Numéro spécial 4 Bis - Juillet 2017
Challenge AZ Juin 2017 - Amicale Genea24.
26 personnages de Dordogne - Périgord.
Lou Péri Doc
Bulle n généalogie et histoire de Dordogne-Périgord, entraide et partage.
Associa on « Amicale Genea24 » fondée en 2014.
Siège social : Bergerac 24100.
Site Internet : www.genea24.fr Mail : contact@genea24.fr
Téléphone / fax 02 47 37 64 94
Revue numérique, gratuite, semestrielle.
Numéro spécial complèmentaire du numèro 4.
Directeur de la publica on : Lionel Filet.
Rédacteur en chef : Jean-Louis Filet.
Ont collaboré à ce numéro : Selma Cayol, Sébas en Chaminade, Geneviève Coulaud, Maryse
Grenier, Jean-Pierre Meynard, Pierre Millet, Nicole Sarreau.
Crédit photo : Site Bnf Gallica. Site Visites en Aquitaine.
Sommaire :
Tous droits de reproduc on réservés.
Les actes issus des Archives départementales de la Dordogne font l’objet d’une licence pour l’usage unique du bulle-
n. Les men ons de l’Abbé Brugière sont  rées des « Documents numérisés par Pierre Besse
pour la SHAP (fonds Pommarède) » visible sur le site www.shap.fr .
autres sources u lisées : Bibliothèque Na onal de France et site Gallica, Wikipédia.
La reproduc on même par elle des ar cles et illustra ons publiés dans « Lou Péri Doc » est soumise à autorisa on
suivant la loi du 11 mars 1957 interdit les copies ou reproduc ons intégrales ou par elles faites sans le
consentement de l’auteur et de l’associa on. (ar cle L 122-4 du code de propriété intellectuelle).
Numéro ISSN : 2492-5284. Siret : 808 669 337 00012.
Antoine de Tounens.
Barret Jeanne.
Crocé-Spinelli Joseph Eustache.
Dufraisse Marc E enne.
Eymery dite Rachile.
Fourtou Oscar Bardi de.
Galmot Jean-Antoine.
Hélène Duc.
Isabelle de Limeuil.
Jurestal E enne.
KamiskiJean-Jacques.
Laure Gatet.
Maurice Maury.
04
06
08
10
12
14
16
18
20
22
24
26
28
Nadal de Saintrac Jean.
Obroutcheff Nikolaï.
Pierre Puiff e.
Qui erie.
Ribaut de Laugardière.
Sem. Georges Goursat.
Tarde Jean Gabriel.
Uze Jean dit Albéric.
Verneilh (de) Félix.
Waïff re.
Xercès Marie.
Yriex Pierre Daumesnil.
Zacharie Pomarel.
30
32
34
36
38
40
42
44
46
48
50
52
54
02 ! 04B - LOU PÉRI DOC , numéro spécial az 2017. L’of ciel.
Chaud mois de juin. Le pe t monde de la généalogie(1) a son challenge.
Lobjec f publier chaque jour un post sur son blog en suivant les le res de l’alpha-
bet et donc logiquement appelé :
Challenge AZ
Un challenge c’est un objec f fi xé, la récompense nale : c’est de le réaliser.
Lancé en 2013 par Sophie Boudarel, 2017 sera donc la cinquième édi on. La pré-
cédente avait vu la publica on de plus de 2000 billets.
Ce e année l’amicale a décidé de franchir le pas et de s’y inscrire. Notre
thème choisi dans la con nuité de notre bulle n, est de présenter 26 personnages
de Dordogne ou très ac fs en Dordogne. Rejoignant ainsi les 85 inscrits au départ,
si les passionnés de généalogie sont en nombre on y trouve aussi 3 services dar-
chives, des pros aussi et deux de nos membres Fréderic et Selma.
Pour nous ce sera une oeuvre collec ve, la couverte de nouveaux
personnages et au nal la joie et la sa sfac on d’avoir répondu à chacun des
jours de A à Z.
Un grand merci pour leur généreuse par cipa on à
Geneviève, Jean-Pierre, Maryse, Nicole, Pierre, Sébas en, Selma.
Jean-Louis FILET
1 - Ceux qui sont ac f sur Internet pour l’entraide et le partage.
l’édito
Editorial. numéro spécial az 2017, LOU PÉRI DOC . 04B - ! 03
04 ! 04B - LOU PÉRI DOC , numéro spécial az 2017. Antoine de TOUNENS.
Antoine de TOUNENS
Roi d’Auricanie
Il débarque à Coquimbo au
Chili, à 400 Km de San ago, le 28 août
1858. Il rejoint la province d’Arauco en
1860 et le 17 novembre y promulgue
une cons tu on.
Il prend alors le nom d’Orl-
lie-Antoine 1er ou Orélie-Antoine
1er et est proclamé roi dAraucanie
et de Patagonie le 20 novembre
1860 et revendique l’extension de
son royaume au-delà des Andes, de
l’Atlan que au détroit de Magellan.
Il s’appuie sur les tribus lo-
cales, qui lui resteront dèles en-
suite, mais le 5 janvier 1862, il
est fait prisonnier par les troupes
chiliennes et condamné à l’interne-
ment dans un asile de fous.
L’interven on du Consul Général de
France lui permet de retourner en
France et le 28 octobre il embarque
à Valparaiso sur le Duguay-Trouin.
Pendant la période 1860-
1862, le royaume d’Araucanie et de
Patagonie a eu une existence eff ec-
ve, mais les ministres Lachaise et
Desfontaines qui signent en bas des
actes royaux n’existent pas. Le nom
du premier vient de La Chaise où
naquit Antoine et celui du second à
Les Fontaine, un hameau mitoyen.
Par Nicole SARREAU
Antoine est né le 12 mai 1825 à La Chaise, commune de Chourgnac (Dordogne).
Il meurt le 19 septembre 1878 à 53 ans à Tourtoirac, après de longues souff rances
sans alliance ni descendance et est enterré dans le cimetière de Tourtoirac.
Il est issu d’une famille de 9 enfants (5 garçons et 4 lles) dernier fi ls et hui ème de la fratrie, de Jean
Tounens (1781-1862) et de Catherine Jardon (+ 1873).
Laisance de ce e famille de paysans lui permet de faire des études, dobtenir le baccalauréat et dacheter
une charge d’avoué à Périgueux.
Son père ob ent dun jugement de la cour impériale de Bordeaux en 1857 l’autorisa on de rec er
son nom en « Tounens » et d’y ajouter une par cule pour être désormais « de Tounens ».
Antoine vend sa charge d’avoué en 1857 et la famille contracte un emprunt de 25 000 francs au Crédit Fon-
cier de France en vue d’une d’exdi on projetée par son fi ls.
Il est aussi reçu dans la franc-maçonnerie à la loge de Périgueux « Les Amis Persévérants et l’Etoile de
Vésone » qu’il qui e pourtant dès 1857, ce qui ne l’empêchera pas d’écrire des le res à ses frères maçons
pour demander de l’aide dans ses expédi ons.
Le « Royaume d’Araucanie et de Patagonie » ne fut
reconnu par aucun État, situé entre Chili et Argen ne
jusqu’au détroit de Magellan.
Buste inauguré par le maire de Tourtoirac en 2016.
On trouve la trace dune souscrip on or-
ganisée en sa faveur, notamment à Bordeaux, à
par r de 1866 ; elle lui perme ra de monter une
seconde expédi on en 1869.
Il reviendra en France et lancera une nouvelle ex-
pédi on en 1874.
Ce e fois, il est immédiatement arrê-
té, emprisonné puis libéré sur l’interven on de
l’ambassade de France.
Sa dernière tenta ve échoue en 1876.
Revenu malade, il se re re chez son neveu
Jean dit Adrien (1844-1889), boucher à Tourtoi-
rac.
Il y meurt le 19 septembre 1878 à 53 ans
après de longues souff rances sans alliance ni
descendance et est enterré dans le cime ère de
Tourtoirac.
Il reste un doute pour dire si ses dernières
volontés ont été de désigner Achille Laviarde
pour lui succéder à la tête de son royaume. Sa
famille préfère travailler au tablissement d’une
situa on fi nancière bien compromise.
Le neveu, Adrien Jean de Thounens, de-
venu l’héri er à la mort de son père Jean (1805-
1881), frère d’Antoine, renonce en 1882 en fa-
veur de Laviarde, qui se fait appeler « Achille 1er
». Mais les enfants d’Adrien Jean s’appelleront
simplement « Thounens ».
Antoine de TOUNENS. numéro spécial az 2017, LOU PÉRI DOC . 04B - ! 05
06 ! 04B - LOU PÉRI DOC , numéro spécial az 2017. Jeanne BARET.
Jeanne BARET.
1re femme autour du monde.
Deux ans plus tard, tout le monde démé-
nage à Paris où Commerson vient dêtre nommé
botaniste de Louis XVI.
Alors commence un voyage vers les terres
australes pour accompagner Monsieur de Bou-
gainville, en qualité de médecin botaniste.
Jeanne ne peut par r. Une ordonnance du
15 avril 1689 interdit aux femmes d’embarquer
sur les navires de la marine royale.
Mais Commerson écrit : « on m’a passé un valet
de chambre, gagé et nourri par le Roy ».
Jeanne sera son valet.
Il n’y a que deux bateaux pour l’expédi on
: une frégate « la boudeuse » et le 6 février 1767
à Rochefort, Commerson et Jean Baret, son valet,
montent sur une ûte « l’étoile ».
La vie à bord pour Jeanne n’est pas des plus
simple. Il faut ruser pour garder le secret.
Mais Vivès, le chirurgien du bord et jaloux
du statut de Commerson, commence à avoir des
doutes et entre ent les rumeurs.
Par Nicole SARREAU
Elle est née le 27 juillet 1740 à Comelle (71), en Bourgogne dans la ferme de son père.
Jeanne meurt le 5 août 1807 aux « graves » et est inhumée dans le cimetière de Sainte-Aulaye,
aujourdhui commune rattachée à Saint-Antoine-du-Breuilh.
Lorsque son père décède en 1762, elle a 22 ans et devient gouvernante chez le Doc-
teur Philibert Commerson, alors âgé de 35 ans. Il est séduit par son intelligence et sa vivacité et lui
donne des cours de botanique.
Après Montévidéo et la Patagonie, voilà le
détroit de Magellan le 26 janvier 1768 puis Tahi
le 3 avril.
Les Français ne connaissent que le mot
« tayo », ami en tahi en. Mais les indigènes en
voyant le valet crient aussitôt : « ayenne » ! Soit
: femme !
Jeanne doit rester désormais à bord.
Bougainville ne réagit pas, même s’il note tous
les évènements sur le livre de bord ; mais tous
savent désormais que Jean Baret est une femme.
