une de ses filles honorablement.
Balcons dans le village d'Azerat, Dordogne- Père Igor. Licence Créative Commons. Wikipédia.
Deux ans plus tard, nous avons accueilli Marguerite le 3 avril 1784 dans
notre foyer, une bien jolie petite fille qui a fait notre bonheur. Elle a eu vite d’autres
petits frères et petites sœurs : Gabriel, Elie, Françoise, Jean, une seconde
Marguerite, un autre Jean et François le 30 brumaire an XI l’ont rejointe.
Je n’ai malheureusement pas vu grandir mon petit François car il avait à
peine huit mois quand j’ai poussé mon dernier souffle le 14 thermidor an XI à une
heure du soir dans ma maison du bourg d’Azerat à l’âge de trente-six ans.
Une vie de jeune bourgeoise du Périgord noir.
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Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019. - 7
BEAUREGARD-de-TERRASSON.
Par Nicole & Catherine MONVILLE.
Beauregard-de-Terrasson
est en limites du Périgord central et du Périgord noir, à
l'est du département de la Dordogne, la commune de Beauregard-de-Terrasson est arrosée à
l'est par l'Elle, un affluent de la Vézère. Le nom de la commune est la francisation de
l'occitan
bèl regart
, correspondant à un lieu bien exposé, disposant d'une belle vue. La
seconde partie du nom s'explique par la proximité de la ville de Terrasson.
Mon arrière-grand-père et moi, c’est « une grande histoire », mais c’est l’histoire de
sa seconde épouse qui nous intéresse ici.
Mon arrière-grand-mère Amélie Joubert est décédée à 33 ans le 21 janvier 1888 de
la tuberculose. Ma grand-mère Jeanne n’avait que 3 ans.
Nous ne savons pas ce que Jeanne est devenue au décès de sa maman, mais elle
racontait à notre père que sa mère était décédée quand elle était petite, que son père
ne l’avait pas reconnu mais s’était toujours occupé d’elle, elle l’appelait «oncle
Robert».
Nous savons que Gustave a la recueillir et s’est occupé d’elle au moins jusqu’à
son mariage dont il sera d’ailleurs le témoin. Sur l’acte de mariage de mes grands-
parents, le 2 octobre 1906 Jeanne vivait 22 rue Fabert à PARIS, chez Gustave et sa
seconde épouse Joséphine Lavaysse dont la famille est originaire de Beauregard-
de-Terrasson.
GUSTAVE
Emmanuel Gustave Louis Robert*, qui sera mon arrière grand-père, est né en
1850 dans la Sarthe à Mézeray. Il épouse Marie Méquin en 1850. Il n’aura pas
d’enfant de cette union, mais de sa relation avec Amélie Joubert naîtra notre grand-
mère, Jeanne Joubert, en 1885. Amélie décède en 1888, puis Marie Méquin décède
à son tour en 1898. Gustave se remarie en 1900 avec Joséphine Lavaysse. C’est à
partir de ce moment que Joséphine va entrer dans notre famille. Il semble que
Jeanne y soit bien accueillie. Un oncle, un neveu et la mère de Joséphine habitent le
même quartier de Paris. On rencontre leur nom sur les différents actes d’état civil
qui jalonnent nos recherches. A travers des correspondances, on s’aperçoit que les
8 - Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019.
liens sont forts. Jeanne s’occupe du « petit Jean Lavaysse ». Des échanges de cartes
postales nous parlent des cousins de la Sarthe. * son patronyme est Robert.
Voici la photo de mariage de mes grands-parents, le 20 octobre 1906 à PARIS.
1- Elie Teyssedre (témoin)
2- Madeleine Teyssedre (fille d’Elie et Marie Anne Teyssedre)
3- Marie Anne Teyssedre née Monville (sœur de mon grand père)
4- Louis Monville mon grand-père,
5- Jeanne Joubert ma grand-mère
6- Gustave Robert mon arrière grand-père (témoin)
7- Joséphine Lavaysse (seconde épouse de Gustave)
8- Félicie Lavaysse née Loiseau (témoin)
9- Jean Lavaysse (fils de Jean Lavaysse et de Félicie Loiseau)
10- Gabrielle Hoquigny (petite-cousine de Joséphine Lavaysse).
11- François Desserre époux de Gabrielle Hoquigny (témoin)
12- Inconnue.
Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019. - 9
La photo de mariage de Jeanne avec notre grand père a él’objet de recherches poussées, nous
avons retrouvé presque tous les personnages de cette photo et une partie de leurs descendants. Notre
enquête nous a amené à Beauregard de Terrasson d’où est originaire Joséphine.
Louis Monville demeurait 160 rue de Grenelle Paris 7éme, chez sa sœur Anne
Marie qui était concierge de l’immeuble.
Jeanne Joubert, Gustave Robert et Joséphine Lavaysse demeuraient 22 rue Fabert
Paris 7eme.
Gustave était Gardien au musée de l’artillerie en 1898, puis costumier aux invalides.
Eugène Desserre (employé des postes) demeurait 28 rue Fabert Paris 7éme.
Elie Teyssedre demeurait 160 rue de grenelle.
Tout ce petit monde était voisin et se fréquentait régulièrement.
JOSÉPHINE.
Le plus lointain ancêtre que je lui ai retrouvé est :
Jean Lavaysse dit Boune est cédé le 18 aout 1778 à Beauregard-de-Terrasson. Il a
fils :
Jean Lavaysse dit Boune est né vers 1748, cultivateur à « Laboissière ». Il a épousé
Valérie Vaysse vers 1780 et il est décédé le 26 juillet 1828 à Beauregard-de-
Terrasson
Trois enfants sont nés de cette union.
Gérôme (1781-1864), Pierre (1786- ?) et Jeanne (1789- ?)
10 - Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019.
Gérôme est le 16 décembre 1781. Il a épousé Jeanne Rolland le 17 mai 1815, il
est décédé le 21 novembre 1864 à Villedieu-de-Terrasson.
Ils auront dix enfants, six garçons et quatre filles.
1- Jean (28 septembre 1816- ?) pas trouvé trace de son décès.
2- Valérie (17 février 1819-13 juillet 1877) épousera Jean Jayle, qui est cultivateur à
Terrasson en 1861. Valérie a déjà 42 ans. Je pense qu’ils n’ont pas eu d’enfants.
3- Bernard (1er aout 1821- ?) pas trouvé trace de son décès.
4- Jeanne (24 avril 1824- 31 aout 1906) épousera Alphonse Billard (ouvrier en
piano) à Paris le 28 décembre 1850. Ils auront 4 enfants (dont Marie Augustine
Billard épouse Hoquigny et mère de Gabrielle n°10 sur la photo).
5- Catherine, (18 avril 1828-22 décembre 1894) mère célibataire, était cuisinière.
Je pense qu’elle a rejoint son frère Bernard qui habitait à Paris, peut être pour
cacher sa grossesse, et le 16 septembre 1856 notre Joséphine (n°7 sur la photo) voit le
jour dans le 4éme arrondissement de Paris.
Elle épousera mon arrière-grand-père le 22 décembre 1900. Elle 44 ans, lui 50 ans,
c’est son second mariage.
6-Jean Roland (29 octobre 1829 – 8 novembre 1829) décédé à l’âge de 10 jours.
7-Bernard (13 avril1833 - 24 juin 1904) célibataire, était marchand de vin à Paris
en 1886, d’après l’annuaire des fabricants de Paris. Il est décédé à son domicile, 28
rue Fabert dans le 7éme arrondissement.
Mon arrière-grand-père Gustave Robert a été témoin à la déclaration du décès avec
Jean Lavaysse (neveu de Bernard).
8-Jeanne (12 juin 1835- ?) épousera Jean Serru en 1865 à Terrasson-la-Villedieu.
9-Jean (15 mai 1837-7 juin 1875) cultivateur épousera Jeanne Lasserre en 1868, ils
auront 2 enfants.
1- Jean Léon, né le 25 juin 1871, Commissaire de police, chevalier de la
Légion d’Honneur (époux de Félicie Loiseau et père de Jean Lavaysse, 8 et 9
sur la photo).
2- Céline, née le 24 décembre 1888 à Condat-sur-Vézère.
Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019. - 11
La Légion d’Honneur de jean Léon.
10-Pierre (3 mars 1839- ?).
Sur dix enfants deux sont montés à Paris ainsi qu’un neveu.
1 : Bernard, marchand de vin, habitait 28 rue Fabert, près de sa nièce Joséphine.
2 : Catherine mère de Joséphine.
3 : Jean Léon.
Les frères, sœurs et neveu vivant à Paris se fréquentaient. Témoins lors de décès ou
de mariages, je retrouve leurs noms sur plusieurs actes.
Et tout ce petit monde ne vivait pas loin les uns des autres.
A force de recherches je retrouve la tombe des Familles Hoquigny-Bedouch-
Terrenoir au cimetière Montparnasse.
Descendance trouvée :
- Chez Jean Lavaysse (n°9) qui a épousé Marguerite Augustine Girard : 1 fille
Marguerite (pas de trace).
- Chez Gabrielle Hoquigny épouse Desserre : 1 fille Renée Marie Eugénie
décédée en 1988, célibataire.
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12 - Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019.
Chapelle Notre-Dame de Bon Secours
à CHAMPAGNAC-de-BELAIR.
Par Marie-Paule BERTRAND-BLANCHARD.
Champagnac-de-Belair
est une commune du Périgord vert à proximité de Brantôme
et à 15 kilomètres au sud de Nontron, la sous-préfecture. Elle surplombe la vallée de la
Dronne sur sa rive gauche.
La chapelle Notre-Dame de Bon Secours
est située dans le bourg de Champagnac-de-Belair,
entre la route qui mène à Villars et celle qui va à
Quinsac.
Son architecture du 18e siècle est simple. Sa
façade comporte deux petites fenêtres et un
ensemble de colonnes de chaque côté de l’entrée
principale qui permettent l’éclairage. Elle est
surmontée d’un petit clocheton entouré de deux
croix. Sur le existe une petite porte. Une
statue de la vierge surmonte l’entrée principale.
La chapelle abrite une statue du 17e siècle
« Education de la Vierge par Sainte Anne » en
bois taillé, ciré, d’une hauteur de 50 centimètres.
Cette statue a été classée à titre d’objet par
les Monuments Historiques le 9 avril 1956.
Selon l’Abbé Brugière, la chapelle est bâtie en 1762 par l’archiprêtre Jean
Bugeaud de Lavidalie et le seigneur du Château de La Borie-Saunier. Suite à une
peste qui cima la population, les habitants des paroisses de l’archiprêtré :
Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019. - 13
Champagnac, Condat, Cantillac, Saint-Front-la-Rivière, Saint-Pardoux-la-Rivière,
Saint-Front-de-Champniers, Saint-Crépin-de-Richemont, Milhac-de-Nontron, La-
Chapelle-Montmoreau, Saint-Pancrace, Villars, Vaunac, Eyvirat, Saint-Clément, La-
Chapelle-Faucher, Lempzours, Saint-Martin-de-Fressengeas, Saint-Saud, Saint-
Laurent-de-Gogabeau, Saint-Romain, Saint-Jean-de-Côle, Peyrouse, Boschaud,
Bruzac et Miallet émettent le vœu de construire une chapelle. Un pèlerinage est
instauré tous les 2 juillet de chaque année, jour de la Fête de la Visitation : les
paroissiens portent en procession une statue de la Vierge dans le bourg et assistent
ensuite à une messe dans la chapelle. Ce pèlerinage perdure jusque dans les années
1960.
M. le curé de Saint-Sulpice dans son livre note une construction en
1752, « ainsi que l’atteste une inscription qu’on y lit encore, à la suite d’un u
formé par les paroisses du canton au milieu d’une disette affreuse ».
Jean Bugeaud de Lavidalie est inhumé dans cette chapelle le 28 juillet 1789.
« Le 28 juillet 1789 est décédé dans le présent bourg après avoir reçu les sacrements messire Jean
Bugeaud de Lavidalie, ancien archiprêtre de la présente paroisse, âgé de soixante-treize ans. Son
corps a été enter dans le tombeau qu’il avait lui-même fait construire pour lui dans la chapelle
Notre-Dame de Bon Secours où il a toujours déclaré vouloir être enterré et nommément dans celui du
milieu. Présents messieurs les curés et autres prêtres soussignés Devillard curé de Saint-Laurent,
Laplace curé de Saint-Pardoux, Forichon curé de Quinsac, Coulonge curé de Saint-Pancrace, Morinet
curé de Jumilhac-de-Côle, Fonfroide vicaire de Villars ». Source Ad de la Dordogne.
14 - Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019.
Lorsque nous parcourons les registres paroissiaux, un autre archiprêtre est
inhumé lui aussi dans cette chapelle, l’archiprêtre Claude Sorin. Jean Bugeaud de
Lavidalie fit-il édifier la chapelle à la place de celle de Claude Sorin ou la fit-il
restaurer ? Aucun document n’a été retrouvé.
L’archiprêtre Claude Sorin est lui aussi à l’origine de l’édification de cette
chapelle comme l’atteste son acte d’inhumation. Il arrive à Champagnac de Belair
en janvier 1710 (le premier acte de baptême signé de sa main sur le registre
paroissial est du 10 janvier 1710). Il remplace l’archiprêtre Anthoine Bouchier
décédé le 10 septembre 1709 qui est inhumé dans l’église du côté de l’Evangile,
entre le Grand Autel et l’Autel de Notre-Dame.
« Le 22 juin 1738 a été inhumé le corps de
messire Claude Sorin ancien archiprêtre
de Champagnac natif de la ville de
Dieppe diocèse de Rouen, âgé de quatre-
vingt-un ans, décé le 21 du présent
mois. Son inhumation a été faite dans la
chapelle Notre-Dame de Bon Secours.
Laquelle chapelle a été érigée par luy et à
ses propres frais et dépens. En présence
de messieurs les curés de Quinsac, de
Condac, de Saint-Laurent, de Saint-
Pancrasi et de messieurs les vicaires,
savoir mr Dayard vicaire de la présente
paroisse, mr Laduret de Saint-Pardoux-la-
Rivière de mr Tamarelle vicaire de Villars
et du R.p. vicaire de Saint-Front qui ont
signé avec moi ». Source Ad de la
Dordogne.
Claude Sorin est le 31 Mai 1657 à Dieppe, paroisse Saint-Jacques (Seine-
Maritime, Normandie). Il est le fils de Benoît et Magdeleine Pelé. Son frère Vincent
né le 20 février 1655 à Dieppe-Saint-Rémi est aussi prêtre.
Claude Sorin héberge Jean Nury, veuf, menuisier qui meurt chez
l’archiprêtre le 17 janvier 1721 en lui léguant ses biens. L’archiprêtre en fait don à la
chapelle.
Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019. - 15
«
Le 17 janvier 1721 a été enterré dans
l’église de Champagnac près du bénitier
dans les tombeaux appartenant à l’église,
Jean Nury âgé de quatre-vingt-dix ans
demeurant dans le presbytère de
l’archiprêtre ayant donné son bien qui l’a
donné ce même jour à la chaspelle Notre-
Dame de Bon-Secours. Le dit enterrement
fait par Monsieur l’archiprêtre accompagné
de son vicaire qui a signé avec lui ».
Source Ad de la Dordogne.
Dans les registres paroissiaux, il est fait mention pour la première fois d’une
personne inhumée dans le cimetière de la chapelle en 1742.
Le 9 janvier 1742 a été enterrée dans notre nouveau cimetière Françoise Nury âgée de 24 ans ou
environ décédée au village de La Besse après avoir reçu les sacrements.
Avant le décès de Claude Sorin, le cimetière de la chapelle n’est jamais
mentionné. Il semble que pendant une certaine période après 1742 les inhumations
ont eu lieu tantôt autour de l’église tantôt autour de la chapelle. Je n’ai pas retrouvé
de date précise pour l’abandon du cimetière autour de l’église, celui de la chapelle
existera jusqu’à la fin du 19e siècle (1888) il sera translaté pour raison d’hygiène
route de Brantôme.
Le cimetière de la chapelle est devenu le
square René Bouffanais qui joint l’école
primaire.
La petite chapelle est un peu oubliée.
Elle a un peu revécu le temps de votre
lecture !
Sources : - -Médiathèque de l’architecture et du Patrimoine-Base Palissy.