Lexpédi on se poursuit vers l’océan in-
dien. Tout le monde reprend ses occupa ons car
Jeanne a alors 32 ans et elle est seule sur
ce e île. Pour survivre, elle ouvre un cabaret bil-
lard à Port Louis. Elle rencontre alors Jean Duber-
nat, périgourdin né à Saint Aulaye le 23 octobre
1735 dune famille de charpen ers de marine,
soldat du régiment d’infanterie royal comtois
avec qui elle se marie le 17 mai 1774 à Port Louis
(Ile Maurice). Ce mariage lui perme ra de ren-
trer en France en 1776 avec 30 caisses d’espèces
botaniques qui iront au Muséum d’Histoire Na-
turelle. Elle reçoit sa part d’héritage laissé par
Commerson et son travail est reconnu o cielle-
ment par le roi qui lui accorde une pension de
200 livres.
A 45 ans, elle se partage entre sa Bour-
gogne natale et Saint-Aulaye en Dordogne au pe-
t port dynamique. Commune ra achée à Saint
Antoine du Breuilh en 1824.
Jeanne meurt le 5 août 1807 aux « graves
» et est inhumée dans le cime ère de Sainte-Au-
laye.
Elle fera dArchambaud son héri er, le ls
de Commerson.
Elle repose au cime ère de St Aulaye près
de l’église (il y a aujourd’hui quelques diffi cultés
à retrouver sa tombe) après un tour du monde et
le temps se fait mauvais et les rencontres hos les.
Le couple débarque à Port Louis le 8 novembre 1768 mais les deux bateaux repartent de l’île
les laissant là pour étudier l’histoire naturelle des lieux.
La disgrâce durera trois ans dans une situa on nancière de plus en plus cri que.
Commerson meurt à 46 ans le 13 mars 1773 soutenu jusqu’au bout par son fi dèle serviteur.
un exil de 9 ans. Elle est la pre-
mière femme à avoir réalisé
cet exploit. Jean Dubernard
décédera le 18 décembre
1817 aussi à saint-Aulaye,
son village natal.
La salle des fêtes de
Saint Antoine du Breuilh
porte son nom.
Jeanne BARET. numéro spécial az 2017, LOU PÉRI DOC . 04B - ! 07
08 ! 04B - LOU PÉRI DOC , numéro spécial az 2017. J. CROCE-SPINELLI.
J. CROCÉ-SPINELLI.
Laéronaute.
Par Nicole SARREAU
Joseph Eustache Crocé-Spinelli né le 11 juillet 1843 à Monbazillac (Dordogne).
Il est mort le 15 avril 1875 au cours d’une ascension, le ballon se posera à Ciron (Indre).
Fils d’Isidore Achile Spinelli, bijou er et Marie Louise Lacourt, il est un centralien et aéro-
naute.
Le 22 mars 1874, il part avec Théodore Sivel (offi cier de naviga on, né à Sauve dans le Gard
en 1834) à bord de l’Etoile polaire pour vérifi er les eff ets de la respira on de l’oxygène à haute al -
tude.
Le 23 mars 1875, ils eff ectuent un vol de 23 heures au-dessus de toute la France, ce e fois-ci
à bord du Zénith qui leur permet de recueillir des informa ons météorologiques.
Afi n de compléter ces données à plus haute al tude, la Société de naviga on aérienne et
pour grande par e l’Académie des sciences supportent les frais d’une nouvelle expédi on qui per-
me ra de savoir s’il existe de la vapeur d’eau à des hauteurs excessives et qu’elle est la propor on
du gaz carbonique.
Le 15 avril 1875, accompagnés de Gaston Tissandier (1842/1899), ils repartent, toujours avec
le nith, chacun s’étant partagé les tâches (conduite du ballon, dosages et expériences à eff ectuer).
A 3000 mètres, leur pouls est stable. A 4 602 mètres de même. Mais à 6 500 mètres, Tissandier écrit
dans son carnet : « oppression, mains légèrement gelées, Crocé souffl e ».
Ils respirent l’oxygène des ballonnets embarqués.
A 7 000 mètres, Tissandier veut me re des gants de fourrure mais ne peut même pas les
prendre dans sa poche. La température est de moins 10 degrés.
A 7 400 mètres, sommeil.
A 7 500 mètres, Sivel se réveille, coupe 3 lests et se rassied au fond de la nacelle comme Cro
cé-Spinelli.
Tissandier veut crier : « Nous sommes à 8 000 mètres » ! Mais il tombe inanimé. Ils sont
par s depuis 1 heure et demie.
30 minutes plus tard, il se réveille, lâche un sac de lest. La descente se fait trop vite.
Crovient de se réveiller à son tour et lance par-dessus bord tout ce qu’il peut trouver.
Après 3 heures en al tude Tissandier rouvre les yeux, étourdi. Il veut réveiller Crocé et Sivel.
« Mes deux compagnons, écrit-il, étaient ac-
croupis dans la nacelle, la te cachée sous
leur couverture de voyage. Je rassemble mes
forces et jessaie de les soulever. Sivel avait la
gure noire, les yeux ternes, la bouche béante
et remplie de sang. Crocé avait les yeux à demi
fermés et la bouche ensanglantée ».
ré du carnet de Gaston Tissandier, seul survivant.
Sivel coupe les cordele es les sacs de
lest, Crocé-Spinelli , après avoir fait les obser-
va ons spectroscopique va respirer l’oxygène.
(ref Laeronaute 1875/06 Gallica).
Joseph Crocé-Spinelli est enterré au
cime ère du Père-Lachaise sous un gisant le
représentant allongé sur le dos,
tenant par la main Théodore Sivel.
Le ballon descend toujours, le vent violant le fait se balancer dans tous les sens, l’ancre ne
mord pas et la nacelle glisse sur les champs. Les corps sont ballo és ; Tissandier est seul en vie.
Cétait à Ciron dans l’Indre.
Une voie du 14ème arrondissement de Paris porte son nom depuis 1896.
J. CROCE-SPINELLI. numéro spécial az 2017, LOU PÉRI DOC . 04B - ! 09
10 ! 04B - LOU PÉRI DOC , numéro spécial az 2017. Marc E. DUFRAISSE.
Marc E enne DUFRAISSE
Député 2e et 3e république.
Par Nicole SARREAU
Marc Dufraisse est né le 10 mai 1811, 55 rue de l’hôtel de ville à Ribérac.
Il décède le 22 janvier 1876 à Paris.
Il est le ls de Pierre, avocat et de Marie
Lacroix.
La maison où il est né .
photo « vistes.aquitaine.fr »
Il étudie à Périgueux puis à par r de 1830 à Pa-
ris. Il en profi te pour fréquenter les sociétés se-
crètes se retrouvent les Républicains. Il sera
de toutes les révoltes de Paris et suite à l’épi-
sode de la barricade de la rue Transonain, il sera
transféré à la Prison Sainte-Pélagie il fera la
connaissance de Raspail.
Pendant ce e période il deviendra Com-
missaire général de l’Indre et de l’Indre et Loire
en 1848 puis préfet de l’Indre. Il est député de la
Dordogne du 13 mai 1849 au 2 décembre 1851
au sein du groupe « Montagne »
Polémiste ardent, cela lui vaut d’être exi-
après les évènements du 2 décembre 1851,
en Belgique puis en Suisse.
Il donnera des cours de législa on compa-
rée à Zurich. Revenu en France après la chute
du second Empire le 04.09.1870 il est nommé
Préfet des Alpes-Mari mes le 14 octobre de la
même année. Son élec on de député fut validée
le 08.02.1871.
Il deviendra alors député de la Seine de
1871 à 1876 dans le groupe « Gauche républi-
caine ».
Il entre nt une rela on épistolaire avec
Bardi de Fourtou (conservateur) qui l’avait ba u
sur une liste opposée. (source : Histoire du droit
de paix et de guerre de 1789 à 1815).
Il eut pour frère Numas Dufraisse (11 octobre 1814 Ribérac – 04 février 1851 Ribérac)
médecin, capitaine de la garde na onale (1848), collaborateur au journal socialiste « La ruche de la
Dordogne », commissaire du gouvernement provisoire en Dordogne puis dans les Pyrénées Orien-
tales, préfet des Landes (1848), gouverneur au Palais Royal (novembre 1848).
Marc Dufraisse épousa à Bruxelles le 08 avril 1856
Marie Girard
(°07 décembre 1816 Saint-Pardoux-de-Dronne).
Ils eurent 4 enfants légi més :
- Jean Paul Marcel le 04 juillet 1848 à Saint-
Méard de Dronne, receveur des fi nances.
- Côme Damien le 10 février 1850, décèdé le 14
juillet 1918 Paris.
- Michel Ange Marcel né le 16 avril 1852 à Paris.
- Marguerite Marcel née le 16 juillet 1855 à
Bruxelles.
Marc E. DUFRAISSE. numéro spécial az 2017, LOU PÉRI DOC . 04B - ! 11
12 ! 04B - LOU PÉRI DOC , numéro spécial az 2017. EYMERY dite Rachilde.
EYMERY Marguerite
dite Rachilde.
Elle s’habille et se coiff e comme un
homme et s’intéresse aux ques ons d’iden té
sexuelle comme elle le décrit dans son roman le
plus célèbre Monsieur Vénus (1884). Ce livre lui
apporte une célébrité immédiate et sulfureuse.
Cest l’histoire d’une liaison entre une femme de
l’aristocra e et d’un euriste féminisé par son
amante.
En 1885, la préfecture de police lui donne
une « permission de traves ssement ».
En 1889, après de mul ples aventures
amoureuses, elle accepte civilement un mariage
de raison avec Alfred Valle e le 31 juillet
1858 et décédé le 28 septembre 1935 à Paris.
Dans les bureaux du Mercure de France,
dont Alfred Valle e est directeur, elle ent un
salon où elle reçoit des écrivains et poètes, Jules
renard, Paul Verlaine, Paul et Victor Margueri e,
André Gide, Guillaume Apollinaire, Alfred Jarry,
Mallarmé, Oscar Wilde …Ces salons li éraires
ont une grande infl uence sur lépoque et Mar-
guerite est aujourd’hui reconnue comme l’une
des personnalités li éraires marquantes de ce e
n du XIXème siècle.
Sa produc on li éraire est très abon-
dante ; La Marquise de Sade, La Tour dAmour,
l’Animale. Inégale, parfois datée, kitsch mais
avec des textes très forts.
Par Nicole SARREAU
Marguerite Eymery est née le 11 février 1860 à Château-l’Evêque au domaine de Cros .
Rachilde est morte à Paris le 4 avril 1953, agée de 93 ans, ignorée de tous.
Elle est la fi lle de Joseph Eymery, capitaine adjudant major au 5ème Régiment de Chasseurs à
cheval et de Marie Gabrielle Feytaud.
Son père aurait voulu un garçon et sa mère excentrique est une fervente adepte de spiri-
sme.
A son adolescence, son père lui propose un premier fi ancé militaire, mais elle le refuse sous
peine d’un projet de suicide.
Au cours d’une séance de spiri sme, elle adopte le pseudonyme de RACHILDE, nom d’un
gen lhomme suédois du XVIème siècle.
Rachilde en 1895
L’iden té sexuelle.
Les romans de Ra-
childe prennent souvent
pour sujet des rela ons
amoureuses hors-normes,
ou des individus à l’iden
trouble, tendant souvaent
vers un fantasme her-
maphrodite.