-AD de la Dordogne Champagnac de Belair : vues 5 E 95/2 (301,
303/361), 5 E 95/3 (516/542), 5 E 95/2 (334/361),
Collection Communale (131/395), 5 E 95/3 (8/542).
Cadastre Napoléonien D3 1/250 1837 3P31121.
-AD de La Seine-Maritime, Dieppe-Paroisse Saint-Jacques,
1639-1660-vue 202/243.
- -Bulletin historique et archéologique du Périgord, t1, p.p. 357/358.
Crédit Photos : Marie-Paule Blanchard.
16 - Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019.
DOUBLE (La).
La forêt de Blaise Maisonnial.
Le destin d’un scieur de long.
Par Bernadette FONDRIEST.
La Forêt de la
Double
est une région forestière qui s’étend au sud des départements de la
Charente-Maritime et de la Dordogne, jusqu’au nord de la Gironde. Elle est délimitée par
la rivière Isle au sud, et par la Dronne au nord. Elle fait partie du Périgord blanc à 60
kilomètres à l’ouest de Périgueux.
Sylva Edobola, de son nom d’origine latine, pourrait se traduire par "la forêt mange
borne" (EDO : Manger et BOLA : borne, limite).
Le Parc des Doublorigènes : voyage onirique dans la mystérieuse forêt de la Double (24).
Bonjour !
Je ne suis pas dans la forêt de la Double qui au sortir de la Révolution
n’avait de forêt que le nom. Ce pays âpre et sauvage qui pourtant avait été une des
plus belles forêts primitives de la Gaule mais que les hommes de tous temps
s’étaient employés par une exploitation excessive et anarchique à la détruire.
Lorsque je l’ai connue ce n’était plus que taillis, landes et marais, entrecoupés de
rares bois maigres et de pauvres terres …
Non, je suis loin de là, dans un pays encore plus pauvre et miséreux. Il ne
devait son nom, bien trompeur du plateau des Millevaches à aucun bovin mais
Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019. - 17
seulement à cette eau qui suintait de partout et n’apportait aucune richesse à la
terre. Le plateau de Miuvaccas en occitan : les mille sources !
Je suis dans un hameau sur les hauteurs du village de Peyrelevade dans
une miséreuse ferme que mes parents tenaient en métayage.
Mon père s’escrimait à cultiver de maigres champs de blé et d’orge qui
n’arrivaient pas à nous nourrir et élever trois ou quatre brebis à peine pour faire
quelques fromages de leur lait et même pas assez de laine pour nous couvrir.
L’hiver, à grand peine, il parvenait à faire un peu de bois de chauffage pour nous
chauffer sans trop y parvenir.
Dans sa jeunesse, il avait fait des campagnes de sciages qui rapportaient bien,
malheureusement un terrible accident l’avait estropet mis fin à ce travail rentable
Il s’était alors résolu à prendre une métairie mais son handicap ne lui permettait
pas de travailler dur.
Sur le tard, à la quarantaine, il fit connaissance avec ma mère, un beau brin
de fille de dix-huit ans sa cadette Il l’épousa bien vite et elle lui donna d’abord deux
jolies petites filles Gabrielle puis Léonarde. Je vins au monde un an après et me
donnèrent le prénom de Blaise ! J’étais un beau garçon ! La misère fut encore plus
terrible. Malgré leurs efforts, Léonarde tomba malade et mourut à l’âge de quatre
ans. Ma mère elle aussi, affaiblie, la suivit dans la tombe trois ans plus tard.
Papa courageusement continua à m’élever seul. Gabrielle devenue une jeune
fille de treize ans fut placée comme servante dans une grosse ferme des environs.
18 - Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019.
Quelques mois après, Papa fit la connaissance de Jeanne, une femme sèche
et peu aimable. Jeanne avait un fils d’une vingtaine d’années Léonard. Il ne tarda
pas à tourner autour de Gabrielle quand elle venait nous voir le dimanche.
Le 1er mars 1813, ils se marièrent le même jour que Papa et Jeanne à la mairie
de Peyrelevade, en Corrèze.
Tout le monde s’installa dans la ferme au Petit Billoux. Toujours aussi
pauvre et la misère fut encore plus criante que jamais. Papa tomba malade : une
pleurésie au mois de janvier suivant qui l’emporta à même pas soixante ans.
Sitôt l’enterrement fait, on me plaça dans une grosse ferme de la commune
comme pâtre : j’avais à peine onze ans. Ce fut, malgré la dureté du travail, les
meilleures années que j’avais vécues, entouré de bons patrons, je ne manquais de
rien.
Ainsi trois ans passèrent, et je devins un robuste garçon. Le travail de berger
n’étant plus adapté à mes capacités et ma force, mes patrons ne pouvant pas
m’engager pour d’autres tâches, je me résolus à chercher un autre travail et c’est
tout naturellement que je pris l’ancien métier de mon père : Scieur de long !
Je fus engagé par un patron scieur à la foire de la Saint-Michel et après
m’avoir acheté le chapeau réglementaire, je pris la route avec deux compagnons
vers la Dordogne un beau jour de septembre 1817.
Nous parcourûmes ainsi des kilomètres à pied. Nous installâmes notre
chantier dans la forêt de Barrade, puis à nouveau traversâmes le Périgord pour
d’autres chantiers dans celle de la Double. Nous campions dans des cabanes que
nous nous construisions au plus près de notre travail et nous nous cuisions la soupe
aussi sur place, ainsi l’hiver passa. À la fin de la saison, en Juin, mes compagnons
revinrent à Peyrelevade revoir leurs familles. Moi, je restais en Périgord pour l’été,
je m’engageais pour les moissons et les vendanges. Je fis ceci pendant plusieurs
années. Au retour mes compagnons me donnaient des nouvelles du pays. Ainsi j’ai
su, en octobre 1822, que Gabrielle était morte en couches un mois plus tôt.
Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019. - 19
Pendant ces tournées dans la forêt de la Double, je me liais d’amitié avec un
ancien scieur originaire de Saint-Setiers un village proche de Peyrevade : Léonard
Dutheuil, il avait connu mon père pendant les tournées.
Il avait arrêté les tournées et acheté une petite propriété à Saint-Martial-
d’Artenset où il élevait six enfants avec sa femme. Il venait se faire quelques pièces
durant la saison en aidant les équipes sur les chantiers. Il m’invita souvent chez lui
le dimanche pour partager leur repas. Je trouvais Marie, sa fille ainée, bien à mon
goût et ne tarda pas à lui faire la cour.
Après quelques mois de fréquentation et de fiançailles, nous nous mariâmes
le 19 février 1828 à Saint-Martial-d’Artenset.
Je continuais pendant quelques années encore le sciage mais sans faire de
longues tournées. Je n’aimais pas laisser Marie longtemps seule et entre temps elle
m’avait fait six enfants : Pétronille, Jean, Pierre, Anne, Marie et Dominique.
Malheureusement, Jean, Pierre et Anne moururent très jeunes. À la mort de mon
beau père, je repris la propriété de Duellas et cus des jours paisibles après cette
vie dure et laborieuse.
Blaise vieillit entou de Marie et de ses enfants. Il mourut à l’âge de
cinquante-sept ans le 26 octobre 1860, Marie, elle, lui survécut six ans.
C’étaient mes quadri-aïeuls et ceux de Marie Claire Gratraud, ma cousine.
JLF.
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20 - Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019.
EYMET.
Est-ce que BARBAROUS est venu à Eymet ?
Par Bernadette FONDRIEST.
Eymet
est une bastide située dans le Périgord pourpre, à l'extrême sud-sud-ouest du
département de la Dordogne Elle se situe à 22 kilomètres au sud-sud-ouest de Bergerac.
Elle est limitrophe du département de Lot-et-Garonne. Le Dropt, un affluent de la
Garonne la traverse d'est au sud-ouest.
Le Périgord a-t-il été le théâtre d’évènements au moment de la révolution ? Il
y quelques temps, j’ai lu cet article concernant ce conventionnel dont nous avions
parlé à l’occasion de son arrestation chaotique aux abords de la commune de
Castillon la Bataille
« Au témoignage de la tradition populaire, le conventionnel Barbarous fuyant le sort
malheureux de ses amis voués à l'échafaud par le tribunal révolutionnaire, séjourna quelques
temps à Eymet, dans une grotte dite de l'Escourrou, aujourd'hui comblée. C'était un
souterrain spacieux ou s'était réfugié en 1790 le curé d'Eymet qui fut remplacé par un
prêtre constitutionnel, et, en 1792 un des réfractaires à l'appel de conscription de la
convention. Par un soir de novembre, pluvieux et sombre, on vit arriver, par le chemin
d'Issigeac un homme de taille moyenne et mal vêtu ; sa figure pâle et son regard fiévreux
trahissaient ses pensées amères. Il erra longtemps aux alentours de la ville et frappa bien
tard chez une pauvre veuve de l'Escourrou qui lui donna l'hospitalité : c'était le girondin
Barbarous. La veillée fut longue et la bonne vieille s'aperçut bientôt que cet étranger fuyait
une menace. Elle le pressa de questions, l'assura qu'elle serait discrète. Barbarous se fit
connaitre et conta le drame qui se déroulait à Paris. "Je fuis, lui dit-il, le couteau de
Robespierre, car je ne souhaite mourir que lorsque l'arbre de la liberté aura fleuri sur la
tombe de Marat ". La bonne veuve comprit tout et enseigna la grotte de l'Escourrou comme
étant un refuge sûr. Elle y emménagea un lit de paille et de hardes et tous les jours, elle
approvisionnait l'illustre fugitif. On le voyait quelques fois se promener de longues heures
dans une chênaie avoisinante et ce bois sans oiseaux et sans fleurs allait à merveille avec la
tristesse de son âme. Cependant, soit qu'il ne se sentit pas suffisamment en sécurité, que le
désir de courir avec ses compagnons le rappela vers eux, Barbarous plein de haine contre la
montagne triomphante, mais animé d'une noble fierté patriotique, retourna à Paris il fut
guillotiné en 1794 ».
Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019. - 21
Une erreur dans ce rapport : Barbarous n’a pas été décapité à Paris mais à
Bordeaux le 25 juin 1794, place Dauphine à Bordeaux, à la fin de plusieurs mois de
fuite depuis Paris à Saint-Emilion en passant par la Bretagne avec quelques autres
Girondins en fuite.
J’ai effectquelques recherches pour savoir si, en effet Barbarous était venu
se cacher à Eymet.
Cet avocat, natif de Marseille, se rallia à la Révolution dès 1789, il fut
membre de la garde nationale et l’un des fondateurs du club des jacobins de sa ville.
Au début de l'année 1792, Barbarous s'installa à Paris il se lia avec Roland et le
cercle de Brissot. Demeurant toutefois un jacobin notoire, partisan de la déchéance
du roi, il participa avec les fédérés marseillais dont il arma une partie à ses frais, à la
journée du 10 août, se couvrit de gloire à Marseille qui l'élut aussitôt député à la
Convention. Il s'opéra ensuite en lui un net revirement à droite. Barbaroux adhéra
aux idées des girondins. Il vota la mort du roi, comme la plupart des girondins,
mais aussi la mise en accusation de Marat.
Barbarous devint membre du Comité de salut public. Assigné à domicile
après la chute de la Gironde, Barbarous fuit la capitale pour se retrouver à Caen.
Là, il fut soupçonné d’avoir été un complice de Charlotte Corday.
Condamné dès lors à Paris, Barbarous se rendit à Bordeaux en compagnie de
Guadet, Pétion, Buzot, Valady et Salles ; après un périple en Bretagne. Ils arrivent
le 23 septembre 1793 à Bordeaux. La ville est sous la domination des jacobins, ils
préférèrent alors se rendre à Saint-Emilion ils se cachèrent chez Mme Bouquey,
la belle-sœur de Guadet, à partir du 19 octobre.
En novembre, celle-ci apprit que son époux qui était fermement opposé à
son action, s’apprêtait à dénoncer les fugitifs. Elle trouva un refuge pour Barbarous,
Buzot et Petiot chez un perruquier de Saint-Emilion. Ils restèrent cachés dans les
carrières de la ville, notamment dans le puits de la famille Guadet jusqu’au 17 juin
1794, où ils furent arrêtés, Valady préféra partir vers Périgueux où il fut pris un
mois plus tard. Salles et Guadet se réfugièrent chez le père de ce dernier.
Charlotte Corday. DR
22 - Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019.
C’est là que l’on s’interroge !
Comment et pourquoi Barbarous se serait trou à Eymet, à plus de
cinquante kilomètres de Saint-Emilion en novembre juste au moment où il a failli
être arrêté ? Était-ce vraiment Barbarous ? Ou bien Valady quand il rejoignit
Périgueux ? Telles sont mes interrogations. Mais aucune ne me semble
véritablement sérieuse : je ne vois pas quelqu’un ne connaissant pas la région partir
seul à l’aventure dans un endroit qui ne le mène nulle part, sur aucun itinéraire
logique et revenir à son point de départ s’il voulait réellement s’enfuir ? Cela me
semble d’une improvisation totale et complètement à l’opposé de ce qu’était le
personnage de Barbarous. Serait-ce Valady ? Peut-être ! Mais celui-ci fut arrêté le 4
décembre 1793 dans la Double du de Montpon, ramené et fusillé à Périgueux
le jour même. Difficile d’imaginer que cet homme puisse faire ainsi en se cachant à
plus de cent kilomètres à pied en quelques jours, surtout que l’écrit narre qu’il serait
resté plusieurs jours à Eymet.
Le mystère reste entier …
Grotte de l’Escourrou avec le lavoir à l’entrée.
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Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019. - 23
FRATTEAUX,
L’Embastillé.
Par Nicole SARREAU.
Le château du
FRATTEAUX
est situé sur la commune de Neuvic, commune du
Périgord Blanc, située à 30 kilomètres au sud-ouest de Périgueux. Outre le château situé
au bord de la rivière de l’Isle, se dresse un peu à l’écart, un repaire noble fortifié, fief des
Grimoard depuis 1432. Cette batisse qui deviendra au XVIIIe siècle le berceau des
Bertin :
Fratteaux ou Fratteau ou Frateau.
Louis Mathieu de Bertin naît le 2 avril 1707 à Périgueux de Jean de Bertin,
maître de Forges en Périgord, Conseiller au parlement de Bordeaux et de Lucrèce
Marie de Saint Chamans. Il est le troisième d’une famille de 14 enfants vivants, mais
surtout le premier enfant mâle.
La rumeur court que l’enfant mort chez la nourrice de Louis Mathieu est le
petit marquis et non l’enfant de celle-ci. Elle va le suivre toute sa vie pour finir par
l’anéantir. Le père, Jean de Bertin veut que son aîné soit de robe ; mais Louis
Mathieu veut manier l’épée et « servir le Roy dans les armées. »
Le château de Frateau aujourd’hui. Photo genea24.
Il s’engage alors dans un régiment de cavalerie il se comporte avec
honneur et courage. Il sert comme cadet dans le « Régiment de Noailles » pendant
deux ans, est nommé capitaine breveté dans le régiment de Saint Jal-Cavalerie il
reste plus de seize ans. Après plusieurs campagnes, il est devient Capitaine et
Chevalier de l’ordre de Saint-Louis. Entre-temps, alors que Louis Mathieu n’a que
24 - Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019.
seize ans, son père Jean de Bertin le destitue au profit de son frère Henri Léonard
qui deviendra Ministre sous Louis XV et Louis XVI, car le re n’a de cesse de
confirmer la rumeur de l’échange. Un enfant aussi vindicatif que Louis Mathieu ne
peut être de sa lignée.
Henri Léonard Bertin. Photo genea24.
En 1747, usé par les combats, Louis Mathieu sort de l’armée avec pension et
rentre en Dordogne. Son père lui lègue la Terre de Fratteau avec un marquisat
pensant contenter cet aîné récalcitrant.
Mais cela ne suffit pas.
Des démêlés surgissent constamment entre le père et le fils. Des rencontres
houleuses, des courriers, des huissiers. Arrêté sans motif important, notre nouveau
marquis est interné au monastère de Cadillac. Il est jugé là, belliqueux, querelleur,
d’un tempérament trop bouillant. Il s’évade et passe en Espagne il écrit alors
une quinzaine de lettres de récriminations. aussi, il est menacé. Notre marquis
s’embarque alors pour l’Angleterre vers 1750.
Il écrit toujours, se lie avec des personnages qui finalement le dénonceront à
des envoyés de la police de Paris. Il est appréhendé, ramené en France et enfermé
à la Bastille selon une lettre de cachet du 25 mars 1752.
Son père Jean de Bertin meurt deux ans plus tard laissant une grande fortune
à ses autres enfants. Henri Léonard Jean Baptiste, le préféré, avocat au parlement
de Bordeaux succède à son père, dès 1741, comme maître des requêtes et recueille
une grosse moitde la succession. Les deux autres frères entrent dans les ordres ;
Charles Jean devient Evêque de Vannes, Louis Augustin comme archidiacre de
Périgueux et abbé de Brantôme.
Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019. - 25
Pendant ce temps, le marquis de Fratteau continue d’écrire des lettres dont
on doute même qu’elles ne franchissent les portes de l’enceinte de La Bastille. Louis
Mathieu de Bertin Marquis de Fratteau reste vingt-sept ans en prison jusqu’à sa
mort le 2 mars 1779.
La Bastille en 1789. DR
Il est enterré à Saint Paul ; l’extrait mortuaire sera couvert d’un papier blanc
et cacheté.
Sources :
Gallica ; « les bastillards » « les seigneurs de Chatou ». Editions historiques Grignols
patrimoine. Site de Neuvic sur l’Isle. Lire : « Fratteaux : le Marquis embastillé » d’Antoine
Grassian-Clervaux.
Merci à nos hôtes au château de Fratteaux pour leur présentation agréable et documentée
lors de notre visite (photo ci-dessous. Juin 2019. HS.).
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26 - Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019.
GRIGNOLS.
Jehan Gueydon de Dives.
Par Annie-Alice MOUNIER.
Grignols est un petit village du Périgord blanc situé dans la vallée du Vern, affluent de l'Isle,
canton de Saint-Astier, arrondissement de Périgueux. Ses habitants se nomment les
Grignolais. En occitan la commune porte le nom de GRANHOU.
Grignols est situé à 18 km au sud-ouest de Périgueux. Il est dominé par un très ancien château
fort datant du XIIe et XVe siècle. Il fut le berceau des Comtes TALLEYRAND du Périgord. Cette
famille conservera le titre de Seigneur, puis Comte de Grignols jusqu'à la fin du XIXe siècle.
Nous nous intéresserons, ce jour, à mon aïeul Jehan Gueydon de Dives.
Ses études à Paris terminées, ce licencié en droit s'installera à Grignols
demeurent déjà ses parents.
Si Jehan Gueydon est à Draguignan (Var) le 29 septembre 1551, il est issu d'une
famille titrée de " Noble et illustre ". Cette famille est une ancienne noblesse
provençale, des Comtes de Saint-Etienne de Tinée, Seigneur d'Alp, anciennement
" Saint-Etienne de Terre Neuve " savoyards par païs de Nice.
Son père noble et illustre Seigneur Jean Guidone (Geidoni) dit "Gueydon" comte
de Saint-Etienne est décédé à Manzac-sur-Vern il teste en 1594. Son épouse et
mère de Jehan se nommait Jeanne Signier (dont je n'ai pu encore relever l'origine).
Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019. - 27
Ils se sont mariés en 1551 et semblent être " passés " en France en 1565 (tel est le
terme employé).
Jehan Gueydon de Dives sera dans un premier temps lieutenant du Comté de
Grignols. C'est en 1603 que Jehan obtient le droit de cité et le titre de bourgeois de
Périgueux.
Jehan Gueydon de Dives se marie le 23 août 1596 à Grignols avec Marie de
Lespines, Dame de la Grande Borie, fille de Jean de Lespines, Procureur d'office de
la juridiction de Grignols, et de Marie de Lafond. La famille de Lespine serait
originaire des Flandres.
Il achète le manoir de Dives probablement à la famille Taleyrand cette même année
1596, puis Peyrefiche en 1607.
La noble demeure, comme le Périgord en compte plusieurs, comporte une date
timbrée sur son portail : 1604. Mais en 1499, elle était déjà mentionnée dans des
textes sous le nom de Divo, tout comme en 1526 sous " Grano de Diva ". Ce
manoir se trouve sur la commune de Manzac-sur-Vern, limitrophe de Grignols.
Il est reçu bourgeois de Périgueux le 12 novembre 1603, ville où il fut également
Juge.
De son union avec Marie de LESPINES naquirent 3 enfants :
- Pierre-Daniel (1603-1672) marié avec Jeanne Raynaud, remariage avec Jeanne de
Borieporte ;
- Catherine (° vers 1600) mariée avant 1618 à Messire Noël du Pinier ;
- Marie vers 1601) mariée Pierre Longvy de la Rambaudye (qui se trouvent être mes
sosas).
28 - Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019.
Jehan Gueydon de Dives épousa en seconde noce en 1619 Honorette d'Alby du
Fayard dont :
- Pierre ° en 1621 marié en 1660 à Jeanne de Montauzon.
* il est à noter la rédaction de l'acte de naissance de Pierre-Daniel :
"Le 22 mai 1603, jour de sainte Quitterie et le samedi matin environ les sept
heures est né Pierre Gueydon ; il a été baptisé le 27. Dieu le fasse homme de bien.
Et plus bas :
Si par possible aucun Gueydon se pouvoit refourcer de fortune, se pourroit enquérir
d’autres Gueydon savoyard par païs de Nice, comme avait dit être parti le vieux
papa… ".
Il agrandira considérablement son domaine par la suite. A sa mort il avait de
nombreuses propriétés dans les paroisses de Bruc, Saint-Léon, Saint-Astier, Neuvic,
Vallereuilh, Saint-Séveron, Manzac, Jaure, Bourrou, Saint-Paul-de-Serre, Bordas. Il
est dit que ses descendants consolidèrent leur puissance à Périgueux certains
occupèrent des charges importantes.
Les titres disparurent dans la tourmente de la révolution. en 1793.
Quant à Jehan Gueydon de Dives il finit sa vie dans son manoir en l'année 1645.
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Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019. - 29
HAUTEFORT.
Famille Le Roy.
Par Jean-Louis FILET.
La commune se trouve à l'est du département de la Dordogne et arrosée au nord sur
environ six kilomètres par la Lourde, un affluent de l'Auvézère. La commune de
Hautefort regroupe deux bourgs distincts : Saint-Agnan dans la vallée et Hautefort sur la
colline dominée par le château. La commune est désormais rattachée administrativement au
Pays du Périgord noir (secteur de Sarlat-la-Canéda) mais fait cependant partie de
l'arrondissement de Périgueux.
Situé à égale distance de Brive-la-Gaillarde et Périgueux, une quarantaine de kilomètres,
le village de Hautefort suscite l'intérêt des touristes grâce à son château, à son musée de la
Médecine et au charme de ses ruelles et bâtiments en vieilles pierres typiquement
périgourdines.
Ange Hyacinthe Maxence de Damas a commencé une carrière militaire d’abord
auprès du Tsar Alexandre de Russie après être sorti premier au classement des
élèves étrangers de l'école militaire des cadets de Saint-Pétersbourg. À la demande
de Louis XVIII, avec l’agrément du Tsar Alexandre, Maxence de Damas
commence une nouvelle carrière militaire en France.
30 - Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019.
Il est ministre de la Guerre en 1823, et conçoit
« l'armée de métier » par la loi de 1824.
En 1833, il se retire dans le château de sa
femme, Charlotte Laure d'Hautefort, fille de
Julie-Alix de Choiseul-Praslin.
Au château de Hautefort, il commence son ultime carrière dédiée aux œuvres
sociales, gérant l'hospice de Hautefort, créant localement la première « sécurité
sociale », et promouvant l'agriculture par l'instauration d'un prêt d'honneur, premier
crédit rural, et en écrivant ses mémoires militaires et politiques.
En 1841, lors du recensement, on peut voir au château, le couple propriétaire avec
leurs cinq enfants. Il y a aussi : un prêtre, un homme de lettres, un garde personnel
et 17 domestiques dont trois couples avec enfants.
Il a vraisemblablement amené de Paris, avec lui son valet de chambre : Jean-Pierre
Le Roy, natif d’Andrieu (Normandie) en 1808 et son épouse, Modeste-Louise
Desbois qui occupe le poste de lingère.
Intéressons-nous à ce couple de domestiques qui va avoir deux enfants pendant leur séjour à
Hautefort.
En 1836, le vingt-neuf novembre est né Gabriel Victor Eugène.
Puis en 1842 Théophile-Maxence Le Roy.
Source Archives de la Dordogne, 1836.
L’aîné sera appelé uniquement avec son dernier prénom Eugène. Ses parents
l’ont placé en nourrice chez une paysanne des environs. Ses souvenirs d'enfance
Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019. - 31
marqueront fortement son œuvre future, dans laquelle abondent les enfants
abandonnés.
De 1841 à 1847, Le Roy étudie à l'école rurale de Hautefort à une époque la
majorité des enfants demeurent analphabètes. En 1848, il séjourne à Périgueux,
il fréquente l'École des Frères. Il en retiendra surtout le souvenir de la plantation
d'un arbre de la liberté pour célébrer l'avènement de la Deuxième République.
En 1851, il refuse le séminaire, et devient commis épicier à Paris. En 1855, il
s'engage dans le 4e régiment de chasseurs à cheval, et participe aux campagnes
d'Algérie, puis d'Italie. Cassé de son grade de brigadier pour indiscipline, il
démissionne au bout de cinq ans.
En 1860, reçu au concours des contributions directes, Eugène Le Roy devient alors
aide-percepteur à Périgueux. Pendant la guerre franco-allemande de 1870, il
s'engage, après la débâcle du Second Empire, dans les francs-tireurs pour combattre
l'envahisseur prussien. Il répond à l'appel de Gambetta qui sera son modèle en
politique. En 1871, une fois la défaite française définitive, il rejoint la perception de
Montignac. Tombé très malade, il guérit seulement au bout d'un an.
Le 14 juin 1877, il épouse civilement sa compagne Marie Peyronnet, dont il a déjà
un fils de trois ans, reconnu lors de sa naissance le 27 octobre 1874. Il consacrera
alors la majeure partie de ses loisirs à l'écriture, utilisant les matériaux emmagasinés
pendant toute son existence.
Eugène Le Roy écrit dans les journaux locaux, Le Réveil de la Dordogne
notamment, des articles républicains et anticléricaux. Il suit en cela l'orientation
politique et philosophique de la franc-maçonnerie radicale de la fin du XIXe siècle
qui orientera les gouvernements vers la Séparation des Églises et de l'État.
En 1890, « le Moulin du Frau » est la première œuvre romanesque d'Eugène Le
Roy, une véritable leçon de radicalisme sous la Troisième République.
Puis, Eugène Le Roy dige un volumineux manuscrit de 1086 pages intitulé
« Études critiques sur le christianisme », un pamphlet anticlérical sans concessions.
32 - Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019.
En 1894, il entreprend la daction de Mademoiselle de la Ralphie qu'il achève en
1902. Il y narre la déchéance d’une fille de la noblesse dévorée par la passion
pendant la Monarchie de Juillet.
En 1899, il publie « Jacquou le croquant », qui raconte la révolte d’un petit paysan
contre les injustices sociales de son temps, depuis la Restauration jusqu’à la fin du
XIXe siècle.
En 1897-1898, il écrit « Les gens d'Auberoque » dont l'histoire se situe dans la
bourgeoisie provinciale et affairiste sous le Second Empire et la troisième
République.
En 1901, il publie « La petite Nicette » et « Le grand Milou », puis en 1902
« L'Année rustique en Périgord ».
Eugène Le Roy prend sa retraite à Montignac. Il refuse en 1904 la Légion
d'Honneur qui lui est proposée. Il rédige encore « Au pays des pierres ».
À sa mort en 1907 à Montignac, Eugène Le Roy est
inhumé civilement. Il laisse un dernier ouvrage « le
Parpaillot », qui paraîtra six ans après sa mort sous le
titre de « L'Ennemi de la Mort ».
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Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019. - 33
ISLE.
La rivière de Marie
Par Françoise VILLECHENOUX.
L’Isle est laffluent le plus important de la Dordogne. Il descend des plateaux du
Limousin, reçoit la Dronne à Coutras et rejoint la Dordogne à Libourne. Jusqu’au 13ème siècle, il
est une voie navigable pour des bateaux de peu d’importance car la navigation y est rendue difficile
par divers obstacles (moulins, barrages rudimentaires…).
Après maints travaux effectués au cours des différentes époques, l’Isle
devient une voie plus commerciale. Au début du XIXème siècle un prêt de l’Etat de
2 500 000 francs est sollicité par plusieurs propriétaires qui créent « la Compagnie
de Navigation de l’Isle ». Plusieurs aménagements sont alors réalisés avec la
construction de barrages et de chemins de halage. Les écluses réalisées en 1837
permettent une circulation active pour dynamiser son potentiel économique.
Au long de son cours, l’Isle a permis de construire des minoteries, des
papeteries à l’ancienne ou des fonderies alimentées par l’énergie hydroélectrique.
L’arrivée du chemin de fer et du transport routier sonne le clin progressif
du transport fluvial. La rivière Isle est alors rayée de la nomenclature des voies
navigables.
L’Isle arrose des villes comme Périgueux, Saint-Astier, Saint-Léon, Neuvic,
Saint-Louis en l’Isle, Oh ! Saint-Louis en l’Isle, c’est là Marie Madilhac a vécu.
Source Père Igor Wikipédia Licence CC. L’Isle, Sourzac à gauche et Saint-Louis-en-Isle à droite.
34 - Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019.
Elle y est née le « vingt troisième jour
de Thermidor » ce qui correspond au 11 août
1805 et y est décédée le 13 janvier 1856 au
lieu-dit « Les Nandilloux »
Acte de naissance de Marie
Acte de décès
En fait, je ne sais pas grand-chose sur elle, sa famille si ce n’est qu’elle était la
fille de Pierre Madilhac qui était menuisier et de Marguerite Faure, sans profession,
qu’elle a eu cinq sœurs et un frère
o Jean Madilhac 1800-1812 ;
o Françoise Madilhac 1802 ;
Marie Madilhac 1805-1856 ;
o Marguerite - Julie Madilhac 1808 ;
Marie Madilhac ?1810-1849 ;
Marie Madilhac 1816 ;
o Jeanne Madilhac 1818.
Elle a épousé Pierre Hortion, un colon le 2 février 1834. Elle n’a pas de
profession.
Du mariage naîtront trois filles et un garçon :
Marie Hortion 1835-1892 ;
Marie Hortion 1838 ;
o Marie Hortion 1840 ;
o Jean Hortion 1844.
Elle a passé sa vie dans la petite commune de Saint-Louis en L’Isle. On peut
imaginer des tas de choses mais on n’est sûr de rien si ce n’est que son nom se
réfère à Saint-Louis, roi de France, et à l’Isle, rivière qui arrose le territoire
communal.
En occitan, la commune porte le nom de
Sent Lóis d'Eila
.
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Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019. - 35
JAVANAUD.
À Saint-Jory-de-Chalais
Par Geneviève COULAUD.
Javanaud, hameau de Saint-Jory-de-Chalais est un village du nord de la Dordogne dans le
Périgord vert, situé entre Thiviers et Saint-Pardoux-la-Rivière.
Il est proche de la RN21 et entouré de trois cours d’eau : la Côle, la Queue d’âne et le
Touroulet. En 1806, il y avait 1032 habitants, de nos jours seulement entre 500 et 600
âmes.
Mon grand-père, Henri Lachaize voit le jour le 4 février 1884 à Chalais. Il a
des cheveux châtains et des yeux bleu foncé. Il est le fils de Bertrand Lachaize né le
22 septembre 1861 à Saint-Jory-de-Chalais et de Jeanne Chatain née le 18 Janvier
1862, à La Mauroussie au même village.
En 1904, Henri est incorpo au bureau de Périgueux-Limoges pour 3 ans.
Nommé caporal, il est rappelé sous les drapeaux lors de la mobilisation en août
1914. Il participe aux campagnes d’Allemagne de 1914-1915, avant d’être
gravement blessé par balle au talon d’Achille, le 23 mai 1915 à Régneville en
Meurthe et Moselle. Il est déclainapte et sera décoré de la Croix de Guerre avec
une étoile d’argent.
36 - Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019.
Henri épouse Gabrielle Vinatier le 19 juin 1913, il est négociant en vins. Ils
auront deux fils, Robert (mon père), agent d’assurances qui épouse Ginette Laforêt,
et André dit Dédé.
Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019. - 37
Mariage d’Henri et Gabrielle, le 19 juin 1913.