Inversant souvent
les rôles et troublant les
fron ères entre masculin
et féminin.
EYMERY dite Rachilde. numéro spécial az 2017, LOU PÉRI DOC . 04B - ! 13
14 ! 04B - LOU PÉRI DOC , numéro spécial az 2017. FOURTOU O. Bardi de.
Oscar Bardi de FOURTOU
Ministre de la 3e république.
Sa carrière poli que commence à la chute
de l’Empire, mais il a été pendant 5 ans maire de
sa ville natale (1865/1870). Il se charge pendant
son mandat de faire renaître le comice agricole
de Ribérac. En 1874, il devient président du co-
mice agricole d’Echourgnac, par cipant à la mise
en valeur de la vallée de la Dronne et la forêt de
la Double.
Homme de qualité, il est remarqué par
Adolphe Thiers qui le nomme le 7 décembre
1872 au poste de ministre des Travaux Publics.
Très dèle à Adolphe Thiers, il demeure dans le
nouveau gouvernement thiériste et devient le
19 mai 1873, pour si peu de temps, ministre des
cultes mais il suit le président dans sa chute le
24 mai 1873. Il se rapproche des milieux conser-
vateurs qui sou ennent l’ordre moral, inauguré
par le cabinet Broglie en mai 1873 et entre ent
des liens réguliers avec le président, le maréchal
Mac-Mahon qui l’invite souvent à l’Elysée.
Il conquiert largement un siège de conseil-
ler général dans le canton de Verteillac. Son im-
planta on est très solide et certains présagent
déjà l’arrondissement de Ribérac comme son
ef. A la tête du ministère de l’Instruc on Pu-
blique, des cultes et des Beaux-arts, il devient le
décideur, celui qui réalise avec vigueur la chasse
aux enseignants qui refusent de servir l’idéologie
de l’ordre moral, de même qu’avec les prélats et
les ar stes. Il a alors une réputa on d’homme à
poigne, partagée entre admira ons de ses par -
sans et haine viscérale des milieux républicains.
Quand la crise ministérielle fait rage le 23
mai 1874, il est le seul à pouvoir remplacer le
duc Albert de Broglie au ministère de l’Intérieur.
Mais un diff érend avec les Orléanistes le conduit
à suivre Pierre Magne le ministre des nances
dans sa démission.
Il qui e alors la place Beauvau le 19 juillet 1874.
Par Nicole SARREAU
Marie, François, Oscar Bardi de Fourtou est né le 3 janvier 1836 à Ribérac.
Il décède à son domicile parisien le 6 décembre 1897. Il est inhumé au cime ère de Ribérac.
Fils d’une famille bourgeoise dont le père Adrien Bardi de Fourtou est avocat et l’oncle Fran-
çois a fait carrière dans la magistrature qui le conduit à la Cour d’Appel de Bordeaux.
Cadet de trois enfants, après le lycée de Périgueux, il passe sa licence en droit à la Sorbonne puis à
Poi ers il sou ent sa thèse.
Il est inscrit au barreau de Ribérac avec son frère aîné Léonce et son père. En 1860, il devient
bâtonnier du barreau. Il occupe ensuite le poste de subs tut du procureur impérial en 1864 à Ruff ec
(Charente) avant de se consacrer à la poli que.
Il con nue à fréquenter l’Elysée et loin de rester inac f, il intègre le conseil d’Administra on
de la Compagnie d’Orléans en mars 1875.
Il échoue à se faire élire au Sénat en 1876 mais est réélu député de la Dordogne.
Son retour place Beauvau ne lui confèrera pas une bonne réputa on.
Le 18 mai 1877, on le retrouve de nouveau au poste de ministre de l’Intérieur avec pour
mission d’empêcher les républicains de revenir à l’Assemblée Na onale. Il u lise tous les moyens
légaux tout en forçant l’interpréta on législa ve des textes et procède à d’importants mouvements
préfectoraux en ménageant sous-préfets et secrétaires.
Son souci est de maintenir une majorité conservatrice chancelante à cause des ambi ons
bonapar stes. Réélu député le 14 octobre suivant, son élec on est invalidée le 18 novembre 1878.
Provoqué par Gambe a, il se bat en duel avec lui quelques jours plus tard.
Ce e période fut une des plus diffi ciles
pour le ministre déchu, mais les portes du Sénat
s’ouvrent enfi n à lui en janvier 1880. Il est élu
avec Alexandre de Bosredon en remplacement
de Pierre Magne et Paul Dupont morts quelques
mois plus tôt.
Avec l’adop on défi ni ve du caractère ré-
publicain voté en 1887, ses illusions s’envolent
de revoir un jour un descendant dynas que re-
venir au pouvoir.
De santé fragile, il accepte le régime en
place mais échoue au renouvellement de son
mandat de sénateur et perd tout espoir de re-
trouver le Palais Bourbon en 1887. Ses ac vités
à la Compagnie dOrléans, son échec aux canto-
nales de 1886 l’amènent à s’éloigner de la vie po-
li que publique tout en gardant l’espoir de reve-
nir aux aff aires même s’il n’aime pas beaucoup le
général Boulanger car il espère devenir le leader
incontesté de la droite périgourdine. En 1889 il
s’impose comme le chef des conservateurs et re-
trouve son siège parlementaire.
Mais ses problèmes de santé le préoc-
cupent de plus en plus. En 1893, il offi cialise sa
décision de se re rer complètement en s’adres-
sant une dernière fois à ses électeurs pour leurs
en expliquer les mo fs.
Il reste à la Compagnie dOrléans et en
devient Vice-président en 1894. Mais deux at-
taques le contraignent au repos.Il s’écroule dans
son domicile parisien le 6 décembre 1897.
Son corps est rapatrié à Ribérac dans le cime ère
municipal où il repose dans le caveau familial.
Sa première épouse fut Mary Durand qui
meurt quelques mois après leur mariage au prin-
temps 1861.
Il se remarie en 1863 avec Alix Dereix de
Laplane. De ce couple naîtra Joseph Marie Fran-
çois Albert Bardi de Fourtou mort en déporta on
en 1945.
Réf : Illustré par Henri Du-
pray Source Harpers New Month-
ly Magazine.
Le duel a lieu le 21 no-
vembre 1878 au pistolet, à trente-
cinq pas (une distance d’une lon-
gueur inhabituelle) sans résultat.
(La Mort en face: Histoire du duel
en France de la Révolu on à nos
jours).
FOURTOU O. Bardi de. numéro spécial az 2017, LOU PÉRI DOC . 04B - ! 15
16 ! 04B - LOU PÉRI DOC , numéro spécial az 2017. GALMOT Jean Antoine.
Jean -Antoine GALMOT.
Homme d’aff aires, aventurier.
Par Nicole SARREAU
il est né à Monpazier le 2 juin 1879.
Il meurt subitement en Guyanne le 6 août 1923. Il est enterré au cime ère de Cayenne.
Il est le fi ls de Jean Bap ste Edouard GALMOT ins tuteur communal et de Anne Barge
dans une famille où l’on compte aussi : Gérôme Bap ste né le 03 juillet 1867 à Capdrot et décédé le
13 octobre 1876, Marie Alice Edwina née le 25 janvier1870, Marie Louise Jeanne Augusta née le 25
août 1872 et décédée le 14 mars 1967, Joseph Jean Bap ste le 19 septembre 1873, Edgar Aris de
Cyprien le 17 juin 1875, Gérôme Bap ste Théophile le 11 octobre1876 et décédé le 08 aout
1877, ces derniers nés à Monpazier.
Il fera l’Ecole Normale Supérieure
et à 20 ans, parle couramment : l’alle-
mand, l’anglais, l’italien et l’espagnol.
Il se marie à Nice le 24 octobre
1905 avec une jeune américaine Ma-
rianne Heydecker née le 28 septembre
1887 à Paris 9ème et décédée le 02février
1977 à Marsas (Gironde) lle de William
Henry Heydecker vice-consul des Etats-
Unis à Saint-Pétersbourg ; ils auront un
ls Robert né en 1906 et décédé en 1953
à Pompignac (Gironde).
Il se fera connaître comme journa-
liste. Certaines de ces révéla ons aidant
en 1904 à la réhabilita on de Dreyfus.
Muni des  tres de propriété dune
mine dor que lui donne son riche beau-
père, il débarque seul en Guyane en 1906.
Guyane : Installa on de chercheurs d’or. Haute Mana /
[mission] J. Galmot ; [photogr.] (Gallica BNF.)
Il y fera fortune, mais se fait mal voir des
autres notables à cause de ses rela ons avec le
pe t peuple guyanais à qui il garan t des prix
d’achat (or, bois de rose) proches des cours mon-
diaux. Il veut améliorer le sort de ses ouvriers et
employés en les rémunérant décemment.
Il devient « Papa Galmot ».
Il achète ensuite une planta on de rhum
et organise la collecte auprès des pe ts produc-
teurs, toujours contre l’avis des autres grands ex-
ploitants.
Pour garder son indépendance, il organise
et dirige une o e de 46 navires (or, bois, café,
cacao) et possède des contacts aux An lles, en
Amérique Centrale, à Paris, Bordeaux, Carcas-
sonne, Sarlat…
Elu député de Guyane en 1919, il voit en-
suite ses aff aires péricliter. La guerre est nie. Il
ne peut plus écouler ses cargaisons de rhum pour
les pharmacies, les hôpitaux et les armées.
En 1921, après la levée de son immunité
parlementaire, il est impliqué à tort pour escro-
querie dans « l’aff aire des rhums ».
Arrêté, il est emprisonné à la Santé pen-
dant 9 mois.
Au terme de son procès les plaignants
re rent leur plainte, il est condamné à de la pri-
son avec sursis en l’absence de preuve et à 10
000 Francs d’amende.
De retour en Guyane en 1928, il gagne les
élec ons législa ves sous les ova ons.
Mais il meurt subitement le 06 août 1928.
La rumeur annonce qu’il aurait été empoisonné
et des émeutes éclatent à Cayenne donnant lieu
en 1931 à Nantes au procès des Emeu ers.
Sa mort serait due à une intoxica on ai-
guë à larsenic. Cest le lieutenant-colonel Alfred
Carmouze qui procède à l’autopsie et conclut à
un empoisonnement par un toxique.
Mais ces conclusions sont entachées d’ir-
régularités (prélèvements et organes douteux,
cœur disparu à la contre autopsie) et sèment le
doute.
Accepter les preuves de son assassinat,
c’était valider les émeutes contre la fraude, sans
que les vrais coupables et commanditaires soient
recherchés alors qu’une mort naturelle pouvait
juger coupables les seuls accusés réunis sur les
bancs de la jus ce.
Il sera enter au cime ère de Cayenne
il deviendra une légende contemporaine.
Sa tombe sera toujours entretenue depuis. En
2004, la ville lui érigeât une statue à un impor-
tant carrefour de Cayenne.
Auteur de « Quelle étrange Histoire » et « Un
mort vivait parmi nous », il a fasciné Blaise Cen-
drars qui l’a comparé à Don Quicho e. Cendrars
a même séjourné à Monpazier pour s’imprégner
de l’atmosphère de la Bas de lors de l’écriture de
son livre « Rhum ».
Le lm « Jean Galmot aventurier » de 1990 vient
de sor r en DVD.
Il possédait le château de Mon ort (Dordogne)
et celui de Lauzun (Lot et Garonne)
Il a côtoyé lescroc Alexandre Stavisky et le jour-
naliste, maître chanteur Georges Anque l.
GALMOT Jean Antoine. numéro spécial az 2017, LOU PÉRI DOC . 04B - ! 17
18 ! 04B - LOU PÉRI DOC , numéro spécial az 2017. Hélène DUC.
Hélène DUC.
Actrice & «Juste parmi les justes».
Jacques Becker lui
fera faire ses premiers pas
au cinéma, mais son rôle fé-
che fut ce celui de Mahaut
d’Artois qu’elle interpréte-
ra dans les « Rois Maudits
», diff usée dans les années
1972-1973.
Par Geneviève COULAUD.
Marcelle Geneviève Hélène Duc, dite Hélène Duc voit le jour le jour à Bergerac le 22 Mars 1917.
Elle décède à Paris le 23 novembre 2014,
ses cendres sont déposées au colombarium du « Père Lachaize ».
Elle est la fi lle du médecin Louis Marie Duc et d’Emilie Jeanne Rambaud.
Elle manifeste très tôt une prédisposi on pour les le res, la déclama on et les planches.
Elle devient professeur de le res à Bergerac en 1930, elle aura pour élève la jeune Julie e Gréco
qu’elle retrouvera à Paris pendant l’occupa on.
Elle va rapidement se diriger vers le théâtre ; elle intègre la compagnie théâtrale du « rideau
rouge » située à Marseille ou elle se révèlera une extraordinaire interprète de Racine.
De 1969 à 1985, elle fera les beaux soirs « d’au théâtre ce soir » en jouant dans une douzaine
de pièces réalisées par Pierre Sabbagh.
Elle épouse René, Charles Valen n Catroux, un des fi ls du général Catroux le 26 septembre 1962 dont
elle se sépare en197. Ils auront deux fi lles, Laurence et la comédienne Elizabeth Catroux, morte le 22
juin 2013. Hélène Duc décède à Paris le 23 novembre 2014, ses cendres sont déposées au colomba-
rium du « Père Lachaize »
Elle rencontre au théâtre Robert Marcy
alias Marx en 1940, c’est un jeune comédien de
22 ans. En 1940, ses parents, monsieur et ma-
dame Marx et leur lle Anne e, s’installent à
Montpellier et y resteront jusqu’en 1942. Robert
doit être engagé dans la troupe de la Radio diff u-
sion na onale repliée à Marseille. Mais le direc-
teur lui no e son licenciement en applica on à
la loi an sémite.
Il ob ent néanmoins quelques rôles, mais
tombé malade, il rejoint ses parents à Montpel-
lier.
La situa on devient de plus en plus in-
quiétante lorsque la zone « libre » est envahie.
Robert qui a pris la fausse iden de « Robert
Morand » demande à Hélène Duc de l’abriter.
Celle-ci va le cacher chez sa mère Jeanne pen-
dant quelques semaines… le temps de trouver
une autre cache e en Dordogne. Ce refuge se
trouve au hameau de Peymilou, entre Prigon-
rieux et Bergerac chez Jacques et Simone Rous-
seau. Robert va y passer l’hiver 1943.
Inlassablement, Hélène Duc s’a ache au
sauvetage de toute la famille Marx. Les parents
de Robert ainsi qu’Anne e seront abrités dans
un hameau isolé à quinze kilomètres de Bergerac
: Saint-Georges-de-Blancaneix.
Elle s’occupe alors d’organiser la vie clan-
des ne des persécutés avec un dévouement
exemplaire. Ces lieux deviennent un centre de
maquis et la maison logeaient les Marx, une
infi rmerie de fortune.
A deux reprises, les troupes allemandes
entreprennent des opéra ons puni ves dans les
environs. Malgré le danger les Marx purent bé-
néfi cier de ce refuge jusqu’à la libéra on.
En 1943, elle remonte à Paris et héberge clan-
des nement une de ses jeunes élèves de Berge-
rac : Julie e Gréco
Hélène Duc a reçu en 2005 de l’Etat d’Is-
raël le  tre de Juste parmi les Na ons pour avoir
sauvé des familles juives pendant la Deuxième
Guerre mondiale.
En 2009, elle reçoit la croix de chevalier
de la légion d’honneur, puis celle d’offi cier en
2011.
Depuis 2015, le lycée des mé ers de Bergerac s’appelle « lycée
des mé ers sud périgord Hélène Duc »
Elle publie ses mémoires en 2005 « entre cour et jardin »
Hélène DUC. numéro spécial az 2017, LOU PÉRI DOC . 04B - ! 19
20 ! 04B - LOU PÉRI DOC , numéro spécial az 2017. Isabelle de LIMEUIL.
Isabelle de LIMEUIL.
de l’escadron volant de la reine.
Par Maryse GRENIER.
Isabeau de La Tour, Dame de Limeuil, est née vers 1535 à Limeuil (Dordogne).
Elle mourut le 25 Mars 1609 à Paris, à l’âge de 74 ans
et fut inhumée à Chaumont sur Loire, le 1er Avril.
Fille du mariage en 1531 de Gilles de La Tour, baron de Limeuil et de Marguerite de La Cropte,
Dame de Lanquais.
Cousine éloignée de Catherine De Médicis par la famille « De la Tour d’Auvergne », celle-ci la
fait venir à la cour, comme Demoiselle d’Honneur.
Isabelle est réputée pour être d’une grande beauté et a fait par e
du fameux « Escadron Volant », cons tué de demoiselles, toutes issues
de bonnes familles, belles et cul vées. Certaines d’entre elles auraient été
chargées de sou rer des « confi dences sur l’oreiller », et de manipuler des
personnages importants pour le compte de la Reine Mère.
Brantôme dit d’elle :
«Douce Limeuil et douces vos façons,
Douce la grâce et douce la parole,
Et doux votre œil qui doucement m’aff ole…»
Isabelle de LIMEUIL. numéro spécial az 2017, LOU PÉRI DOC . 04B - ! 21
Isabelle a eu une jeunesse tumultueuse
et aurait eu plusieurs amants à son ac f, dont
Claude d’Aumale, ls du Duc De Guise, puis Flo-
rimon Robertet, neveu du trésorier de François
1er. Elle devint aussi, peut-être « sur ordre » de
Catherine De Médicis, la maîtresse du Prince de
Condé et oncle du futur roi Henri IV. De ce e liai-
son, naquit un ls illégi me qui ne vécut que peu
de temps. Ce e naissance ne put être cachée, et
la Reine envoya Isabelle, au couvent, pendant un
temps.
Le Prince De Condé, devenu veuf, souhai-
ta se remarier et se désintéressa d’Isabelle et de
son fi ls, car elle n’était pas de noblesse suffi sam-
ment élevée pour prétendre épouser un descen-
dant de Saint-Louis. En outre, les chefs hugue-
nots ne tenaient pas à ce que le prince épouse
une catholique…
Isabelle mit fi n à ce e vie mouvementée,
en épousant en 1567, le nancier Italien de Ca-
therine De Médicis, Scipion Sardini, qui était l’un
des hommes les plus riches de France. Son union
avec Isabelle, lui apportait la cer tude, pour ses
enfants à naître, d’appartenir à une vieille et au-
then que noblesse. Désormais, elle devint Ma-
dame De Sardini.
Le couple acheta, en 1600, le Château de
Chaumont sur Loire, et Isabelle put ajouter à son
nom, le tre de Baronne de Chaumont et de Vi-
comtesse de Busancy. Cinq enfants naquirent de
ce e union.
- Elisabeth († 1642)
- Alexandre-Paul Sardiny († 1645) vicomte de Bu-
zanci , sans alliance.
- Madeleine Sardiny (v.1575-ap.1610) a épousé
Jacques de Ro gnac dont elle eut un ls pré-
nommé aussi Jacques (il est dit que Madeleine
avait hérité de la beauté de sa mère).
- Nicolas Sardiny (décédé)
- Paul Sardiny († 1667) baron de Jouy, sans al-
liance.
Ecrit par Ronsard pour le prince de Condé
«Je voudrais au bruit de l’eau
D’un ruisseau
Déplier ses tresses blondes
Frisant en autant de nœuds
Ses cheveux
Que je verrais friser d’ondes
Je voudrais pour la tenir
Devenir
Dieu de ces forêts désertes
La baiser autant de fois
Il y a de feuilles vertes…»
Portrait d’Isabelle de La Tour (vers 1535-
1609), dame de Limeuil, demoiselle d’honneur
de la reine Catherine de Médicis (1519-1589)
bibliothèque bnf Gallica.
Scipion SARDINI.
22 ! 04B - LOU PÉRI DOC , numéro spécial az 2017. Etienne JURESTAL.
E enne JURESTAL.
ché «A surveillé»
Par Jean-Louis FILET.
E enne JURESTAL né le 12 ventose an IX soit le 3 mars 1801 au Fleix (Dordogne).
Il décédera avant 1865 .
ls de Pierre et de Jeanne Denis.
A Virolle, lieudit sur les hauteurs au nord du Fleix (Dordogne) où son père est cul vateur.
Rappel historique : le 2 décembre 1851, Louis Napoléon Bonaparte, président de
la 2e république depuis 3 ans, à quelques mois de la fi n de son mandat pour lequel il ne
peut se représenter, dissous l’assemblée na onale et édicte plusieurs décrets. Cest son
coup d’état.
Dans les journées qui suivirent, il y de nombreux morts, l’insurrec on gagne toute
la France suivi d’une sévère répression avec plus de 25 000 personnes arrêtées surtout
dans le sud (est et ouest) dont plus de 20 000 condamnés par des commissions départe-
mentales dont certains transporter en Algérie et quelqu’un au bagne de Cayenne.
Pour la Dordogne, ils sont 80 poursuivis avec des mo fs qui souvent font sourire.
Il épousera Marie Nouzarède à Saint-Laurent-des-Bâ-
tons en 1829. Ils auront trois lles et deux garçons prénom-
més E enne. La famille est alors installée à Mon gnac lieudit
voisin situé aujourd’hui sur la commune de Montpon-Ménes-
térol. Il exerce la profession de peigneur de chanvre.
Avant 1850, il est déjà connu de la jus ce
pour avoir été poursuivi pour crime d’incendie
contre sa maison, à défaut de preuves il bénéfi -
ciera d’un non-lieu.
Il est alors poursuivi par la commission dé-
partementale de la Dordogne à la suite du coup
d’état de Décembre 1851 dont voici :
Nom : Jurestal E enne, - Numéro d’ordre : 14862
- Numéro dossier : 73.
Lieu de naissance : Le Fleix (Dordogne) - marié
. Domicile : Ménestérol-Mon gnac – Dordogne.