Il décède à La Coquille le 05 juillet 1948, il ne s’est jamais vraiment remis de la
1ère guerre mondiale, ni du décès de son jeune fils André, mort de la tuberculose à
25 ans en 1947.
L’acte le plus ancien de la famille Chatain à Saint-Jory-de-Chalais est celui du
mariage entre Bernard Chatain et Marguerite Rapnouil ou Ranouil le 12 janvier
1712.
Sept nérations de cultivateurs, ainsi que leurs nombreuses descendances,
vont se succéder dans ce village pendant 2 siècles, navigant entre différents
hameaux : La Mauroussie, Javanaud, épousant les filles du hameau ou village voisin.
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38 - Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019.
KOUSNESKY :
Itinéraire de la Poldasie au Périgord.
Par Patrick LAHOUDIE.
Mowsza Szloma (Maurice) Kousneski est né le 15 mai 1866 à Suwalki Russie,
aujourd'hui en Pologne région de la Poldasie. Il est le fils de Judel Girchowitz
(Joseph) Kousnierski et de Szejna Rocha (Rachel) Przedmiejska. Il a 8 frères et
sœurs dont 2 au moins auront une descendance en France (Léon x Ethel (Adèle)
Lipstchitz et Rachel x de Mendel Schenker.
Il se marie à priori seulement religieusement à Suwalki vers 1889 avec Fanny
Fischtock née vers 1866 aussi à Suwalki. Le couple arrive en France avant août
1891. Maurice et Fanny auront 4 enfants tous nés dans le arrondissement de
Paris :
Henri né le 14/08/1891.
Rachel e le 8/07/1893 sous le nom de Kaichnersky, elle décédera le
22/11/1894.
Marcus né le 1/08/1895.
Léon né le 2/01/1898.
Le 27/09/1898 Maurice Kousneski confie ses deux plus jeunes enfants à
l'Assistance Publique (Marcus et Léon), au motif qu'il n'a pas les moyens suffisants.
Il souhaite cependant garder l'aîné qui demande moins de surveillance. En fait les
Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019. - 39
enfants sont naturels et reconnus, que le nom de la mère est Fischtock qu'il vivait
avec elle depuis 9 ans (donc 1889) et qu'il était de confession israélite.
La mère va tenter de s'opposer à cet abandon, en disant que son mari, vit
maritalement avec une jeune fille avec qui il entend partir à New York, qu'il a
enlevé les enfants, qu'il veut les placer en nourrice et qu'elle croit qu'il les
abandonnera une fois le premier mois glé. On apprend que son mari travaille rue
des Rosiers chez M. Wesserman.
Les enfants seront placés en dépôt, on les trouve sur les registres de 1898
sous les N° 7696 et 7697, puis en enfants assistés toujours en 1898 sous les N°
134605 et 134606.
Notes : Pour information je n'ai retrouvé aucune trace de Fanny Fischtock après 1898.
J'ai cherché dans les TD (tables décennales) de décès des vingt arrondissements de Paris
pour la période de 1898 à 1932 sans résultat avec les noms de Fischtock (ou approchant)
Cousneski (Couneski, Couchneski), Kousneski (Kouneski, Kouchneski).
J'ai cherché dans les TD de mariage de 1898 à 1922 sous le nom de Fischtock,
Kousneski, Cousneski (en fait tout ce qui commençait par COU, FI ou KO).
Rien non plus dans Geneanet, Filae, Geneasevice, Family Search, Gallica.
Maurice va se mettre en couple avec Pécha (Pauline) Zeiman, née le
24/05/1877 aussi à Suwalki, en 1898, de cette union naîtront :
Anna née le 19/12/1899 Paris 4°.
Rachel née le 22/09/1901 (Maternité de l'ancien tel Dieu) Paris 5°, elle
décédera le 22/06/1902 à Paris (domicile) et sera inhumée le
lendemain au cimetière de Pantin.
Rebecca née le 22/06/1903 (Maternité de l'ancien Hôtel Dieu) Paris 5°
écrit Kouchnerski.
Berthe née le 1/05/1908 (Ancien pital de la Pitié démoli en 1912) Paris
5° écrit Kouchnerski.
Marcel né le 19/12/1916 Paris 12°.
Maurice et Pécha se marieront le 6/12/1906 à Paris 4°, reconnaissant et
légitimant Anna et Rebecca. Ils seront naturalisés le 21/03/1913 par décret 102-
1142.
Maurice décèdera le 19/08/1941, soit la veille de la grande rafle de Paris, 20
rue Rambuteau Paris (A noter que tant lors du mariage qu'à son décès, le nom
de sa mère est noté Rachel Leibmann).
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Pecha Zeiman et son fils Marcel seront conduits à Drancy le 13/02/1943 et
seront déportés par le convoi 48 à Auchwitz ils mourront le 18/02/1943. La
transcription de leurs décès se fera sur le registre du 3° en 1949 n° 560 et 561.
Sur les 1000 partants 992 arrivent à Auschwitz (7 s'évaderont et un se cassera
la jambe en tentant de s'évader entre Bar le Duc et Lerouville) 689 seront gazés dès
leur arrivée dont Pécha et Marcel, seulement 12 personnes de ce convoi survivront.
Henri sera en couple avec Mathilde Bony née le 9/08/1892 à Ségonzac
(Corrèze), mais curieusement le mariage n'est inscrit sur l'acte de naissance d'aucun
des 2. Ils se marieront à Saint Izaire (Aveyron) le 4/09/1915.
Il n'a pas fait son Service militaire ni participé à la guerre, ayant été exempté
pour faiblesse générale (Fiche Matricule 637).
Les parents de Mathilde sont natifs respectivement de Génis et de
Boisseuilh, et elle descend comme moi d'Aubine Yssassis (voir challenge 2018) qui
était sa grand-mère (mais par un autre enfant). Ils auront deux enfants :
Jean Sylvain Maurice le 9/07/1916 Broquiès (Aveyron), il se marie le
26/06/1948 Carcassonne (Aude), décède le 1/9/2006 Saint-Pantaly-d'Ans
(Dordogne).
Par décret du 23/06/1947 (J.O du 2/7/1947 page 6139) Jean Sylvain
Maurice obtiendra la Médaille des Evadés. Il aura 2 enfants André (+ en
1995 à Périgueux) et Dominique (qui travailla dans des mairies périgourdines)
qui ont tous deux une descendance.
Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019. - 41
André né le 28/12/1918, cède le 5/3/1934 à Paris 12° (Hôpital Saint-
Antoine). Sur l'acte de décès il est dit né à Paris 5°, mais la mairie de Paris n'a pas
trouvé l'acte, sur le livret de famille il est dit né dans le 14° j'ai vérifié les Tables
Décennales de 1913 à 1922 sur les 20 arrondissements il n'est pas inscrit. Pas de
naissance non plus à Fontenay-sous-Bois. Le recensement de 1931 de Fontenay-
sous-Bois (page 504) indique bien que le lieu de naissance d'André est Paris.
Finalement trouvé enregistré sous le nom de Housnesky....
De 1926 à 1931 Henri et
Mathilde tiendront une épicerie
buvette au 124 rue des Moulins à
Fontenay-sous-Bois (94) tout en
habitant au 126, dans une maison
qui semble encore exister.
DR
Mathilde cédera le 11/02/1967 au Kremlin Bicêtre et Henri décèdera le
17/01/1972 à Périgueux.
Jean Sylvain Maurice n'apprendra que très tardivement (après le cès de ses
parents je crois) qu'ils avaient eu des oncles abandonnés par son grand père
(Marcus sera sans descendance semble-t-il et décédera le 4/03/1974 à Paris 12.
Léon se mariera le 5/01/1918 à Saint-Pierre-le-Moûtier, aura deux enfants et
décédera le 20/11/1962 à Magny-Cours)
Pour la petite histoire, un des frères de Maurice, eut une fille du prénom de
Fanny née le 10/10/1915 Paris 12. Elle se marie le 16/01/1941 Moissac (Tarn et
Garonne) avec Jules Altar dit Alter, qui décédera le 21/11/1974 Paris 15°.
http://www.ajpn.org/personne-Jules-Alter-2465.html et https://gw.geneanet.org/romannada
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42 - Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019.
Le BUGUE, JEAN REY
Médecin Périgourdin, précurseur de LAVOISIER
Par Annie-Alice MOUNIER
Le Bugue
, est situé à quarante kilomètres, au sud sud-est, de Périgueux. Sarlat, la
sous-préfecture est à une trentaine de kilomètres vers le sud-est. La commune est implantée
dans le Périgord noir sur les rives de la Vézère, près de son confluent avec la Dordogne.
Jean Rey naquit au Bugue, Dordogne vers
1583 dans une famille aisée. Il était le fils de
Jean Rey marchand au Bugue et Perrine
Yssartier. De cette union, naquirent trois
fils à ma connaissance
"Jean Rey l'aysné Sieur de la Peyroutasse ", fut Maitre de forges au Bugue,
la forge haute ou forge neuve, et forge basse ou forge de la Farge ; cet endroit de la
Farge porte ce nom depuis près de 450 ans sous le nom de Place de Farge, mais ...
Peut-être plus encore car des actes d'archives prouveraient qu'elle existerait depuis
le XIIe siècle.
- Jacques Rey, dont la descendance fera l'objet de nouvelles recherches.
- Jean Rey, probablement le plus jeune de la fratrie, dont nous allons faire
un peu plus connaissance, si vous le voulez bien.
Jean Rey commença ses études à Montauban il obtint le titre de maître
ès arts de l'Académie de Montauban. Puis il entra en faculté de médecine de
Montpellier le 22 novembre 1605. Il obtint son diplôme de médecin le 20 mai 1609.
Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019. - 43
Les profondes connaissances acquises en chimie et en physique peuvent
laisser à penser qu'il ne quitta pas Montpellier tout de suite après avoir soutenu sa
thèse ; mais tout porte à penser qu'en s'éloignant de cette ville, il se retira
rapidement au Bugue il exerça son métier de médecin, dévoué à ses patients.
Mais, en même temps, il réalisa des expériences sur les métaux, bien souvent dans
les forges de son frère " Jean Rey aysné " ; du reste, il ne manque pas de le notifier
lors d'un courrier à un ami :
Il était médecin, mais surtout avait un esprit
curieux, auquel nous pouvons rajouter le fait d'être
un fin observateur qui devança et son siècle, mais
également Antoine Lavoisier de quelques 140
années.
Afin de démontrer la vérité de sa thèse, Jean
Rey écrivit les " Essays " sur ses recherches : ils
furent au nombre de 28, suivis d'une conclusion ce
qui nous porte à 29 chapitres, chapitres précédés
d'une dédicace au duc de Bouillon Seigneur de
Lymeuil.
Je ne peux que partager avec vous la notice laissée de l'abAudierne, (issue de son Périgord
illustré -1851)
"
Jean Rey
naquit au Bugue, dans le XVIe siècle. Il dirigea ses études vers la médecine
et fut reçu docteur. Mais un penchant naturel l'entraina vers l'étude spéciale de la chimie et de la
physique, qu'il fit monter, par la force de son génie, jusqu'à la hauteur qu'occupent aujourd'hui ces
utiles sciences. Il fut pour ainsi dire le précurseur de la théorie actuelle, et monsieur Thenard ne
craint pas de dire que les expériences de ce grand homme mirent les savants sur la voie de la
décomposition de l'air. Consul pourquoi l'étain augmentait de poids dans la calcination, il
répondit que cette augmentation de poids était le résultat d'une absorption d'air, réponse d'autant
plus hardie que l'on s'imaginait alors que l'air n'était point pesant.
Jean Rey
publia ses recherches sous le titre d'Essais sur la recherche de la cause pour
laquelle l'étain et le plomb augmentent de poids quand on les calcine. Monsieur Thenard en parle
en ces termes : " quoique Jean Rey s'exprime d'une manière si positive, il parait que pendant près
44 - Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019.
d'un siècle et demi les idées fortes et fécondes que renferme son livre furent comme ensevelies dans
l'oubli. Il était réservé à Bayen de les en tirer."
C'est seulement, en effet depuis quelques années que son nom a été placé à côté des
noms les plus célèbres et les plus dignes de l'être.
Le style de Jean REY est en tout comparable à celui de Montaigne. REY,
l'un des hommes qui fit le plus honneur non seulement au Périgord, mais à la
France, mourut vers l'an 1645. Bien que très tardive, la notoriété de Jean REY ne
fut pas confirmée, comme par exemple, en 1895 à Edimbourg sur une plaquette de
54 pages sous le titre ' " Essays of Jean REY, doctor of médecin, on an Enquiry in to
the cause wherefore tin an lead increase in weight on calcination - 1630 ! " Au fil de mes
recherches le concernant, j'apprends également qu'il fut l'auteur de bien d'autres
découvertes, la principale étant le thermoscope, ancêtre du thermomètre et en
prescrivit même l'usage en médecine.
Il y a une descendance REY car ce patronyme est bien placé sur le Bugue,
très souvent des notables, mais il semblerait que la sienne soit mal connue du fait,
qu'on le dit "marié avec la science ". Bien que leurs parents fussent de religion
catholique, les frères REY épousèrent et adhérèrent à la Réforme, ce qui explique
les relations très amicales avec deux protestants de Bergerac, le médecin
Deschamps et l'apothicaire Jean Bun. Devenus donc protestants, nous nous
trouvons fort dépourvus d'actes les concernant, ce qui est bien dommage.
Vers les dernières années de sa vie, Jean REY fut engagé dans un procès
criminel. Il passa plusieurs années à poursuivre ce procès, n'ayant même plus le
temps de continuer sa correspondance avec ses chers amis, dont une lettre adressée
au père Marin Marenne** datée de 1643 dans laquelle il s'exprime ainsi : " Si j'ai
laissé passer des années entières sans vous avoir visité par mes lettres, il en faut accuser mes affaires
domestiques qui ont tellement traversé mon esprit qu'elles l'ont rendu presque incapable de toutes
belles conceptions "
Ce qui est certain, c'est qu'il ne s'occupa plus de sciences postérieurement à
cette époque. Ce procès, concernerait son neveu Pierre Rey Sieur de Pautignie,
maître de forge également, il aurait été attaqué une nuit de 1633, battu par des gens
dont il donne même les noms. Tellement malmené qu'il teste désignant son oncle,
Jean REY, docteur en médecine, en tant qu'exécuteur testamentaire, lui donnant
des instructions quant à son héritage, devant remettre celui-ci à ses enfants
lorsqu'ils auraient 21 ans. Il survécut à cette attaque encore quelques années, mais
on ne sait pas dans quelles conditions. Il est donc fort probable que le procès en
question (pour crime) éclairerait singulièrement les lettres écrites au Père Mersenne
à propos de ses " soucis domestiques " et ses absences du Bugue. En effet, le
Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019. - 45
docteur REY peut élire domicile à Bordeaux aussi longtemps qu'il le faudra,
prendre les avocats et faire toutes autres choses.
Il est dit qu'à partir de 1628 jusqu'à sa mort, il vit chez son neveu de la Rey-
Paulignie. Il est précisé, avec son valet et son cheval. Est-il mort dans son lit, ou sur
les chemins un soir d'hiver au petit trop de son cheval, allant au chevet d'un de ses
malades ? Libre à nous de l'imaginer.
- Jean REY, selon quelques documents retrouvés, serait décédé fin 1646,
début 1647 ; ce procès l'aurait épuisé et que ce fut la raison de son cès. Selon ce
même document, il est noté qu'il vivait en libataire, tantôt chez un de ses neveux,
tantôt chez un autre. Neveux au nombre de 8, et 2 ne portant pas le nom de REY
(frère et sœur). Ce sont donc eux qui constituèrent sa postérité.
- En février 1630 Jean REY Aysné, malade teste avant de mourir. Nous
apprenons qu'il a eu 2 fils d'un premier mariage Jean et Pierre, mais qu'il eut d'un
second lit : 3 filles.
- Jacques REY, lui second frère de Jean REY médecin est décédé
probablement dans les temps de l'agression de son neveu Pierre REY-
PAULIGNIE, laissant des enfants.
Seule, persiste la maison familiale que l'on
peut encore voir dans une des jolies et
anciennes ruelles du Bugue, rue du Couvent.
(à confirmer pour la photo)
** le père Marin MERSENNE fut pourtant un de ses plus intrépides adversaires au début.
Religieux Minime de Paris, homme fort savant pour son temps, ils échangèrent plusieurs lettres,
lettres qui furent retrouvées plus tard dans la bibliothèque des Minimes de la Place-Royale, à
Paris.
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46 - Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019.
MAUZAC et GRAND-CASTANG.
La famille Fargue.
Par Maryse GRENIER.
Mauzac
est une petite commune située en Périgord pourpre et en bordure du Périgord
noir, sur la rive droite de la Dordogne. En occitan se dit Mauzac e Grand Castann. C’est
en 1793 que les anciennes communes, Mauzac et Saint Meyme de Rozens fusionnent ;
puis c’est au tour de Grand-Castang de fusionner pour devenir Mauzac et Grand-
Castang.
Mon arrière-arrière-arrière-grand-père, Louis Fargue et son jumeau Pierre,
sont nés à Cause-de-Clérans le 21 mai 1776. Louis arrive à Mauzac pour épouser
Marie Delbos dite « Jeanne» en famille, le 19 septembre 1806. Celle-ci est enceinte
et Marsal Fargue vient au monde 2 mois après le mariage. Deux ans après, la famille
s’agrandit avec l’arrivée de Guillaume.
Louis et Marie auront au moins six enfants dont mon arrière-arrière-grand-
père qui, lui naîtra à Baneuil, le 9 février 1811. Il y aura aussi, Joseph, Marie et
Marsalou.
Mon arrière-arrière-grand-père, Pierre Fargue revient à Mauzac pour épouser
Jeanne Delbos, le 19 juillet 1841 et ils vivront dans la maison sise au lieu de
Fonblanque en compagnie des parents de Jeanne. Ils auront 4 enfants dont mon
arrière-grand-père François, qui naît le 23 avril 1842. Guillaume naît en 1844 mais
décède à l’âge d’un an. Puis en 1846, Joseph montre le bout de son nez.
Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019. - 47
La vie n’épargnera pas cette famille car mon arrière-arrière-grand-père
François décède à l’âge de 38 ans en laissant deux orphelins et une femme enceinte,
qui accouchera deux mois après le décès de son mari, et encore d’un garçon. Jeanne
ne se remariera qu’en 1855.
En attendant, elle devra travailler dur pour élever ses enfants, car ses parents
ne sont plus pour l’aider. En l’espace de cinq ans, elle perd un fils, un époux et
son père qui s’éteint en 1850.
Mon arrière-grand-père François Fargue, dit « Louis » en famille, épouse
mon arrière-grand-mère, Marie Ribes dite « Jeanne », le 28 juillet 1873 à Sainte-
Alvère mais la famille revient vivre à Mauzac dans la maison de Fonblanque, et
c’est là que naîtront leurs six enfants.
Mon grand-père Jean, de son petit nom « Cyprien », se mariera trois fois et
sera veuf trois fois. Sa dernière femme, et donc, ma grand-mère, Lucie Cuménal,
était demi-sœur de sa seconde épouse. En tout, mon grand-père aura eu neuf
enfants.
Je ne l’ai pas connu, il est décédé quatre ans avant ma naissance. Mais
néanmoins, je me sens proche de lui de par la date de naissance que j’ai en commun
avec lui…
48 - Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019.
Mon grand-père Jean et ses deux premiers enfants Raoul et Camille.
Par contre, j’ai quelques souvenirs de la maison il est né, à Fonblanque .
Certes, ce ne sont que les souvenirs d’une petite fille d’à peine quatre ans, mais il
me plaît souvent d’y repenser…
Je me revois devant la maison, assez excentrée du bourg de Mauzac, un
hangar en bois sur la droite. Il faut aller derrière la maison pour pouvoir y entrer. Je
revois une grande pièce sombre avec un lit près de la fenêtre et une grande
cheminée.
Mais le souvenir le plus vivace est le chemin blanc qui passe devant la
maison et qui monte jusqu’à la source… ma mère m’y emmenait me promener… je
sens encore la chaleur du soleil, le calme qui régnait et le murmure de l’eau qui
descendait le long de ce chemin blanc...
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Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019. - 49
NADAILLAC.
Justin MARJARIE Mort pour la France.
Par Michèle POINTEAU-MARY.
Nadaillac-le-Sec, charmant village du rigord Noir, à la limite du Lot et de la Corrèze.
Commune la plus à l’est du département, elle est à 30 kilomètres de Sarlat et dépend du
canton de Terrasson-Lavilledieu.
Trente-quatre poilus sont quotidiennement mis à l’honneur car ils sont inscrits
sur le Monument aux Morts, ou sur la plaque commémorative de l'église. Tous,
cependant, ne sont pas nés à Nadaillac, mais avaient un lien avec le village de par
leur famille qui y vivait par exemple. En revanche, 7 autres sont des Nadaillacois ne
figurant pas sur les éléments de souvenir. Ce sont donc 41 soldats que Nadaillac a
perdus durant la Première Guerre mondiale, dès les premiers jours du conflit, et
dont le nom ou/et le prénom gravés sur le Monument aux Morts ou sur la plaque
commémorative de l'église sont erronés pour certains !!!
L’exploration des documents mis à disposition pour chaque soldat m’a permis
de faire une synthèse de la situation de ces individus. Pour cela, j’ai recherché les
actes de naissance, les fiches matricules, les fiches individuelles de décès, les
mentions des « Livre d'Or », les transcriptions de décès, les renseignements fournis
par MémorialGenWeb et également les recensements de population.
Quelques chiffres concernant ces soldats :
- 35 sont nés à Nadaillac, 6 autres dans des communes de la Dordogne
(Archignac), de la Corrèze (Estivals et Vars-sur-Roseix), du Lot (Cuzance) ou de
Seine-et-Marne (Champs-sur-Marne).
50 - Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019.
- Parmi eux, 36 sont décédés en France : 7 dans l’Aisne (02), 3 dans les
Ardennes (08), 1 en Loire-Atlantique (44), 10 dans la Marne (51), 4 dans la Meuse
(55), 3 dans l’Oise (60), 4 dans le Pas-de-Calais (62), 1 à Paris (75), 3 dans la Somme
(80). Et enfin, 5 à l'étranger : 3 en Belgique, 1 en Allemagne et 1 en Macédoine
(Serbie). La plupart de ces soldats ont été tués à l'ennemi ou sont morts des suites
des blessures de guerre.
- Concernant leur parcours militaire, peu de gradés. Beaucoup de soldats de
2eme classe, quelques soldats de 1ère classe, 4 sergents et 2 caporaux. On trouve
également 2 canonniers, 1 clairon et 1 tambour. Une majorité a obtenu un certificat
de bonne conduite.
- 24 sont partis le premier mois du conflit, dont 15 présents au corps dès les
trois premiers jours (2, 3 et 4 août 1914). Au total, 30 partiront combattre en 1914,
5 en 1915, 4 en 1916. Pas de départs postérieurs. L’âge au départ pour le front varie
de 18 à 36 ans. Environ la moitié des soldats est âgée de 18 à 25 ans, l’autre moitié
de 26 à 40 ans. 4 soldats sont décédés s le premier mois du conflit et n’ont
combattu qu’une vingtaine de jours, tandis que 3 ont combattu plus de 4 ans.
36 soldats appartenaient à des régiments d’Infanterie ; c’est l’arme qui a payé
le plus lourd tribut à l’hécatombe, arme de paysans par excellence, essentiellement
recrutés dans les campagnes. 2 soldats servaient dans l’Artillerie de campagne, 1
chez les Zouaves et 1 chez les Chasseurs. Il faut également mentionner un
combattant de l’Infanterie Coloniale qui a été envoyé en Macédoine et un soldat qui
est resté en captivité en Allemagne.
À leur départ pour le front, 14 au moins d'entre eux étaient mariés. 27
résidaient en Dordogne (24) : 21 à Nadaillac, 1 à Archignac, 1 à Bergerac, 1 à
Chavagnac, 1 à Saint-Amand-de-Coly, 1 à Sainte-Nathalène et 1 à Sarrazac. 3
habitaient dans le Lot (46), 2 à Gignac et 1 à Gramat. 1 dans le Pas-de-Calais (62) à
Boulogne-sur-Mer, 1 dans l’Ain (01) à Pougny, 1 en Gironde (33), à Libourne.
Enfin, 7 vivaient à Paris. Manque l’information pour 1 soldat.
Il y a 100 ans, les soldats étaient beaucoup moins grands qu’aujourd’hui ; le
plus petit d’entre eux mesurait 1m52 et les plus grands, ils sont 2, atteignaient
1m74 ! 24 mesuraient moins d’1m65, la moyenne était d’1m63. Rappelons que
jusqu’à la loi du 2 avril 1901, la taille minimale d’1m54 était exigée, en deçà de
laquelle l’homme n’accomplissait pas de service.
Leur deg d'instruction n’est pas toujours mentionné, mais l’on sait que 2
d’entre eux n’avaient reçu aucune instruction (0), qu’un soldat ne savait que lire,
tandis que 2 autres savaient lire et écrire. Enfin, 21 avaient reçu une instruction
primaire, sans précision d’obtention du Certificat d’Études Primaires.
Ils exerçaient des métiers divers : 18 cultivateurs, 3 charpentiers, 6 garçons de
café, 2 domestiques, 4 maçons, 1 sellier, 1 maréchal-ferrant, 1 garçon boucher, 1
cordonnier, 1 boulanger, 3 dont on ignore la profession. Il est intéressant de noter
que 21 au moins avaient repris la profession de leur père. Mais l’installation de
Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019. - 51
certains à Paris fait apparaître une profession nouvelle par rapport à la génération
précédente : celle de garçon de café, exercée par 1/7 des soldats de Nadaillac Morts
pour la France.
Parmi les mères des soldats, à la naissance de ces derniers, on notera qu’il y
avait 1 modiste, 1 sage-femme, 3 couturières. Une activité professionnelle
surprenante pour l’époque est celle de chocolatiers, exercée par un couple,
installé en région parisienne, dont les époux avaient auparavant été respectivement
domestique et cuisinière en Corrèze.
Durant la guerre, les soldats étaient en général inhumés sur place. Le Général
Joffre avait dondes consignes pour des inhumations en fosses communes. Mais
sous la pression sociale, la tombe individuelle s’est rapidement imposée. Le fait a
été enregistré en France par la loi du 29 décembre 1915. Des carrés militaires ont
alors été aménagés dans les cimetières des communes proches du front, mais les
aménagements restaient très sommaires. La décision fut alors prise de créer des
nécropoles nationales pour regrouper les corps des combattants « Morts pour la
France », avec des sépultures perpétuelles entretenues aux frais de l’état. Une loi de
juillet 1920 a cependant autorisé la restitution des corps aux familles qui le
demandaient, pour une inhumation dans les caveaux de famille. Mais ce ne fut le
cas que pour 30 % des corps identifiés. On constate ici qu’au moins 17 des soldats
ont été inhumés sur place, les listes sont actuellement en cours d’élaboration.
Enfin, à titre posthume, ces soldats de la Grande Guerre ont parfois reçu des
médailles, des compenses ou des citations. Ainsi, à Nadaillac, 18 Poilus ont été
décorés de la Médaille Militaire (10) ou de la Croix de Guerre (9).
Parmi eux, l’arrière-grand-père de mon conjoint.
Justin Marjarie est le 11/04/1878 à Nadaillac en Dordogne (24). Il est
décédé le 09/06/1918 à Vrigny dans le département de la Marne (51), plus
précisément au Bois de Vrigny, tué à l'ennemi, à 6 heures du matin, comme le
précise la Transcription de décès.
À sa naissance, son père Marjary Jean, 50 ans, déclare ne pas savoir signer. Il
exerce la profession de cultivateur et sa mère, Leonard Françoise, 32 ans, celle de
cultivatrice. Ils sont domiciliés à Nadaillac, au lieu-dit "Le Bourg".
Justin est de la classe 1898 et a été recruté sous le numéro 1125 à Bergerac. Il
est classé dans la 2ème partie de la liste du recrutement cantonal, mais il est précisé
52 - Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019.
« Propre au service » et, selon l’article 21, qu’il est aîné de septuagénaire. Sa feuille
d’incorporation indique que ses cheveux et ses sourcils sont noirs, ses yeux noirs,
son front est couvert, son nez et sa bouche sont moyens, son menton est court et
son visage rond. Il mesure 1 mètre 62. Son degré d’instruction est mentionné par le
chiffre 0, il ne sait donc ni lire, ni écrire.
Justin Marjarie travaille lui-même comme cultivateur et side à Nadaillac,
avec son père (sa mère étant décédée en 1887), lorsqu'il est appelé pour le service
militaire, le 04/11/1899, au 108ème Régiment d’Infanterie de Ligne. Soldat de 2ème
Classe, il passe dans la disponibilité de l’armée active le 22/09/1900, puis dans la
réserve de l’armée active le 01/09/1902. Le certificat de bonne conduite lui a été
accordé.
Le 05/07/1901, Justin Marjarie épouse Marie Dupeyrou à Nadaillac (24). Le
père de ce dernier est décédé un an plus tôt.
La fiche matricule mentionne que, le 06/11/1904, Justin réside à Saint-
Michel-de-Fronsac (33). Du 21/08/1905 au 17/09/1905, il accomplit une première
période d’exercices dans le 108ème Régiment d’Infanterie. Le 10/09/1906, il vit à
Libourne (33). Le 27/02/1909, il demeure 4, cours des Girondins, à Libourne (33).
On ignore le métier qu’il y exerce. Il accomplit une seconde riode d’exercices, du
25/03/1909 au 10/04/1909, toujours au 108ème Régiment d’Infanterie.
Par décret de mobilisation générale, Justin est rappelé à l’activité le
01/08/1914 ; il arrive au corps le 13/08/1914. Il changera successivement de
régiments : le 14/03/1915, pour le 93ème Régiment Territorial d’Infanterie et le
31/05/1917, pour le 99ème Régiment d’Infanterie. C’est au sein de ce Régiment, 1er
Bataillon, 3ème Compagnie, qu’il sera tué. Il fait donc campagne contre l’Allemagne
du 13/08/1914 au 09/06/1918, soit 3 ans 9 mois et 27 jours. Il est inhumé à la
Nécropole Nationale « La Maison Bleue », à Cormicy dans la Marne (51), tombe
individuelle 6357. Un secours immédiat de 150 francs est alloué par le 99ème
Régiment d’Infanterie, le 12/02/1919, à sa veuve, Madame Marjary, demeurant à
Paris, 15ème.
Le jugement a été transcrit le 26/11/1919 à Libourne, son dernier lieu de
résidence, la transcription de décès a d’ailleurs été établie. C’est sur le
Monument aux Morts de cette ville que son nom figure ainsi que sur la liste de la
Nécropole de Cormicy. Aucun souvenir de lui à Nadaillac… Et pourtant !!! Pas
même une photographie !
Nous nous sommes donc rendus à Vrigny,
sur les lieux du combat et à Cormicy nous
avons pu nous recueillir.
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Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019. - 53
ORLIAGUET.
Au pays de mes ancêtres.
Par Catherine TEILLAC-FAYOLLE.
Si Orliaguet est une petite commune par son nombre d’habitants - 105 en 2016 -
elle ne l’est point par sa superficie de 1 000 hectares. La densité de population est donc très
peu élevée et les hameaux s’étalent dans toute la commune. Le relief est très particulier,
constitué d’alternances de pechs, nos petites collines, et d’étroites vallées. Nous sommes sur
les derniers contreforts de l’Auvergne, proche des Causses du Lot et à 3 km de la vallée de
la Dordogne.
La terre y est rude, pierreuse, souvent ingrate, les garissades sont nombreuses et les
arbres chétifs. Cependant nous retrouvons des traces d’occupation de l’homme dans ces
terres depuis des temps fort lointains, et jusqu’au Néolithique.
Orliaguet, c’est pour moi la terre des vacances de mon enfance, des émois et
des éveils. La terre des souvenirs. Cette même terre que s’acharnaient à cultiver mes
grands-parents et bien d’autres avant eux.
Si je me suis mise à la généalogie avec autant de ferveur, et ensuite à l’histoire
locale, c’était bien pour tenter de répondre à cette question : depuis quand mes
ancêtres pouvaient-ils être sur cette terre d’Orliaguet et comment pouvaient-ils en
vivre et y vivre ?
54 - Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019.
Au-delà de participer à ce challenge, l’objet de cet article est donc, à travers le temps, de
remonter la lignée de mes ancêtres dans ce lieu. Et si, à un moment ma quête va s’arrêter, ce n’est
certainement pas mon histoire avec Orliaguet qui va le faire...