Profession : Tisserand -
Type d’ac vité : Tex le - Secteur : Industrie
Décision de la commission mixte de la Dordogne
: Surveillance
Observa ons en liste générale :
Il a dissipé sa fortune. Très exalté dans ses opi-
nions et ses discours. Péroreur de cabaret. (Par-
ler, discourir longuement et avec une sorte d’em-
phase).
Mo fs et observa ons dans l’Etat de la commis-
sion mixte :
Ayant eu de la fortune qu’il a dissipé. Très
exalté dans ses opinions et ses discours. Péroreur
de cabaret. (Département de la Dordogne. État
des délibéra ons de la commission mixte ins-
tuée par la circulaire du 3 février 1852, A.N.,
BB/30/399).
Sources Liste générale : Archives na onales
F/7/2591, Dossier de pension : Archives na-
onales F/15/4009. Fiche extraite du site Tris-
tan.U-Bourgogne.fr .
Il décédera avant 1865 et ne pourra donc
assister au mariage de son ls E enne qui va se
marier à Paris 7e le 29 mars 1873.
Ce dernier étant « Garde Républicain ».
L’honneur de la famille sûrement !
JURESTAL. numéro spécial az 2017, LOU PÉRI DOC . 04B - ! 23
24 ! 04B - LOU PÉRI DOC , numéro spécial az 2017. Jean-Jacques KAMISKI.
Jean-Jacques KAMISKI.
Mort pour la France.
Le 29 octobre 1917, il intègre le 1er groupe
d’avia on à l’école d’Etampes (photo ci-contre), il est
nommé sergent.
Le 14 décembre 1917, il rejoint lécole dAvord
puis l’école de pilotes de Pau le 31 janvier 1918 et
l’Escadrille « Groupement des Divisions d’Entraine-
ment. »
Il est ra aché au 2e groupe d’avia on escadrille 102.
Par Geneviève COULAUD.
Jean-Jacques KAMISKI est né le 15 décembre 1897 à Bergerac.
Il est mortellement blessé, le 13 mai 1919 et et décède à l’hôpital de Nancy.
Son décès est transcrit à la mairie de Bergerac.
Il est le ls d’Augus n et de Margue-
rite Angèle Sergenton.
Son père est paveur et ils demeurent
« Grand’Rue » dans ce e même ville.
En 1916, c’est un jeune homme de 19
ans, aux cheveux châtain et au visage ovale,
d’environ 1.62m qui est recruté au 108e régi-
ment d’infanterie de Bergerac sous le numé-
ro 986. A ce e date,
il est employé communal à Bergerac.
Jean-Jacques KAMISKI. numéro spécial az 2017, LOU PÉRI DOC . 04B - ! 25
Le sergent Kamiski a fait campagne contre
l’Allemagne du 9 janvier 1916 au 13 mai 1919.
Son courage et son mérite sont récompensés au
cours du confl it
Une fois dans la brigade du 27 mai 1917 «
jeune fusilier mitrailleur de la classe 1917, a pro-
gressé par le terre-plein pour protéger les grena-
diers qui avançaient dans des condi ons diffi ciles
et a fait l’admira on des anciens par son courage
et son mépris du danger »
Cita on du général n 1422 de la 4e armée
du 27 octobre 1918. » Jeune pilote de chasse
qui fait preuve depuis son arrivée à l’Escadrille
des plus brillantes qualités, Il accomplit avec une
rare conscience toutes les missions qui lui ont
été confi ées. Le 26 septembre 1918 a incendié
un drachen dans des condi ons par culièrement
périlleuses. »
Pour ces faits, il a reçu la croix de guerre
avec une étoile de bronze et 1 palme.
Il est mortellement blessé à l’âge de 21 ans en service commandé, le 13 mai 1919,
à Malzéville dans le département de la Meurthe et Moselle, suite à une chute
d’avion et décède à l’hôpital de Nancy.
DRACHEN :
sorte de ballon cap f de forme allongée et
équipé d’un empennage ; on disait aussi une
saucisse.
Morane-Saulnier, équipé du disposi f
de  r à travers le champ de l’hélice,
mis au point par Roland Garros.
26 ! 04B - LOU PÉRI DOC , numéro spécial az 2017. Laure GATET.
Laure GATET.
Mort pour la France.
Elle a fréquenté plusieurs établissements
dans le Sud-ouest, notamment à Périgueux et à
Bordeaux. Plusieurs récompenses lui sont décer-
nées pendant sa scolarité. En février 1926, grâce
à ses résultats au cer cat détudes, elle se voit
off rir une bicycle e par « la société des auto-
mobiles et cycles Peugeot ».
En janvier 1928, Louis Eugène Gatet, son
père, prend pour 14 ans la direc on de l’école
normale d’ins tuteurs de Périgueux et la famille
s’installe dans le quar er Saint Georges, place
Faidherbe dans un appartement de fonc on.
Madame Gatet décrit leur arrivée : « nous avons
débarqué à lécole, malgré le brouillard, et nous
avons une très bonne impression. Grand appar-
tement, très bien situé. »
Laure Gatet est inscrite au collège de
jeunes de lles de Périgueux. En 1927, la direc-
trice la décrit comme « une brune et grande pe-
te lle, si grande déjà pour son âge et si droite,
comme une épée, qui m’examinait avec une
grave a en on ».
De la troisième à la terminale, Laure Ga-
tet est lune des élèves les plus récompensées de
l’école, citée plusieurs fois au tableau d’honneur
avec les félicita ons du conseil de discipline pour
son comportement exemplaire.
Elle ob ent son cer cat détudes secondaires à
la fi n de sa classe de troisième A ; en seconde A,
elle a le premier prix pour ses résultats en ma-
théma ques et en anglais, mais brille aussi dans
toutes les autres ma ères.
Le 11 juillet 1930, elle passe les séries A’ et B
des ses premières épreuves du baccalauréat de
l’université de Bordeaux avec la men on « assez
bien ». en 1931, son succès à la deuxième par e
du baccalauréat li éraire lui ouvre les portes de
l’université. Elle part donc à la faculté bordelaise
sans perdre contact avec le lycée de jeunes fi lles
de Périgueux.
Laure Gatet décide de faire des études de
pharmacie. Elle débute sa forma on par un stage
d’un an de juillet 1931 à octobre 1932 chez Mr
Pasquet à la pharmacie centrale, place de la mai-
rie à Périgueux.
Mais elle décide nalement de sorienter
vers la biochimie. Elle eff ectue sa thèse au labo-
ratoire de chimie physiologique du professeur
Genevois.
Grâce à René Fabre, elle ob ent une
bourse complète de 24 000 francs à par r de
1941.
A Bordeaux, avant la seconde guerre mondiale,
Laure milite dans un groupe dont beaucoup
Par Nicole SARREAU.
Laure Constance Pierre e Gatet est née le 19 juillet 1913 à Boussac-Bourg (Creuse).
Laure, vic me d’une dysenterie, meurt vers le 25 février 1943 à Birkenau.
« Mort Pour La France ».
d’entre eux par cipent à un camp de vacances
catholique (les Barégeois de Bordeaux) près de
Barèges en sou en aux réfugiés de la Guerre
d’Espagne. Le père Dieuzalde, chef de ce camp,
cherche des moyens de résister ; elle assiste ré-
gulièrement aux réunions.
En janvier 1941 elle intègre le réseau de
résistance et de renseignements de la Confrérie
Notre Dame, dont le chef est Jean Fleuret.
Sans que personne ne le sache, elle as-
sume le rôle dagent de liaison. Les renseigne-
ments recueillis « top secret » sont cachés dans
des boîtes de poudre à récurer. Elle ob ent un
laissez-passer afi n de pouvoir franchir la ligne de
démarca on et rendre visite à ses parents à Pé-
rigueux. Elle est souvent fouillée, mais les alle-
mands ne trouve jamais rien.
Chaque semaine, à Montpon, elle subissait
une fouille complète. Et chaque semaine
elle annonçait en souriant :
« Ils n’ont rien trouvés ! »
Le 10 juin 1942, Laure Gatet et trente
trois autres membres du réseau sont arrêtés.
Pierre Cartaud, agent de liaison arrêté le
30 mai avoue sous la torture lexistence du ré-
seau et donne des noms.
Il est 5 heures du ma n quand trois offi -
ciers arrivent chez Laure ; ils fouillent la maison
pendant 4 heures et l’arrêtent.
Le 12 octobre 1942 Laure est transférée
à la prison de Fresnes d’elle ne peut donner
aucune nouvelle, puis au fort de Romainville le
12 janvier 1943.
Le 23 janvier 1943, avec 121 de ses com-
pagnes de prison, elle est transférée au camp de
Royallieu à Compiègne.
Dès le lendemain, 230 d’entre elles sont
entassées aux côtés de 1 200 hommes déjà mon-
tés dans les wagons. Durant le voyage, ils vont
souff rir du froid et de la faim. Les hommes sont
descendus au camp d’Oranienburg, près de Ber-
lin, les femmes poursuivent leur route vers la Po-
logne et Auschwitz.
A l’arrivée, laure Gatet et les autres
femmes sont menées par les SS au camp de Bir-
kenau. A leur entrée, sachant qu’elles ont peu de
chance d’en ressor r, elles chantent « La Mar-
seillaise ».
Laure est tatouée à lavant-bras gauche
sous le matricule 31833.
Elles sont ensuite mises en quarantaine
au block 14, dispensées de corvées et donc
sous-alimentées. Les dix prisonnières les plus
âgées en meurent. Il y a ensuite la photographie
anthropométrique. Les condi ons de vie sont
mauvaises et les communica ons avec l’exté-
rieur rompues.
En 1943, une secrétaire passe dans les
rangs pour recruter des biologistes, botaniste et
chimiste pour un nouveau programme. Mais
Laure, vic me d’une dysenterie, meurt avant le
lancement de ce programme, vers le 25 février,
aucune le re nayant été adressée à la famille
pour confi rmer ce e date..
Lacte de décès, établi plus tard l’est na-
lement le 19 décembre 1946 à Paris avec la men-
on « Mort Pour La France ».
Par décision du Général de Gaulle elle est
décorée à tre posthume de la croix de guerre
1939-1945 avec palmes. Elle est élevée au grade
de sous-lieutenant par le ministre de la guerre
Coste-Floret le 24 mai 1947 et nommée cheva-
lier de la Légion d’Honneur le 10 novembre 1955
par le Président Coty qui lui a ribue également
la médaille de la Résistance.
Depuis le 9 sep-
tembre 1992, la men-
on « mort en dépor-
ta on » est apposée
sur l’acte de décès de
Laure Gatet.
Laure GATET. numéro spécial az 2017, LOU PÉRI DOC . 04B - ! 27
28 ! 04B - LOU PÉRI DOC , numéro spécial az 2017. Maurice MAURY.
Maurice MAURY.
Mort pour la France.
Par Pierre MILLET.
Maurice MAURY est né au village de Tourneburie à Liorac-sur-Louyre le 23 octobre 1887.
il est mort tué à l’ennemi le 5 décembre 1914 à Somme-Suippe (Marne)
Il est le fi ls de Jean MAURY et Marie LASSERRE, domes ques. À son recrutement à Bergerac
en 1907, il porte le Matricule n° 1072.