1. En 1932, ma mère, qui se mariera en 1952, à Orliaguet avec un voisin de la
commune de Prats-de-Carlux, y est née.
2. En 1905, si mon grand-père ne naît pas à Orliaguet, mais à Gignac dans le
Lot, c’est parce que sa mère y est allée s’occuper de parents âgés et malades. Il
épousera à Sainte-Nathalène une femme native de cette commune.
3. En 1863, nous y retrouvons la naissance de sa mère, Louise dite Félicie
Sourzat. Elle épousera à Orliaguet Léon Chapelle natif de Martel, dans le Lot, en
1879.
Sourzat Félicie 1863
4 En 1833, Anne Suzanne dite Suzette Delmas, mère de Félicie naît à
Orliaguet. Elle se marie en 1856, à Orliaguet avec Pierre Sourzat natif de Gignac.
Delmas Anne 1833
5 En 1795, c’est Pierre Delmas, le re d’Anne qui naît en Orliaguet. Il épouse
au Roc, dans le Lot, Françoise Audry native de cette commune.
Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019. - 55
Delmas Pierre 1795
6 En 1776, Pétronille ou Peyronne Lalba, mère de Pierre naît à Orliaguet. Elle
épouse en 1790 Antoine Delmas natif de Peyrillac-et-Millac.
Lalba Pétronille 1776
7 En 1735, Antoine Lalba, père de Pétronille naît à Orliaguet. Il épouse
certainement à Simeyrols, Jeanne Rouzade native de cette paroisse.
Lalba Antoine 1735
8 En 1707, Jean Lalba, père d’Antoine naît à Orliaguet. Il épouse en 1735 à
Eyvigues, Pétronille, Perette ou Jeanne Vergne native de cette commune.
Lalba Jean 1707
9 En 1676, Antoine Lalba, père d’Antoine naît à Orliaguet. Il se marie en 1705
à Carlux avec Catherine Magri native de cette commune.
Lalba Antoine 1676
56 - Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019.
10 En 1647, Antoinette Toinette Sirey, mère d’Antoine, naît à Orliaguet. Elle y
épouse en 1670 François Lalba natif de Borrèze.
Sirey Antoinette 1647
11 Je ne connais pas l’année de naissance de Pierre Sirey, père d’Antoinette, ni la
date, ni le lieu de son mariage avec Jeanne Plancassagne native de Carlux. Je leur
trouve des enfants, 7, à partir de 1643.
12 Je ne connais pas l’année de naissance de Pierre Sirey, père de Pierre, ni la
date de son mariage avec Peyronne, Penette, Peirounette Larnaudie. Peyronne
décédant en 1696 à l’âge de 75 ans environ, j’évalue donc sa naissance vers 1621. Je
leur ai trouvé 9 enfants, à partir de 1636.
13 Je ne connais aucune date pour Bertrand Sirey, père de Pierre. Je ne connais
pas le nom de son épouse non plus. J’ai réussi à lui retrouver 5 enfants.
Je ne connais pas non plus les parents de Peyronne. J’ai réussi à lui trouver
une sœur. Je la sais apparentée à la famille Larnaudie de Castang, seigneur de
Castang et autres lieux en cette paroisse, mais le prêtre ne donnant pas les liens de
parenté dans les actes, je nai pu déterminer exactement sa place dans cette famille.
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Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019. - 57
POURROUTOUX.
En mai 1852.
Par Jean-Louis FILET.
Pourroutoux
, hameau situé au nord-est de la commune de Lalinde. Un lieu qui compte
une dizaine de familles et 39 personnes lors du recensement de 1851. Jean Dumonteil y est
mentionné comme propriétaire. Lalinde, commune du Périgord pourpre, à 25 kilomètres à
l’est de Bergerac, situé sur la rive droite de la Dordogne.
EN MAI 1852
.
Une inscription sur le mur d’une maison qui interpelle. Photo JLF.
Sur la piste de mon ancêtre, Jean Filet, arrière-arrière-arrière-grand-père,
soit six générations. Natif de Trémolat et 1775, il épouse Elisabeth Chassagne (ou
Chassaigne) en 1809. Il a trente-quatre ans, elle vingt-trois et jeune veuve. Elle a été
mariée pendant trois ans, avant la mort de son époux avec qui elle a eu un fils.
C’est à Trémolat que naîtront ses 3 garçons, tous prénommés Jean. Ils auront
ensuite cinq filles, le père est âgé de cinquante-six ans et elle quarante-cinq. Vers
1820, voilà notre famille qui vient s’installer dans la commune de Lalinde, à
Sauveboeuf puis aux Pourroutoux.
Jean Filet décédera le 30 mai 1852, jour de la pentecôte, à l’âge de 75 ans.
58 - Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019.
Il est cultivateur métayer, aux Pourroutoux. Avec lui et son épouse, il restait
un garçon : Jean le jeune et la dernière fille Françoise 19 ans et un domestique.
Voulant visiter cette maison où la famille a vécu, une inscription découverte
sur un mur apporte une interrogation ? Y a-t-il donc un rapport avec son décès ?
Une coïncidence large de sens.
Il aura vécu près de 30 ans dans ce lieu.re d’une grande famille. 75 ans, un
âge important pour l’époque, de quoi laisser des regrets éternels.
Trois ans plus tard, son épouse Elizabeth décédera et la famille quittera le
lieu. La moit de la famille va alors s’établir dans le département voisin, en
Gironde. Pas très loin les uns des autres et pourtant il faudra attendre la première
cousinade en 2004 pour réunir les descendants de chacune des branches.
Me voilà avec mes parents pour leur présenter ce lieu de vie d’une famille lointaine.
C’était d’ailleurs un jour de pentecôte, en 2013, cent soixante et un an après !
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Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019. - 59
QUINSAC.
Une longue lignée de meuniers.
Par Françoise PERSOHN MASGONTY.
En Périgord vert, Quinsac est implanté dans la vallée de la Dronne, rive gauche. Le bourg
est situé au nord-nord-est de Brantôme à 8 kilomètres et 12 kilomètres au sud-sud-est
de Nontron.
Venus de Nantheuil, deux frères Chadoin se marient à Quinsac en 1736. Le
17 janvier pour Antoine avec Aubine Jolivet qui est née à Quinsac le 11 juillet 1715
et le 17 avril pour Jean (mon sosa 496) avec Valérie Mazeaud née le 9 août 1716 à
Quinsac.
Leur patronyme n’est pas connu du prêtre qui note « Chadeuil » pour
Antoine et « Chadoir » pour Jean. A Nanthiat, c’était « Chadoyx ». Mais au fil des
ans à Quinsac, se fixera l’orthographe Chadoin.
Si Antoine revient de Nanthiat à Quinsac vers 1741 et s’installe au lieu-dit
Lascaud, loin de la rivière, probablement paysan, son frère Jean vit avec Valérie au
lieu-dit Laumède, au bord de la Dronne. Feu son beau-père, Guilhen Mazeaud était
de son vivant, marchand à Laumède.
Jean Chadoin I et Valérie Mazeaud auront 13 enfants, tous nés à Laumède,
dont 9 parviendront à l’âge adulte. Jean meurt le 21 septembre 1759. Parmi les 9
enfants survivants, 3 garçons : Jean, Hélie et Pierre, tous meuniers de père en fils.
Jean II fils du précédent, naît à Laumède le 27 mars 1740, et se marie avec
Catherine Laroulandie à Quinsac le 20 février 1757. Il sera meunier à Laumède et
60 - Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019.
au Grand Moulin de Quinsac toute sa vie. Il meurt à Laumède le 7 juin 1805. En
1789, il cède pour 5 ans le bail de Laumède à Guillaume et Antoine Mariaud, « un
moulin noir [...] composé d’une meule tournante à faire farine ».
Cependant, le père et le fils reprendront l’exploitation du moulin de
Laumède. Jean II et Catherine auront 7 enfants, dont 2 fils : l’aîné restera au
moulin, le cadet sera charpentier à Saint-Pancrace.
Quatre générations de « Jean Chadoin » seront ainsi meuniers à Laumède et
au Grand Moulin jusqu’à la fin de la meunerie traditionnelle :
- Jean III, né en 1764, marié avec Jeanne Dubut à Villars le 23 novembre
1784, meurt en 1811 meunier à Laumède,
- Jean en 1787, marié en 1809 avec Catherine Marchapt, puis veuf il se
remarie en 1842 avec Marie Chadoin (ils sont cousins issus de germains) et
enfin avec Jeanne Terminarias en 1859. Il meurt en 1867, il est devenu
aubergiste, toujours à Laumède. En 1841, au mariage de son fils aîné, il est
meunier propriétaire.
- Deux Jean fils du précédent seront meuniers, l’un (1815-1891) au Grand
Moulin, l’autre (1819-1902) à Laumède.
Aujourd’hui, le moulin de Laumède est toujours debout, c’est une proprié
privée mais il est inoccupé. On voit encore dépasser l’énorme axe de la roue au-
dessus du bief.
Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019. - 61
Quant aux 2 autres fils de Jean I, ils seront aussi meuniers mais plus à
Quinsac. Hélie reste à Laumède jusqu’en 1781, mais on le retrouve en 1783 pas très
loin, au moulin du Sablon sur la commune de Saint-Front-la-Rivière il meurt en
1805. Son frère aîné et son neveu devaient suffire au fonctionnement de Laumède
qui ne pouvait peut-être pas nourrir deux familles ?
Pierre, mon sosa 248, s’installe non loin lui aussi, au moulin de Racaud sur la
commune de Champagnac-de-Belair, au lendemain de son mariage en 1778. Quatre
de ses fils lui succèderont à Racaud jusqu’en 1860 où le moulin sera vendu. Mais on
trouve la descendance de Pierre dans beaucoup d’autres moulins de Brantôme à
Milhac de Nontron jusqu’à l’extinction de la meunerie traditionnelle à la fin du
XIXe siècle.
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62 - Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019.
ROUFFIGNAC-SAINT-CERNIN-DE-REILHAC.
Pierre Khantine (1915-1944).
Par Huguette SIMON LABROUSSE.
A l’est du département de la Dordogne, dans le Périgord noir, la commune de
Rouffignac-Saint-Cernin-de-Reilhac est arrosée par deux affluents de la Vézère : le
Manaurie et le Vimont. Son altitude varie entre 116 et 304 mètres. Associée à la
commune de Saint-Cernin depuis 1972, Rouffignac, après avoir fait partie du canton de
Montignac, a intégré depuis le 1er janvier 2014, la communauté de communes de la
Vallée de l’Homme.
Sa population s’élevait à 1590 habitants en 2016. Elle est jumelée depuis 1989 avec
une commune du Bas-Rhin : Bindernheim. Les habitants de ce village alsacien étaient
venus se réfugier à Rouffignac en 1939.
Elle est habitée depuis la préhistoire et on peut y découvrir :
- la grotte aux cent mammouths,
- le château de l’Herm du 16ème siècle,
- l’église Saint-Germain avec son intérieur de style gothique flamboyant,
- l’église Saint-Saturnin à Saint-Cernin,
- le dolmen du Cayre,
- l’Espace Mémoire du 31 mars 1944,
- le groupe scolaire Pierre Khantine.
Pierre Khantine est à Paris le 18 décembre 1915 de parents d’origine
russe. Il est devenu français par déclaration souscrite le 30 décembre 1924.
Il fait ses études primaires à l’école Gustave de Rothschild et ses études
secondaires au lycée Henri IV à Paris, dans le 5ème arrondissement. Au concours
général de 1935, il obtient le premier accessit en mathématiques et le deuxième prix
de physique. Cette même année, il est reçu au concours de Polytechnique et au
concours de l’Ecole Normale Supérieure de la rue d’Ulm. Il opte pour l’E.N.S. et
en 1938, il est reçu second à l’agrégation de mathématiques.
En 1938 et 1939, il est professeur de mathématiques à l’Ecole Navale. Il fait la
guerre en qualité d’aspirant d’artillerie.
Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019. - 63
À la suite de la promulgation, le 3 octobre 1940, par le gouvernement de
Vichy, des lois raciales sur le statut des juifs, il est exclu de son poste de professeur.
De 1940 à 1943, il s’engage dans la Résistance au sein du mouvement des
Eclaireurs Israélites de France. En 1942, il est chargé de mission au sein de la
« Sixième », branche clandestine des E.I.F. Il devient le commissaire régional des
E.I.F. en zone non occupée. A Moissac, il est professeur au centre artisanal où sont
regroupés des enfants et des adolescents ayant fui la zone occupée par les
Allemands. Il participe à la recherche de lieux pour les cacher. C’est à ce moment-là
qu’il rencontre Paulette Benroubi. Elle a de faux papiers au nom de Paulette
Beaumont et elle est rattachée à l’Œuvre de Secours aux Enfants (O.S.E.) de Lyon.
Sous la dénomination fictive d’assistante sociale, elle est chargée de rechercher des
nourrices et des pouponnières pour placer les tout-petits en danger de déportation.
Mais après le 11 novembre 1942, date à laquelle la zone libre est occupée par les
Allemands, la « Sixième » décide de disperser les personnes du centre de Moissac.
C’est en juillet 1943 qu’il épouse Paulette
Benroubi. En août, le couple s’installe à
Rouffignac-Saint-Cernin-de-Reilhac (Dordogne)
Pierre est sollicité pour occuper un préceptorat
auprès du fils de Monsieur Delpeuch, propriétaire
du domaine de Tourtel. Le maire de Rouffignac,
Fernand Lablénie, leur procure de fausses cartes
d’identité au nom de « Cantine » et sans la
mention « juif ».
Malgré cela, Pierre Khantine n’échappera
pas aux chasseurs de juifs.
En mars 1944 une division allemande commandée par le général Walter
Brehmer est constituée pour intensifier la lutte contre les « terroristes ». Elle reste
une semaine en Dordogne et sème la désolation dans tout le département
Ribérac, dans la Double, à Brantôme, Excideuil, La Bachellerie …).
Le 30 mars, sur la RN 89, près de Fossemagne, un groupe de maquisards FTP
fait prisonniers deux soldats allemands. En passant à Rouffignac, la voiture qui les
transporte s’arrête devant le café de France. En repartant, elle croise une colonne
allemande. Les maquisards abandonnent leur véhicule et disparaissent dans les bois.
Les deux prisonniers allemands racontent que les jeunes du bourg les ont molestés.
64 - Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019.
En représailles, le lendemain (31 mars), la division Brehmer envahit le village.
Elle demande le lieu de stationnement du maquis. Personne ne répond… L’ordre
est alors don à tous les habitants de se réunir sur la place… Les hommes, au
nombre de 65 dont le maire et les gendarmes, sont mis à part pour être conduits à
Périgueux et incarcérés à la caserne du 35ème Régiment d’Artillerie. En route, le
convoi s’arrête à Azerat. Pierre Khantine, le seul juif du groupe, est séparé des
autres, emmené par un officier allemand et fusillé.
Pendant ce temps, à Rouffignac, après avoir fait évacuer les habitants du
bourg, les maisons sont pillées. Puis des bombes incendiaires sont lancées dans les
habitations et ce n’est bientôt qu’un immense brasier. Le lendemain, il ne reste que
l’église et les trois maisons qui l’entourent.
Suite à ces événements et sur décision du général de Gaulle, la croix de guerre
1939-1945 avec palmes est attribuée à Rouffignac et remise le 11 novembre 1948
par le général Duchet.
La reconstruction du bourg de
Rouffignac a permis de doter la commune
d’un groupe scolaire vaste et fonctionnel qui
est inauguré le 31 mars 1952. Il s’inscrit
aujourd’hui dans une zone qui accueille un
stade, des courts de tennis, une salle de sport
et des infrastructures ludiques.
Le 31 mars 2007, le maire Jean-Gérard Faure dévoile la plaque indiquant que
cette école prend le nom de « Pierre Khantine » en hommage à ce résistant
d’origine juive, réfugié dans le village, victime de la barbarie nazie.
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Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019. - 65
SAINT-GEORGES-de-BLANCANEIX.
Les curés bâtisseurs.
Par Françoise VILLECHENOUX.
Au sud-ouest du département de la Dordogne, dans l'aire urbaine de Bergerac (sous-
préfecture située à 15 kilomètres), la commune de
Saint-Georges-Blancaneix
se
trouve, en forêt du Landais dans le Périgord Pourpre. Bordé au sud-est par un affluent de
la Dordogne, l'Eyraud, qui marque la limite avec la commune voisine de Prigonrieux, son
territoire est baigné par le Blancaneix, un affluent de l'Eyraud.