À la déclara on de la Guerre en août 1914, il réside à Lalinde (24). Il est cul vateur. Rappelé
et incorporé au 209e RI d’Agen, il appar endra à la 19e Compagnie. Sur sa che à Mémoire des
Hommes et la transcrip on de son acte de décès transcrit à Lalinde le 5 juin 1915,
il est mort tué à l’ennemi le 5 décembre 1914 à Somme-Suippe (Marne). Il est inhumé
au cime ère militaire de Minaucourt-le-Mesnil-les-Hurlus (51) après un transfert du corps depuis
Souain-Perthes-lès-Hurlus (51) le 19 août 1921.
Cet avis de transfert indique comme date de décès le 1er octobre 1914. Sur sa che matricule
il est aussi dit décédé le 1er octobre1914.
Il est inscrit sur le monument
aux morts de Lalinde .
(photo ci dessus).
La famille dé ent un cer cat de décès signé par le Médecin auxiliaire de service ayant consta-
té le décès de Maurice MAURY, affi rmant qu’il est « décédé à la suite d’une blessure à la tête et que
la mort a été instantanée » et déclarant qu’il a été « tué à l’ennemi aux Hurlus le 1er octobre 1914 ».
Ce cer cat est daté du 5 décembre 1914.
Le webmaster du SGA Mémoire des Hommes, que jai contacté pour lui faire part de ce e
anomalie, considère que l’acte de décès est seul à faire foi et ne reconnt donc que la date indiquée
par celui-ci comme valable. Il est di cile de faire reconnaître ses erreurs à l’administra on. Maurice
MAURY est donc décédé 2 fois.
Maurice MAURY. numéro spécial az 2017, LOU PÉRI DOC . 04B - ! 29
Ci-dessus Fiche «Memoire des Hommes» et
ci-dessous la men on sur sa fi che matricule
30 ! 04B - LOU PÉRI DOC , numéro spécial az 2017. NADAL de SAINBTRAC.
Jean NADAL de SAINTRAC.
Député de la Guadeloupe.
Par Nicole SARREAU.
Jean Nadal de Saintrac naît le 03 avril 1745 à Verteillac.
il décéda le 06 février 1809 à Pointe-à-Pitre.
On constate que la famille NADAL
est bien implantée en Périgord et on la trouve
beaucoup dans la magistrature.
En 1679 on trouve :
Elie NADAL curé de Saint Antoine de Bassillac ;
Hélie NADAL sergent royal dans le canton de Sa-
vignac ;
François NADAL archer de la ville de Périgueux ;
François et Pierre NADAL Jésuites ;
Jean NADAL Sieur des Barrières, avocat à la Cour.
Sicaire NADAL a été bap le 27 juin
1706 à Coutures et nommé conseiller au siège
présidial de Périgueux le 5 mai 1740. Il était le
ls de François, avocat à la Cour, juge sénéchal
de la Tour Blanche.
Les NADAL DE SAINTRAC avaient acquis en 1761
droit de banc et de tombeau en léglise de Ver-
teillac.
De son mariage à Coutures vers 1739 avec Anne
DEBAYS sont nés cinq enfants à Verteillac.
Léonarde en 1740, Jean en 1744, Jean en 1745,
futur député à la Cons tuante, Jeanne en 1746,
Suzanne en 1748.
Sicaire décède en 1788 à l’âge de 82 ans, il est
enterré à Verteillac.
A quel moment la famille NADAL de-
vint-elle DE SAINTRAC ?
Lors de la naissance de Sicaire à Coutures,
il est « fi ls de François NADAL »
En 1734, dans un inventaire après décès
de « Messire François NADAL, avocat à la Cour
», il est men onné : les sieurs DES BARRIERES ET
CINTRAC. Ce sont ses deux fi ls Jean et Sicaire.
Rien n’indique qu’ils soient nobles. Il est courant
au XVIIe et XVIIIe siècle que pour dis nguer les
enfants les uns des autres, on inscrive à la suite
de leur nom, un patronyme ou un lieu. Cest le
cas pour SAINTRAC, déforma on du nom d’un
hameau « Cintrac », à Coutures où la famille NA-
DAL possédait des biens. Le testament de 1734
men onne bien CINTRAC qui serait devenu peu
à peu « SAINTRAC ».
« fi ls naturel et légi me de Sicaire, conseiller en la sénéchaussée de Périgueux y habitant et
de dame Anne DEBAYS.
NADAL de SAINBTRAC. numéro spécial az 2017, LOU PÉRI DOC . 04B - ! 31
A quel moment notre futur cons tuant s’embarque-t-il pour la Guadeloupe ?
Dans les registres d’embarquement, on trouve un Jean NADAL. Il s’embarque à Bordeaux le 08 no-
vembre 1771 sur le navire « l’aimable Marie ». La des na on du navire est Saint Domingue mais on
peut supposer qu’il ait fait escale à la Guadeloupe.
Selon un acte de mariage du 25 janvier 1773 en Guadeloupe, il se marie avec Demoiselle Catherine,
Thérèse de BOVIS.
Il revient au moins une fois en France. Le 16 juin 1786, le navire « le bon enfant » arrivant de Guade-
loupe, débarque à l’île de Ré et « à leurs frais », Demoiselle Thérèse de BOVIS, créole de la Guade-
loupe, épouse de SAINTRAC,
son fi ls Louis de SAINTRAC créole de 7 ans, le frère de madame de SAINTRAC, Félix de BOVIS, créole
de la Guadeloupe, âgé de 18 ans, la femme de chambre de Madame de SAINTRAC et Jean Maximilien
de VERNOU créole de 18 ans.
Le 01 août 1786, descend du navire « la Louise » à Bordeaux, « à ses frais », le sieur NADAL DE SAIN-
TRAC de Périgueux, conseiller à la Guadeloupe. Ses autres enfants sont-ils déjà en France pour y
recevoir une éduca on conforme à leur rang ? NADAL DE SAINTRAC repart seul pour la Guadeloupe
en septembre 1787 sur le navire « le bon accord », en compagnie de Jean COQUILLE et Christophe
COQUILLE dit DUGOMMIER.
Il est élu député de la Guadeloupe en avril 1789.
Il revient en métropole en 1790 pour par ciper aux travaux de l’Assemblée Cons tuante et fut l’un
des cinq membres députés de lAmérique à l’Assemblée Na onale. Retourné en Guadeloupe, il reprit
sa charge au conseil souverain puis fut élu Président.
Le 16 fruc dor de l’an XI, il fut nommé juge du tribunal de première instance de Pointe à Pitre il
décéda le 06 février 1809.
Les États généraux de 1789 sont convoqués par le roi Louis XVI le 24 janvier 1789.
32 ! 04B - LOU PÉRI DOC , numéro spécial az 2017. OBROUTCEFF général.
Nikolaï Nikolaevitch OBROUTECHEFF.
Général, Chef d’état-major de l’armée russe.
Une légende raconte qu’Il a connu sa future épouse
lors de son hospitalisa on à Paris suite à une chute de
cheval. On la dit son infi rmière, mais plus vraisemblable-
ment visiteuse de la Croix Rouge comme l’écrit Joelle et
Michel Bernard, auteur du livre cité plus loin. Ce dernier,
en voyage d’étude à Paris, était hébergé chez Monsieur
Nicolas Millot dont la lle Marie-Léon ne avait 18 ans. Le
charme slave du colonel Obroutcheff a fait le reste !!!. je
cite l’auteur du livre. A son mariage elle est dite sans pro-
fession. Lécart d’âge entre eux est de 14 ans.
Par Jean-Louis Filet.
Nikolaï Nikolaevitch Obroutcheff né le 21 novembre 1830 (calendrier julien) à Varsovie .
il décéda le vendredi 8 juillet 1904 en son chateau de Jaure..
Varsovie où son père, colonel, est en poste et non Saint-Pétersbourg comme indiqué sur son
acte de mariage. Fils de Nicolas Obroutcheff , qu’il aura peu connu et de Marie Kolotova sa mère qui
en 1862 est dite inspectrice de la communauté impériale des demoiselles nobles à Saint-Péters-
bourg.
Il écrivit : Essai sur l’histoire de la li érature militaire puis Commentaire sur les sources docu-
mentaires d’histoire antérieures à 1725. Fut professeur à l’académie d’état-major.
Chef d’état-major de larmée russe, il avait pour habitude de passer tous les ans, ses vacances
à Jaure. Grand-croix de la Légion d’Honneur. Un instant envisagé comme ministre de la guerre russe,
il prenait sa retraite en 1898 pour venir se re rer dans son château de Jaure.
Ils se sont mariés le 11 septembre 1862 à Paris dans le 6e arrondissement. On le dit le
21 novembre 1830 à Saint Pétersbourg. Colonel de l’état-major de la cour impériale à Saint-Péters-
bourg, son père Nicolas est décédé. Marie est domiciliée 32 rue de Vaugirard. Ses parents sont dits
ren ers.
Ils n’ont eu qu’un seul enfant : Illia Nikolaevitch en 1863 qui décèdera dans son jeune âge.
OBROUTCEFF général. numéro spécial az 2017, LOU PÉRI DOC . 04B - ! 33
Le vendredi 8 juillet 1904, deux offi ciers,
le capitaine Auber n et le lieutenant Burg se
présentent à la mairie de Jaure pour déclarer le
décès du général Nikolaï Obroutcheff . Les deux
offi ciers du 15e régiment de Dragons sont ses
neveux. Il était âgé de 74 ans, en retraite depuis
1897 qu’il passait dans sa propriété familiale de
Jaure et il avait l’habitude de par ciper ac ve-
ment à la vie du lieu.
Les obsèques seront célébrées le 15 juillet
1904, en l’église russe de la rue Daru à Paris. Le
corps étant arrivé la veille de Neuvic. Après la cé-
rémonie, le corps a été replacé sur le corbillard,
après un défi militaire, nombreuses personna-
lités ont suivi le corps jusqu’à la gare du nord où
ensuite il par t pour Saint-Pétersbourg.
Une cérémonie religieuse devait avoir lieu
dans l’après-midi à Jaure. Elle a été contreman-
dée à la suite du refus fait par le curé de Grignols
de réciter des prières sur le cercueil du général,
qui n’est pas catholique romain, mais grec ortho-
doxe. Le vicaire général, consulté par dépêche
n’a pas cru devoir forcer la résistance du curé.
Un an plus tard, son épouse cèdera à
Paris 15, rue de Chateaubriand à l’âge de 62 ans,
le 1er juin 1905. Elle est inhumée dans le cime-
ère de Jaure avec sa famille.
Quand l’éminent soldat qui est à la tête
de l’état-major général de larmée russe peut
dérober à ses absorbantes occupa ons quelques
journées de loisirs, il prend le train et, après avoir
fait plusieurs milliers de kilomètres arrive sans
bruit à Jaure(s), en veston, les mains dans les
poches, comme un bourgeois qui viendrait à sa
campagne. Une demi-heure après, il est dans ses
champs, au milieu de ses travailleurs, respirant à
pleins poumons, admirant la jolie nature qui l’en-
vironne et trouvant dans ce e contempla on un
charme apaisant qui pénètre et repose.