C’est au cours des recherches sur la branche Hortion, à Saint-Georges-de-
Blancaneix, que je suis tombée sur de curieux actes d’état-civil.
Extraits des réparations de l’église paroissiale de St Georges de Blancaneix
par Raymond Robert, prêtre curé dans lesquels il note le suivi de ces travaux.
Construction d’un vitrail le 20 octobre 1730.
Réfection de l’autel et du sanctuaire dès le 14
mars 1731.
Construction d’un bénitier le 31 mars 1731.
Déplacement et modifications du
confessionnal le 4 avril 1731.
Remplacement de la croix en bois par une
croix en pierre.
Bénédiction des croix, du tableau.
Les pilastres du cimetière sont achevés le 5 mai
1731.
L’agrandissement de deux vitraux est terminé
le 9 mai 1731.
Le marchepied est refait le 13 juillet 1731 ainsi
que les balustres le 19, par le même menuisier.
66 - Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019.
Avec de bons yeux, on peut suivre la restauration de l’église ainsi que la fonte
et la bénédiction de la cloche de l’église de Saint-Georges-de-Blancaneix.
Ces actes m’ayant interpelée, j’ai voulu poursuivre les recherches sur l’église.
Bien-sûr, je n’étais pas la première à avoir eu cette idée, j’ai donc eu la chance de
trouver des documents de l’ARAH (Association de Recherches Archéologiques et
Historiques) qui nous parlent de ce curé Reymond Robert nommé le 18 mars 1724,
qui s’est employé à restaurer les édifices religieux « surtout pour lutter contre le
protestantisme ». Par la ténacité qu’il met à restaurer avec faste les édifices religieux,
le curé veut certainement démontrer avec ardeur, l’hérésie de certains, faisant
coïncider bénédiction et destruction de symboles protestants : les cloches sont
bénies le jour de la Saint Barthélémy ; les croix de bois sont installées dans les fiefs
protestants : la Forge Basse, Laubanie, Bramide, la cour du presbytère installée sur
les cimetières des huguenots».
Et là, je suis allée chercher un complément de renseignements à Saint Georges.
On peut voir que des noms sont inscrits sur les chapiteaux, peut-être de
généreux donateurs car m’a-t-on expliqué, l’église a été reconstruite à la fin du XIXe
siècle.
Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019. - 67
Surprise, c’est encore le curé qui en finance une partie avec ses fonds
propres, qui fait couler la nouvelle cloche, ainsi que les statues en bois polychrome,
jalousement gardées en mairie.
Ce curé, Joseph Jannaud consacrera également sa vie à sa paroisse et
comme Reymond Robert sera un sérieux défenseur de l’église, pour exemple:
En 1905, lors de la séparation de l’Eglise et de l’Etat, qui achève la laïcisation
de l’Etat, notre abbé craint fort pour son école catholique. Sachant que deux
ministres doivent venir à Périgueux, il décide de les rencontrer pour les inviter dans
sa paroisse. Ils acceptent et sont reçus autour d’un festin pantagruélique. Gavés,
repus, les ministres lui accordent le privilège, et à lui seul, de conserver son école.
Saint-Georges aura donc une école catholique et une laïque!!
Il meurt le 8 février 1928. Sur sa tombe on peut voir son étole en bas-relief
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Elles représentent :
Saint Pierre, Saint Paul, Saint Front et le Pape.
68 - Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019.
THENON.
Marsalle FAURE.
Par Bernadette FONDRIEST.
À l'est du département de la Dordogne, Thenon est une commune du nord Sarladais,
autrefois, chef-lieu du canton du même nom. Elle est arrosée par la Laurence et le
Manoire, son territoire s'étend jusqu'en bordure de la forêt Barade.
L'altitude maximale avec 285 mètres est localisée au sud-ouest, près du lieu-dit les
Brandes. Il y pousse des châtaigniers, ormeaux, chênes et pins et des arbres fruitiers, et,
surtout, noyers, figuiers et poiriers.
Le bourg se situe à 11 km au nord-ouest de Montignac, 22 km au sud d'Excideuil, 18
km à l'ouest de Terrasson-Lavilledieu et 28 km à l'est de Périgueux.
Marsalle, tu es mon ancêtre la plus ancienne ! Je ne sais presque rien de toi,
mais je ne désespère pas de finir par te connaître, tu vivais dans cette jolie cité de
Thenon au cœur du Périgord au milieu du XVIe siècle, je sais juste que tu as don
ton joli prénom à ta petite fille comme c’était la tradition à l’époque puisque tu étais
sa marraine.
Ton nom ? Le plus commun dans le Périgord, celui qui rappelle que notre
région avait une richesse que nous ne connaissons plus à l’heure actuelle : le fer ! Et
ces travailleurs qui le forgeaient : les Faures!
Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019. - 69
Donc tu t’appelais Marsalle Faure ! Étais-tu née à Thenon ? Je n’en sais
rien. Certains se demandent si tu n’as pas vu le jour au lieu-dit de la Couleygne
aujourd’hui la Coulénie.
Tes parents y étaient-ils cultivateurs comme beaucoup d’autres dans cette
région ? Peut-être… Où étaient-ils propriétaires ?
Tu t’es mariée avec un monsieur Charles dont on ne sait rien non plus. Sinon
que vous avez eu deux filles : Mariotte, mon ancêtre, qui est née vers 1585 à
Thenon et Marguerite née dix ans plus tard. Sûrement, vous avez avoir d’autres
enfants entre les deux, mais je ne les ai pas retrouvés. Tes deux filles ont épousé à
leur tour Antony Mandral pour Mariotte et Jean Mandral pour Marguerite. Étaient-
ils deux frères ? Sûrement !
Les familles de tes filles étaient aisées, oui ! L’un de tes petits-fils : Jean
Girou, le fils d’Antony et de Mariotte était Notaire royal et il épousa Sicarie Amelin
la fille de sieur Antoine Amelin maître Chirurgien à Thenon qui à leur tour ont eu
Léonard qui reprit la charge notariale de son père. Avec sa femme Anne
Buffenoux, ils eurent une fille Hélène qui se maria avec un riche marchand de
Cadouin : Guillaume Chabannes.
Ta seconde fille épousa, elle, Jehan Mandral tailleur d’habits et ils eurent un
fils : Léonard qui suivit les traces de son père et devint lui aussi tailleur d’habits qui
lui épousa Marguerite Comptesuse la fille du boucher de Thenon Guillaume
Comptesuse, leur fille Marie, elle aussi épousa un fils Chabannes : Arnaud, frère de
Guillaume, marchand lui aussi.
C’est ainsi que tu devins la grand-mère de tous les Chabannes !
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70 - Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019.
URVAL
Famille BRU.
Par Annie-Alice MOUNIER.
Tout petit mais très joli village médiéval, il a gardé tout son cachet
. URVAL
pourrait
être traduit du Celte, et signifierait " Vallée de l'eau ". La raison résiderait au fait que
deux ruisseaux traversent le bourg.
A quelques encablures du Buisson de Cadouin, Urval dépend du district de Bergerac.
Son église romane fortifiée est datée des XIe et XIIe siècles. Elle serait bâtie sur les ruines
d'une villa romaine.
Chose exceptionnelle et rare, ce village possède un four à pain, appelé four banal datant du
XIVe siècle. Il me semble savoir que ce four est réutilisé chaque année pour la fête du
village.
. Four banal
Urval possède deux châteaux : le château de la Bourlie et le château de la Poujade.
La puissante famille de Montalembert résidait au château de la Bourlie. Cependant
c'est d'une famille leur étant très proche dont nous allons parler : la famille Brû qui
se trouve être la mienne.
Comme tout village, plusieurs petits hameaux s'étalent aux alentours.Parmi eux se
trouve le lieu " Les Grèzes ", appelé " Las Grezas " dans un temps plus ancien où la
langue était encore l'occitan.
Au lieu de " Les Grèzes " demeurait une famille de Féodistes, Maitres arpenteurs,
Praticiens, Notaires ou même Prêtre. J'ai donc choisi de vous présenter cette infime
partie de la famille Brû.
Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019. - 71
La famille Brû, originaire de ce joli village médiéval remonte en filiation connue
jusqu'à Jean Brû né vers 1663.
L'étymologie de ce patronyme Brû serait issue d'une variante catalane ou occitane
de Brun.
Nous nous intéresserons donc à Jean Brû, Féodiste, (1)
Maitre arpenteur, Sieur de Leigrezes, mon ancêtre.
à Urval en 1716, il y mourut en 1792, fils de Jean Bet Marie Mondy. Il avait
épousé Marie Bouteil (Boutel) du lieu-dit de " La Salvagie ". Leur mariage a eu lieu
par contrat en 1744 alors que la rémonie religieuse n'eut lieu qu'en 1745, près
d'un an et demi après. Je me suis donc posée la question : pourquoi ce laps de
temps entre le contrat de mariage et la cérémonie religieuse ?
Quelle ne fut pas ma surprise de me rendre compte que Marie était âgée de 10 ans
l'année de la signature du contrat de mariage, 12 à la cérémonie religieuse et 15 ans
à son premier enfant !
Enfants qu'ils eurent au nombre de 11 : 4 garçons et 7 filles.
* Anne qui naquit en 1748 mariée à Jean Valadié de Cadouin ;
* Antoine, mon aïeul né en 1751 + 1827 notaire royal marié à Jeanne
Gouzot originaire de Siorac issue d''une famille de notables ;
* Françoise née en 1754 mariée à Jean Bézengier., Praticien a Cladech ;
* Jean né en 1757 + 1810. Il était militaire, chasseur au quatrième régiment
léger, troisième bataillon, première compagnie. Il mourut à Malines (Belgique)
le 12 avril 1810 dont transcription à la Mairie d'Urval, ci-dessous.
Hormis cette transcription d'acte de décès dans le registre d'Urval, je n'ai pour
l'instant pas plus précisions quant à sa carrière de militaire.
72 - Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019.
* Anne née en 1759, mariée à Pierre Grafeille de Siorac ;
* Jean (autre) né vers 1761 + 1794. Nous le trouvons vicaire dans la paroisse
de Saint-Laurent-de-Castelnaud (aujourd’hui Saint-Laurent-la-Vallée) en 1790,
diocèse de Sarlat. Comme ses frères et sœurs il est né à Urval mais personne à ce
jour n'a pu trouver son acte de naissance.
En 1793 il fut condamné pour refus de prêter serment, et déporté (2) au-delà des
mers. " Reclus " à Sarlat le 7 ventôse an II, puis transféré à Périgueux et déporté à
Rochefort le 23 germinal an II où il fut " fouillé ".
Détenu à bord du bateau-ponton " Les deux Associés ", il y mourut dans la nuit du
18 au 19 septembre 1794, à l'âge de 33 ans. La vie de détention à bord de ces
bateaux était des plus difficiles par les mauvais traitements subis et la grande
insalubrité de ces rafiots restant amarrés en rade ou au large.
* Jeanne née en 1762 + 1843 mariée à Pierre Estay, puis à Pierre Bélinguier
du lieu de la Pélinque d'Urval ;
* Marie née vers 1764 + 1840 mariée à Jean Bounischou ;
* Anne ° en 1764 ;
* Françoise née en 1768 mariée à Jean Servole de Siorac-en-Périgord ;
* Louis Julien né et décédé en 1771.
(1) Un féodiste s'occupait de tout ce qui tournait autour du droit féodal (réfection des terriers,
confection des lièves, réactualisation des redevances seigneuriales etc) C'était un office, il
fallait donc l'acheter auprès des revenus casuels à Paris, tout comme un office notarial. Un
Notaire pouvait être Notaire expert-féodiste, mais dans ce cas il lui fallait acheter 2 offices.
Je crois que tel était le cas de cette famille, de père en fils.
La Liève : extrait de terrier, servait à consigner l'assiette des droits seigneuriaux et à
préciser le mode de recouvrement.
(2) Au-delà des mers signifie pour son cas : " l'Île Madame ". Cette île se trouve au large des
côtes de la Charente-Maritime, entre l'Île d'Oléron et l'Île de Ré. Pendant la Révolution
Française, les prêtres résistants y furent déportés et y moururent pour la majorité. De nos
jours se trouvent encore les sépultures de quelques prêtres dits réfractaires, de simples croix
et des cailloux.
Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019. - 73
VILLAGEOT (Le).
Suzanne NADAL.
Par Geneviève COULAUD.
Monbazillac,
dans le Périgord pourpre, à une dizaine de kilomètres au sud de
Bergerac, coté rive gauche de la rivière Dordogne, sur les hauteurs pentus au milieu des
vignes. Un vin blanc liquoreux à la si grande renommée. Malfourat en est un lieu-dit.
« Le Villageot » était le nom de
la maison de mes ancêtres, il se situe au
lieu-dit Malfourat sur la commune de
Monbazillac. Il comprenait un îlot de
maisons ainsi que des vignes de
l’appellation Monbazillac.
Mon arrière-grand-mère .
Catherine en est devenue propriétaire
en 1906 lors du partage des biens de
ses tantes Dailhac.
L’enfance
Marie Louise Isabelle Suzanne Nadal, ma grand-mère maternelle, est née le 4
juin 1895, rue Victor Hugo à Bergerac, elle est la fille de Catherine Marguerite
Dailhac et de François Nadal. Sa petite sœur Thérèse Anne Marie vient au monde,
à Bergerac le 19 mai 1897. Leur père François est caissier principal à la banque de
France à Paris, il décède le 2 Février 1906 à Bergerac.
Les deux petites filles, vont être élevées par leur mère et les tantes de celle-
ci : Zaïda, Marie et Elida. En 1910, elles vivent dans la maison des tantes, place
Gambetta à Bergerac.
74 - Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019.
La jeunesse
En 1913, Suzanne a 18 ans, elle fait la connaissance de Louis Laforêt, il est
épicier de l’autre côté de la place. Ce fut le coup de foudre, ils se marient le 24 juin
1914, juste avant la 1ère guerre mondiale.
Louis est mobilisé et part au combat. Suzanne est enceinte de Cécile leur fille
ainée. Elle voit le jour au mois d’avril 1915. Lorsque Louis est en garnison, elle le
rejoint, d’abord à Angoulême, puis à Fontainebleau entre 1915 et 1916 : sa 2ème fille
Ginette, voit le jour le 13 septembre 1916 à Bergerac. Viendront ensuite, Germaine
en 1920 et Henri dit Riri en 1927.
Au moment de l’armistice, Louis est au Villageot en convalescence chez sa
belle-mère, ils s’y installent définitivement et vont y rester jusqu’en 1962, date à
laquelle ils se retirent à Bergerac.
La famille
Mamie, comme nous l’appelions, n’a certainement pas eu une vie toujours
facile, elle a élequatre enfants, quelques petits-enfants. Du reste les aînés de ces
derniers, l’appelaient souvent « maman ».
Mais il y avait aussi les grandes tablées des repas de de fêtes, les vendanges,
toujours des amis de passage.
Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019. - 75
Les années 30-40 au Villageot. Photo collection privée GC.
De nouveau mobilisé en 1939, Louis repart au combat, il est fait prisonnier
en 1940 et y reste jusqu’en août 1941. Entre 1941 et 1945, ils accueillent des
réfugiés, venant en particulier de La Rochelle, avec lesquels la famille tisse des liens
amicaux.
Les quatre enfants se sont mariés, ils vendent la propriété en 1962 et
s’installent à Bergerac. Suzanne adore les voyages et par-dessus tout, les séjours à
Biscarrosse, le seul souci étant de trouver un chauffeur. Ils vont se faire véhiculer
par des amis, iront visiter l’Allemagne au mariage de mon cousin, la Champagne en
passant etc.
La retraite
Mais dès que Pâques arrivait, elle préparait les paquets et en route pour
Biscarrosse dans la petite maison de famille, bien trop petite pour tout le monde
qui y journait, soit dans la maison, soit la caravane ou la tente plantée dans le
jardin. Il n’y a pas d’eau courante, toute la maisonnée se sert à la pompe. Mais le
mois de mai les ramenait à Bergerac elle nous régalait des fraises du jardin à la
chantilly, des haricots frais cueillis etc…
Le mois de juin arrive, retour à Biscarrosse jusqu’ à la rentrée des classes (fin
septembre). Il y avait un rituel très au point, les jeunes, le matin, vont à la plage
après avoir fait quelques courses selon la liste, retour pour déjeuner, et attention
soupe obligatoire midi et soir, sinon, pas de melon ! L’après- midi, après la vaisselle,
partie de belote avec le grand-père et les voisins ou locataires ou amis, puis vers 16
heures, plage, Mamie, son tricot, son pliant, sans oublier le parasol. Elle surveillait
ses ouailles en tricotant et en papotant avec son amie de toujours.
Pour les jours de pluie, c’est atelier coquillage et balade à pied.
76 - Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019.
Photo collection privée GC.
Les gros orages du mois d’août ramènent les campeurs dans la maison,
tout le monde s’entasse dans la pièce principale en attendant un retour au calme.
Et le soir ? A 14 -15 ans, nous n’avons pas droit aux boites de nuits, c’était
balade à pied jusqu’ à la plage avec arrêt sucette obligatoire. Nous les jeunes, allions
admirer le coucher de soleil sur la mer et partie de belote au retour. Les dernières
années, nous avions droit à la séance de cinéma.
Dans les années 70, à La Coquille. Photo collection privée GC.
Ce fut ainsi jusque vers l’été 1971, elle nous a quittés le 19 avril 1972 à l’âge
de 76 ans.
Je suis revenue à Biscarrosse, ce ne fut plus jamais pareil, elle était l’âme de
cette maison. Je peux dire que j’y ai passé mes plus belles vacances.
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Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019. - 77
W-C mortel à Saint-Saud-Lacoussière.
Suicide ou crime ?
Par Jean-Louis FILET.
Au nord du département de la Dordogne, en rigord vert, la commune de Saint-Saud-
Lacoussière se trouve dans le parc naturel régional Périgord-Limousin. Nontron est situé à
15 kilomètres à l’ouest de Saint-Saud. Avec un peu plus de 58 km2 de superficie, c'est la
dixième commune la plus étendue du département de la Dordogne. L’abbaye de la
Peyrouse (Petrosa) est une ancienne abbaye cistercienne, aujourd’hui disparue.
Suicide ou crime. Toujours une énigme à Saint-Saud-Lacoussière que la
justice n’aura pas solutionnée.
Le
2 mars 1752,
à la réquisition de Léonard
Chasteau, sieur de la Pradelle, procureur d’office de
la présente juridiction, du sieur Pourchereaud,
religieux Grandmoniste de la Faye, du sieur
Laschaud, bourgeois, habitants du lieu de Peyrouse,
j’ai enterré et fait le service du corps de feu
Messire Gibout,
prêtre, prieur de Badeix, qu’on m’a dit être décédé
de mort violente en la communauté de l’abbaye de
Peyrouse, présente paroisse, et qu’on m’a assuré
avoir donné ses preuves de contrition, et reçu
l’absolution à l’instant de sa mort, ce qui m’a porté
à permettre qu’on l’ait inhumé dans l’église de cette
paroisse, et aux tombeaux de la fabrique en
présence de plusieurs témoins soussignés. Sicaire
Dumont, Y. de la Peyronnie, Charteaut, Deslande,
témoins.1
Dupeyrat, curé.
1 Réf. AD 24 Saint Saud Lacousiere 5MI14809_001 BMS 1750-1764 page 68/492.
78 - Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019.
Une énigme criminelle sans coupable.
Les circonstances sont pour le moins étranges : pendant que l'on chantait
mâtines au chœur de l'abbaye de Peyrouse, Dom Giboust fumait sa pipe sous le
cloître, puis se rendait aux commodités de l'abbaye. Son valet, Racoing, devait y
découvrir son corps percé de neuf coups de couteau.
Dessin Didier Eymet.
Les versions de son décès diffèrent, son valet prétendant qu’il s’était suicidé
en se portant neuf coups de couteaux dans la région du cœur, tout en prenant la
précaution de relever sa chemise pour ne pas l’endommager. Il semble d'après ce
rapport qu'il était vêtu d'une manière assez élégante, tout au moins, pour un
religieux, d'une redingote de couleur mûre, d'un habit de drap brun, et d'une culotte
noire, chaussé de bottes molles.
Un procès fut introduit, le verbal du criminel nous en donne le détail : “Les
nommés Laprade, domestique du prieur de Boschaud, Racoing, valet de feu, le
prieur de Badeix et Léclaircie, domestique à l’abbaye de Peyrouse, et Louis Borie,
sieur des Barières, maître chirurgien, accusés du meurtre et assassinat commis dans
la maison conventuelle de Peyrouse, sur la personne de Dom Giboust, prêtre,
religieux de l’ordre de Grandmont, prieur de Badeix.
Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019. - 79
Afin de confondre les assassins, la justice demande un rapport des médecins
de Périgueux, de Limoges, de Paris, de Montpellier, de Tours et d’Angers,
établissant qu’un homme frappé de neuf coups de couteau ne peut pas s’être
suicidé, comme on voudrait le faire croire.
Tout dépend de savoir si un homme peut s’enfoncer dans le corps
successivement neuf coups de couteau, tous pénétrants et dont deux blessent le
cœur.
Ils ont même décidé qu’un homme, qui a le cœur percé, ne saurait parler.
Les docteurs de la faculté de médecine de l’université d’Angers, sur l’exposé qui
nous a été fait
1 – Que des neuf coups de couteau deux avaient pénétré jusqu’au cœur.
2 Que le couteau dont on s’est servi pour cet assassinat a été trouvé fiché
dans le mur des dits privés.
3 – Que la chemise du mort n’était nullement percée.
Nous estimons, malgré quelques observations de plaies pénétrantes jusqu’au
cœur qui n’empêchaient pas le blessé de se mouvoir pendant quelques temps, qu’il
n’est pas vraisemblable que ledit P. de Giboust eut pu se porter lui-même un
second coup de couteau dans le cœur, après s’en être porté un premier précédé de
sept coups portés ailleurs, et que sa force et sa présence d’esprit eussent été assez
grandes pour aller jusque-là, encore moins pour être appliquées l’une et l’autre à
ficher dans une fente de mur l’instrument de ces coups mortels, et à écarter
préalablement ses vêtements et sa chemise, pour se les porter tous ; et qu’ainsi il
n’est pas croyable que ledit de Giboust se soit assassiné lui-même, comme on a
voulu le publier, ce que nous certifions.
À Angers, le 16 mai 1752.
Tous les médecins consultés
arrivent aux mêmes conclusions. Les
soupçons de la justice se portèrent sur
Racoing et les domestiques de l'abbaye.
L'enquête dura un an mais ne put faire
la lumière sur cette étrange affaire. Les
prévenus furent innocentés le 2 août
1753, la thèse d'une crise de démence
suicidaire ayant sans doute prévalu.
Gaston SIMON.
Facade d’une grange de l’abbaye.
Licence CC Wikipédia.

80 - Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019.
X d’une famille d’X.
Par Françoise VILLECHENOUX.
Dans la famille X, je voudrais la mère, je voudrais le père. Cela pourrait
effectivement faire partie du jeu des 7 familles sauf que, dans la famille X il n’y aura
pas la fille car elle se prénomme Marguerite Nivôse ou plutôt on la prénomme
Marguerite Nivôse car cette pauvre enfant est née de parents sûrement connus mais
inconnus officiellement.
Réf AD 24.
En principe les enfants abandonnés étaient souvent des enfants de servantes,
ou d'ouvrières, pour la plupart des femmes jeunes et célibataires.
En ce qui concerne les enfants gitimes, la cause de l'abandon était le plus
souvent économique.
Ils étaient généralement abandonnés devant le porche de l'église.
Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019. - 81
Là, nous sommes en présence d’un cas différent :
Dessin Didier EYMET.
La maman a accouché avec l’aide d’une sage-femme, Marguerite Crabanat,
elle a donc reçu les premiers soins nécessaires ainsi que l’enfant.
Celui-ci n’a pas été abandonné nimporte où, il sera peut-être adop ou
envoyé au nouvel et bel hospice.
Il a été présenté avec deux témoins, ce qui signifie tout de même que cet
accouchement a été préparé, rapidement peut-être, mais préparé.
On lui a donné un prénom, logique, Marguerite, probablement celui de la
sage-femme.
On lui a donné un nom Nivôse.
On donnait « volontiers aux enfants trouvés, en guise de prénom et de nom, deux prénoms ou
intercalait le terme « dit » entre le nom et le prénom, signalant par-là que le nom porn’est pas
un nom hérité. Sans famille, les enfants trouvés et abandonnés étaient également souvent sans nom.
Or, le nom est indispensable pour identifier un individu dans les actes courants de la vie en société.
Attribuer un nom « patronymique » à ces enfants était donc une obligation pour les hospices, et ce
dès le moment de leur réception. La filiation des enfants trouvés, exposés dans la rue ou déposés
dans le tour de l’hospice, était souvent ignorée et il fallait donc créer une identité pour ceux-ci. Pour
ce qui est des enfants « naturels » ou « illégitimes ». L’identité de la mère était parfois connue.
82 - Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019.
Mais pour eux également, il fallait créer une identité nouvelle, marquant la rupture avec les
parents qui les avaient délaissés. …. »
Nivôse,
c’était le quatrième mois du calendrier républicain, correspondant à la
période allant du 21 décembre au 19 janvier du calendrier grégorien.
« Il tirait son nom « de la neige qui blanchit la terre de décembre en janvier »,
selon les termes du rapport présenté à la Convention Nationale le 3 brumaire an II
(24 octobre 1793) par Fabre d'Églantine, au nom de la « commission chargée de la
confection du calendrier ».
Joli nom, poétique comme pour apporter un peu de douceur et de légèreté
dans cette triste histoire.
Ce qui interpelle c’est la façon dont tout cela s’est déroulé. On peut penser
au moins à deux scénarii : madame X s’est présentée chez la sage-femme :
Soit elle la connaissait, contrairement à ce qu’elle prétend, alors à savoir
pourquoi ?
Soit elle a été envoyée par quelqu’un. On peut donc supposer que cette
personne la connaissait
Alors pourquoi tant de mystère ? Nous ne le saurons jamais. En cherchant
plus loin, on ne trouve aucune trace de Marguerite.
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Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019. - 83
YSEN-GRIN.
Féroce comme le fer.
Par Françoise VILLECHENOUX
Je me présente, Ysengrin. Ysen-grin, en ancien néerlandais « féroce comme le
fer » ou « casque de fer ».
Oui, Je sais, vous avez entendu parler de moi, en des termes pas toujours très
éloquents. Éternel ennemi de Renart, j’étais toujours dupé. De plus, mon épouse,
ah, mon épouse, Dame Hersent la louve, me faisait cocu avec Renart, d'où notre
éternelle rancœur.
Mais je ne vais pas parler de moi, je suis au Moyen-Age et depuis, l’eau a
coulé sous les ponts, j’ai eu des enfants, petits-enfants Bref, d’Ysengrin il ne
reste plus que ce que l’on veut bien raconter le soir à la veillée.
Nous étions une très grande famille avec plusieurs branches comme le loup
gris commun d'Europe, le « Canis lupus » premier animal à être domestiqué par
l'homme, et oui, celui que l’on appelle « chien » (Canis lupus familiaris) Il y avait
également le loup arctique sauvage devenu le loup gris actuel Mais petit à petit,
84 - Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019.
ce loup a été exterminé par la plupart des communautés à cause de ses attaques
contre le bétail.
La Dordogne a subi des attaques de loups, un arrêté du préfet de la
Dordogne sur une battue aux loups, date du 1er pluviôse an XIII (Périgueux,
Canler).
Dessin Didier Eymet.
Les loups sauvages ont toujours fasciné les humains au cours de l'histoire,
alimentant tous les domaines de la culture : la mythologie, la littérature, les arts mais
aussi les peurs et les fantasmes collectifs.
Un de mes derniers descendants en Dordogne a été trouvé le 30 octobre
2015 à Saint-Léon-sur-l’Isle, blessé dans un poulailler. Il a été abattu sur place.
La commune de Saint-Gery a également subi des attaques, Saint-Géry, où est née
Marguerite Flayac le 4 avril 1778.
Quant à moi, par ici, on n’entend plus parler de mes descendants…J’en suis fort contrarié.
Cependant, nous ne sommes pas complètement morts, on perpétue toujours notre histoire, et
ce depuis la plus tendre enfance, je pense que nous avons encore de l’avenir et cela me réjouit,
mais…chuuuut, c’est entre nous
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Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019. - 85
ZALERIE à VANXAINS.
Par Geneviève COULAUD.
Vanxains est un village d’environ 700
habitants situé dans le Périgord blanc, près de
Ribérac.
Le lieu-dit la Jalerie était autrefois orthographié
ou prononcé la Zalerie. Il se situe sur la route
d’Epeluche et domine la plaine des Tourettes.
En 1561, ce ne sont que des terres entourant
une ferme lorsque François Achard de Joumard en
hérite et construit le « repaire noble » de la Zalerie
entre 1580 et 1582.
En 1583, la famille Bouchard des Plassons en devient propriétaire, et ce,
jusqu’en 1768. A cette date, le repaire et le domaine sont rachetés par Germain
Chateignier qui exploite le domaine mais ne s’occupe pas des bâtiments. Il meurt,
endetté, en 1793. Ses biens sont saisis au profit des ritiers du marquis de
Lostanges.
Le domaine, en ruines, revient à la famille Du Bois du Bais. César du Bois va
alors entamer de grands travaux de restauration : Il fait agrandir les fenêtres de la
façade nord, il réalise dans la cave trois ouvertures en forme de meurtrières. Les
communs sont agencés en cour fermée : un colombier, un poulailler, un toit à
cochons, un four à pain, un chai, un local pour le bois, une buanderie, un portail
ouvert vers le sud et une grange. Dans le logis, il n’existe pas d’escalier, il faut se
contenter d’une échelle pour y accéder.
En 1908, la Zalerie appartient à la famille de Monts de Savasse. Des travaux
d’entretien et de conforts sont entrepris depuis 1940 :
L'entrée s'effectue par un porche pigeonnier de plan carré. La maçonnerie,
réalisée en moëllons et pierres de taille, est enduite. Les toitures à deux pans sont
couvertes de tuiles creuses traditionnelles ou mécaniques ; les croupes et les toits en
pavillon sont couverts de tuiles plates. Le logis dispose d'un étage de soubassement,
86 - Lou Péri Doc – Challenge AZ 2019.
d'un rez-de-chaussée surélevé et d'un comble à surcroît. Les baies sont alignées en
travées.
Famille Dubois Du Bais
En 1793 Jacques François César Dubois Du Bais, sieur d’Auberville hérite des
biens de son « oncle à la mode de Bretagne » le marquis de Lostanges, dont le
repaire de la Jallerie. La famille s’installe alors au manoir.
Jacques-François est le vingt-neuf mai 1744 à Cambremer dans le
Calvados. Il épouse sa cousine Marie Catherine D’Eauga à Ribérac le trente
décembre 1798. (Dixième Nivôse an VII). Bms Ribérac 1798 p11/58.
Il décède à Vanxains le dix-huit décembre 1824. Pour l’état civil, il est dit
Dubois, mais on trouve un rectificatif de son patronyme sur son acte de décès avec
l’ajout de la particule Du Bais devenant ainsi Dubois Du Bais.
Leur fils sar Adrien voit le jour le vingt-deux Vendémiaire an VIII
(quatorze octobre 1799) à Vanxains. En 1846 il vit seul au manoir avec deux
domestiques et trois servantes.
Source Bms Vanxains 1824 p32/36
Il décède le quinze septembre 1867 à MouzaÏa en Algérie. 
Lou Péri Doc Challenge AZ 2019. - 87
Mars 2020 -- numèro Hors-Série N°9.
Lou Péri Doc
Amicale
Genea24
Entraide
Généalogie
Dordogne-
Périgord
Les registres paroissiaux « Baptêmes, Mariages, Sépultures » tenus
par les curés recèlent de nombreuses anecdotes, chroniques, commentaires
ou actes inaccoutumés. Le caractère excep onnel d’un phénomène clima-
que y est parfois men onné, au milieu des actes. À travers la lecture de
ces transcrip ons, c’est à un véritable voyage dans le Périgord qu’ils vous
invitent. L’insolite, l’émouvant, l’amusant, le terrible et bien d’autres qualifi -
ca fs, encore, vont accompagner cet instruc f périple.
Ce deuxième livre est en vente auprès de l’AMICALE GENEA24.
ISBN : 9 782322-136951