D’une rare aménité, aux allures ouvertes
et accueillantes, le général est très populaire
dans le pays. Mme Obroutcheff (née Millot), qui
est Française, a conquis, elle aussi, par son ex-
trême bonté, les respectueuses sympathies de
tous.
Hélas ! La bonne dame et son mari ne
font pas un long séjour à Jaure (s). Quarante-huit
heures au printemps, trois semaines à l’automne
et c’est tout.
En septembre, Jaure(s) reçoit de nom-
breuses visites. Cest l’époque de la villégiature ;
tout le monde est aux champs. Cest aussi la pé-
riode des grandes manœuvres, et si d’aventure
il arrive qu’un régiment passe de ces côtés, il est
cordialement fêté par les châtelains. Il y a deux
ans, le 108e qui regagnait Bergerac, sa garnison,
s’arrêta à Jaure (s). Le général dObroutcheff ou-
vrit toutes grandes les portes de son château et
insista pour avoir à sa table le corps en er des
offi ciers. La musique du régiment qui jouait dans
les jardins a aqua soudainement un air dont les
premières notes allèrent droit au cœur du géné-
ral. Cétait la marche russe.
Chaque année, à la Saint-Firmin, vers la n
septembre, Jaure(s) célèbre sa te patronale. A
ce e occasion, M et Mme Obroutcheff se mêlent
aux groupes des paysans venus de toutes parts à
la frairie.
Le soir, le château s’illumine et le général
fait  rer un superbe feu d’ar ce.
D’un autre côté, la terre périgourdine a
séduit un autre russe, ami du général, le comte
Pratazoff , propriétaire à la Beylie, non loin de
Jaure(s) à Saint-Jean-d’Es ssac.
34 ! 04B - LOU PÉRI DOC , numéro spécial az 2017. Pierre PUIFFE.
Pierre PUIFFE.
Mon ancêtre guillo .
Il épouse le 11 juillet 1780 à Sainte Ma-
rie de Frugie, demoiselle Catherine, Marie Roger
(1754-1826), Demoiselle des Lines, lle de Jean
Roger, sieur de la Séguinie et tronille Demai-
son, demoiselle des Ranneaux.
Le couple a quatre enfants :
Jean (de) Puiff e (1782-1869), qui épouse
Marie Fayollas (1791-)
Jean (de) Puiff e (1783-1811), célibataire,
il décède en Hollande où il est Sergent
Marie, Françoise, Marguerite (de) Puiff e
(1787-), qui épouse Pierre Labrousse (1784-)
Anne (de) Pui e (1792-1846), qui épouse
Pierre Laco e (1793-1846), (mes ancêtres à la
6e généra on).
Par Sébas en CHAMINADE.
Pierre Puiff e est né le 24 juin 1751 au lieu-dit Magondeaux à Sainte-Marie-de-Frugie.
Il est mort guillo né le 17 juin 1794 à Paris, à la Barrière du trône
Pierre Puiff e (en fait Pierre de Puiff e sur son acte de naissance) né le 24 juin 1751 au lieu-dit
Magondeaux à Sainte-Marie-de-Frugie, aujourd’hui La Coquille.
Il est le ls de Pierre de Pui e, sieur de Magondeaux et de Demoiselle Françoise de Curmond.
Il est mort guillo né le 17 juin 1794 à Paris, à la Barrière du trône, était un notaire royal (de
1778 à 1793), procureur d’o ce de la juridic on de Ribeyreix et de la baronnie de Courbefy.
Il est enseveli dans une fosse commune du cime ère de Picpus à Paris.
Pierre (de) Puiff e a été jugé pour propos fana ques et contre-révolu onnaires.
Jugement du tribunal criminel du 2 nivôse
an II
Aujourd’hui deuxième Nivôse an II de la
République entrent dans l’auditoire, Mar al D’Al-
by président, Durand, Lacharmie, Galaup juges,
Jean Debrégéas, accusateur public et Lafus ère
gre er.
Laccusateur public a dit, qu’en vertu d’un
arrêté pris par le comité révolu onnaire de sur-
veillance du district d’Excideuil, dans la séance du
... dernier, portant que le nomPuiff e, notaire,
de la commune de Sainte Marie de Frugie, seroit
traduit devant le tribunal du département de la
Dordogne, seant à Périgueux, comme prévenu
d’avoir tenu des propos, fana ques, contre-revo-
lu onnaires, tendant à lavilissement et à la dis-
persion de la conven on na onale et à discréditer
les assignats le dit Puiff e avait été remis dans la
maison de jus ce du présent département il
est actuellement détenu ; qu’ayant examiné les
toutes les pièces qui lui ont été envoyées par le sus
dit comité, il s’est aperçu que le dit Puiff e est pré-
venu de plusieurs délits contre-révolu onnaire,
mais qu’il en pense pas que ces délits soient de la
compétence du tribunal, ne connaissant aucune
loi qui lui en a ribue la connaissance.
Et a requis, en conséquence, qu’il fut or-
donné par le tribunal, que le dit Puiff e serait tra-
duit devant le tribunal révolu onnaire établi à Pa-
ris, pour y être poursuivi et jugé conformément
aux lois et signé : DEBREGEAS.
Sur quoi le tribunal criminel, faisant droit
de la réquisi on de l’accusateur public, consi-
dérant qu’aucune loi n’a indéfi niment érigé les
tribunaux criminels ordinaires en tribunaux ré-
volu onnaires, dont la connaissance leur est ex-
pressément a ribuée par les lois : qu’au nombre
Pierre PUIFFE. numéro spécial az 2017, LOU PÉRI DOC . 04B - ! 35
Pierre (de) Puiff e a été jugé pour propos fana ques et contre-révolu onnaires.
Exemple de propos lors du recrutement : «Voilà mes amis, que l’on demande actuellement les
jeunes gens de 18 à 25 ans. Vous savez bien que lorsque les seigneurs voulaient faire de grands repas,
ils avaient de grands desserts ; on veut faire comme cela des garçons, on veut les manger en salade,
quand il n’y aura plus de garçons, on prendra les hommes mariés, mais f..... Si tous étaient de mon
avis, nous marcherions sur Paris pour détruire la Conven on.
de ces délits ne se trouvent pas ceux dont le dit
Puiff e est prévenu et qu’enfi n l’art.15 de la sec-
on 3 du décret du 14 frimaire dernier défend
expressément a toutes autorités cons tuées et
a tous fonc onnaires publics de faire de faire
des actes qui ne sont pas de leur compétence,
d’empiéter sur d’autres autorités et d’outrepas-
ser les fonc ons qui leur sont confi ées.
Ordonne qu’à la diligence de l’accusateur
public le dit Puiff e sera incessamment traduit
devant le tribunal révolu onnaire établit à Pa-
ris, pour y être poursuivi et jugé conformément
aux lois et qu’à cet eff et les pièces envoyées
par le comité révolu onnaire du district d’Exci-
deuil, seront à la même diligence renvoyées et
remises au gre e du dit tribunal.
Fait et jugé les jours, mois et an que dessus.
source Gallica
36 ! 04B - LOU PÉRI DOC , numéro spécial az 2017. Sainte QUITTERIE.
Sainte QUITTERIE.
Par Jean-Pierre M. &
Jean-Louis F.
Serait la fi lle d’un roi wisigoth.
Décapitée vers 472.
La fontaine de Loumagne. Il existait, il y a encore quelques dizaines d’années, sur la commune
de Saint Jean d’Es ssac, une fontaine miraculeuse au n fond d’un vallon sauvage, caché par
la foret.
Elle devait être connue depuis la nuit des temps pour les vertus de son eau miraculeuse,
sans doute bien avant l’époque gauloise et bien avant Charlemagne qui avait fait construire sur
la colline la dominant une abbaye pour femmes dépendant de celle de Châtres, dont il ne reste
aucune trace.
Je me souviens étant enfant avoir vu des femmes, souhaitant comba re leur stérilité, boire
l’eau de la fontaine en rendant grâce à Sainte Qui erie.
Placée là par la chré enté pour remplacer sans doute quelque ancienne divinité païenne que
les gens du pays adoraient encore et con nuaient à adorer au milieu du siècle dernier.
Le pe t réservoir en forme de lavoir s’écoulait leau miraculeuse était rempli de pièces
d’argent déposées là en remerciements à Sainte Qui erie.
Quoi qu’il en soit, c’était un endroit merveilleux, au charme mystérieux, envoûtant où chaque
année, au mois de Juin, se déroulait un pèlerinage.
De nos jours la fontaine est devenue un réservoir en béton d’s’écoule un méchant let
d’eau que prolonge un maigre ruisselet noyé dans les fougères.
Le pèlerinage a tenté de reprendre, mais peu de monde le suivent, le charme est rompu.
Au-dessus du vallon garde encore son mystère...
Mais cela est une autre histoire, Il vaut mieux en garder le secret.
Certaines choses ne se racontent pas…
François Eva
Selon la légende, qui prend des libertés avec la vérité historique, Qui erie était la lle d’Ae us,
roi wisigoth de Toulouse. Refusant la main de Germain, lexécuteur des basses œuvres de son père,
elle s’enfuit à Aire-sur-l’Adour déguisée en cavalier pour échapper aux sollicita ons du prétendant et
à la colère de son re. Sa fugue intervint peu de temps après sa conversion au chris anisme accom-
pagnée d’un vœu de chasteté. Germain fi nit par la retrouver et la décapita.
La légende dit que quand sa tête toucha terre, une fontaine jaillit. Qui erie aurait pris sa tête
bien lavée dans ses bras pour la déposer en haut du plateau du Mas, se trouve aujourd’hui son
sarcophage (dans la crypte de l’église Sainte-Qui erie d’Aire).
pourquoi, contrairement au culte d’intercession et de guéri-
son d’Aire sur Adour (église et tombeau de la sainte), les pèlerins et
les pra quants y viennent-ils demander à la sainte la protec on des
femmes enceintes et la guérison de la stérilité, dans la mesure où Ste
Qui erie guérit normalement de la folie et de la rage ?
peut être, si on fait référence à sa légende, elle aurait huit soeurs d’
ce e protec on demandée par les femmes enceinte ....En Dordogne.
Sainte QUITTERIE. numéro spécial az 2017, LOU PÉRI DOC . 04B - ! 37
Sainte Qui erie est une jeune vierge de sang royal wisigoth, qui préféra mourir plutôt
que de renier sa foi.
Décapitée vers 472 dans le palais royal d’Aire-sur-l’Adour, elle porta, selon la légende,
sa te entre ses mains jusqu’au bap stère de la ville se trouve une fontaine qui porte
désormais son nom.
Elle est fêtée le 22 mai.
38 ! 04B - LOU PÉRI DOC , numéro spécial az 2017. RIBAULT DE LAUGARDIERE.
RIBAULT DE LAUGARDIERE.
Edile, érudit et historien du Nontronnais.
Armorial : de gueules, à la fasce d’argent,
chargée de trois quintefeuilles de gueules, ac-
compagnée de 3 croix de malte, 2 et 1, d’argent.
Ascendance :
Madeleine Ribault, vivait en 1686, dame
de Thuisseau et de Montlouis, lle de pierre Ri-
bault écuyer Seigneur de la Grenoillère et de Yo-
lande de Ferraude.
La famille Ribault est originaire de Bre-
tagne.
Le chef de la branche à laquelle appartenait Ma-
deleine Ribault à aujourd’hui pour chef de nom
et d’armes : Pierre-Henri Ribault de Laugardière,
ef possédé par la famille près de Beaupréau en
Normandie.
Le chef de la branche née, Joseph Hya-
cinthe Ribault de Laugardière était o cier Royal
Comtois et épousa Marie-Françoise de Nicolas,
sa cousine germaine, lle du comte de Voutron,
Chef d’Escadre.
De ce mariage naquit Guillaume Henri,
qui ayant subi de nombreuses pertes dans les
révolu ons de France et de Saint Domingue, fut
contraint, comme grand nombre de ls de fa-
mille de lépoque, d’entrer dans l’administra on
des contribu ons indirectes.
Le jeune fonc onnaire est alors envoyé à
Nontron il épousa en 1813 Françoise Louise
Grolhier-Desbrousses, lle du procureur impé-
rial.
De ce e union, naquit le 29 mars 1814,
Pierre-Henri Ribault de Laugardière.
Par Nicole SARREAU.
Pierre-Henri Ribault de Laugardière nait le 29 mars 1814 à Nontron.
Où, il décède le 16 avril 1887.
Il est le ls de Guillaume Henri Ribault de Laugardiere, jeune fonc onnaire à Nontron il
épousa en 1813 Françoise Louise Grolhier-Desbrousses, fi lle du procureur impérial.
En plus de la profession d’avo qu’il
exerça pendant 22 ans, ses concitoyens l’appe-
lèrent au conseil municipal il devint Maire en
1847. Elu ensuite conseiller d’arrondissement, il
a conservé ce mandant pendant 30 ans auquel
il renonça en 1883, pensant l’heure venue de la
retraite.
Il fut administrateur de l’hospice de Non-
tron et de la Caisse d’Epargne pendant de nom-
breuses années.
Trésorier de la Fabrique pendant 20 ans,
il a coopéré à la réhabilita on de l’église de Non-
tron.
Re ré auprès de sa famille, il employa ses
dernières années à rédiger en détail l’histoire du
chef-lieu et de l’arrondissement de Nontron, tra-
vail commencé en 1873 alors qu’il était membre
ac f de la Société d’agriculture, sciences et arts
de la Dordogne.
Dans Notes historiques sur le Nontron-
nais, il répertoriait les faits militaires, l’invasion
des romains, les Sarrasins et les Normands, les
guerres contre les Anglais, les guerres féodales
et religieuses, la Ligue et la Fronde, la baronnie
de Nontron et de ses 22 châtellenies, son organi-
sa on municipale, son état judiciaire, ses ins tu-
ons religieuses, églises, couvents et chapelles.
Le profi t de la vente alla à la restaura on du
sanctuaire de Notre Dame des Clercs.
Pierre Henri Ribault de Laugardière avait
une connaissance parfaite de la France d’avant
1789. A n de poursuivre son étude du canton
et la diff usion de ses recherches, il engagea tous
les détenteurs de documents antérieurs à 1800 à
bien vouloir lui en confi er létude.
Mais il ne put poursuivre son œuvre. Il dé-
céda dans la nuit du 16 avril 1887, laissant ina-
chevée la monographie du canton de Nontron
qu’il voulait faire rer en brochure. Cest Mau-
rice de Lasserve, son gendre qui se chargea de
faire exécuter ce projet.
RIBAULT DE LAUGARDIERE. numéro spécial az 2017, LOU PÉRI DOC . 04B - ! 39
La Société historique et archéologique du Périgord ne tarissait pas d’éloges « sur l’érudit, le
chercheur consciencieux qui s’était fait, pour nous servir, l’historien de nos vieux monuments et des
faits de nos ancêtres Nontronnais ».
( extrait de l’éloge funèbre de Mr Ligeoix de la Société Historique et Archéologique du Périgord.)
Pierre Henri Ribault Laugardière
s’était marié le 28 juin 1846 à Nontron
avec Marie Louise Mazerat dAzat.
Ils auront 3 lles :
- Marie Louise Henrie e née le 07 oc-
tobre 1850,
- Marie Françoise Camille née le 30 oc-
tobre 1853 et décédée le 20 mars 1855
- Marie Françoise Louise née le 09 février
1856 mariée le 01 juillet 1879 à Nontron
avec Maurice Teyssandier de Lasserve qui
remplaça son beau-père comme membre
à la Société Historique et Archéologique
du Périgord.
40 ! 04B - LOU PÉRI DOC , numéro spécial az 2017. SEM.
Georges GOURSAT dit SEM.
Caricaturiste.
Par Nicole SARREAU.
Georges GOURSAT naît le 22 novembre 1863 rue d’Enfer à Périgueux.
Il meurt à Paris le 26 novembre 1934.
Fils d’André GOURSAT commerçant négociant et de Claire Marie Philippine SAINTMARTIN
mariés à Angoulême.
D’une fratrie de 9 enfants, il fait ses études chez les jésuites à Sarlat jusqu’à l’obten on de son bac-
calauréat.
Au décès de son père, il fait un bref passage dans le commerce familial, mais s’en détourne très vite.
On croise le plus souvent ce dandy dans les rues de Périgueux muni de son carnet à croquis.
Après Bordeaux et Marseille où il montre les fi gures locales, pe tes mains ou travailleurs des
rues, il devient parisien en 1900 et se confronte à la vie parisienne.
Autodidacte, il profi te de lâge dor de
la caricature et s’a rme dans le dessin des sil-
houe es.
La presse parisienne accueille ses dessins avec
intérêts dans l’eff ervescence de l’exposi on uni-
verselle. Il collabore régulièrement dans plu-
sieurs journaux au Gaulois, à l’Illustra on, au
Figaro.
Le monde des courses lui ouvre ses portes
et un champ d’observa on immense.
De 1900 à 1914 il produite 14 albums sor-
s de ses carnets. Il sait s’entourer de profession-
nels mé culeux, coloristes, maîtres ar sans en-
lumineurs pour ses pochoirs. SEM va simplifi er le
graphisme des affi ches publicitaires, reprenant
le style inauguré par Toulouse-lautrec, qui privi-
légie le geste sur laspect décora f. Il a su trouver
un style diff érent et adapter son dessin pour ré-
pondre aux besoins de la communica on publici-
taire.
Cest son premier album qui le propulse
au premier plan de la scène mondaine et ce e
société insouciante le mène dans tous les mieux
à la mode des cafés et théâtres parisiens aux
plages de Deauville et au Casino de Monte-Carlo.
En 14/18, il est correspondant de guerre
pour « le journal ». Mais il ne voit du front que
ce que les généraux veulent bien lui laisser
voir ; il est ému cependant de la vision de ces
hommes et bêtes malmenées au combat.
Au lendemain de la guerre, il observe une so-
ciété en muta on où la voiture a remplacé les
chevaux, les tements ont changés, le jazz fait
irrup on dans Paris, l’électricité change la vie
des parisiens.
En 1927, il a publié une trentaine d’al-
bum et son dernier est infl uencé par les mul -
ples voyages qu’il fait en Angleterre.
Au cours de ses trente années passées sur la
scène ar s que il croise les noms qui feront
basculer le siècle dans la modernité, Cocteau,
Rodin, Coco Chanel, Mounet-Sully Sacha Guitry,
pierre brasseur, Victorien Sardou jusquà Co-
le e et pierre Lo , entre autres.
Il meurt à Paris le 26 novembre 1934
salué comme un ar ste qui aura marqué une
époque révolue à l’aube du second confl it
mondial.
Il est inhumé au cime ère nord de Périgueux.
SEM. numéro spécial az 2017, LOU PÉRI DOC . n° 04B - ! 41
La grange dîmière de La Cassagne
est surnommée le Temple, car elle a probable-
ment appartenu aux Templiers.
Elle est maintenant reconver e en musée
consacré au caricaturiste SEM.
42 ! 04B - LOU PÉRI DOC , numéro spécial az 2017. Gabriel TARDE.
Jean Gabriel TARDE.
juriste, sociologue et philosophe.
Il reje e la théorie de l’origine physique de la crimi-
nalité, lui prêtant plutôt un aspect sociologique et psycholo-
gique.
Tarde pense qu’il y a deux no ons pour expliquer les
mouvements sociaux ; l’imita on et l’inven on. L’imita on
car chacun voit ses semblables et se retrouve lui-même en
eux. Comme un jeu de miroir, chacun en vient à faire comme
l’autre, pour que l’autre se reconnaisse en lui et inversement,
pour que la vie en société soit possible et compréhensible et
devienne un partage de points communs. Pour lui, la presse
a un rôle fondamental car elle peut faire naître une opinion
publique et devenir garante du bon fonc onnement d’une
démocra e.
Pour Tarde l’imita on c’est d’abord croyance et désir
dont la propaga on se fait de l’intérieur vers l’extérieur, de la
pensées aux actes. Ensuite, de l’élite vers le peuple, d’indivi-
dus sensés en haut de la hiérarchie sociale (ar stes, savants,
spécialistes) vers le bas de la société inférieure (ouvriers, sa-
lariés non quali és).
Par Nicole SARREAU.
Jean Gabriel Tarde naît le 12 mars 1843 à Sarlat.
il décéda le 12 mai 1904 à Paris.
Il est le fi ls de Pierre Paul Tarde, Juge du Tribunal Civil et d’Anne Gabrielle Aline Roux.
Il devient juriste, sociologue et philosophe à la base de la criminologie moderne.
Son livre in tulé « les lois de l’imita on » (1890) rend compte des comportements sociaux
selon des tendances psychologiques individuelles.
Ses travaux sont restés dans l’ombre de son concurrent Emile Durkheim, mais son œuvre est
redécouverte de nos jours, œuvre établie en parallèle de sa carrière de magistrat.
Pour lui, c’est « une sorte de château d’eau
social d’la cascade con nue de l’imita on doit
descendre ». Et si le sommet du château d’eau
ne propose plus rien de neuf et reste sur ses
conven ons anciennes alors « on peut dire que
sa grande œuvre est faite et son déclin avancé ».
Tarde es me que « la foule est un phéno-
mène passionnel, ins nc f et dangereux car in-
contrôlable ».
Gustave Le Bon, avec qui Tarde à sou-
vent correspondu es me dans « Psychologies
des foules » : « des milliers d’individus séparés
peuvent à un moment donné, sous l’infl uence
de certaines émo ons violentes, un grand évè-
nement na onal par exemple, acquérir les carac-
tères d’une foule psychologique ». Il en  re là, la
no on nouvelle de « public », le groupement du
futur.
« La philosophie pénale » (1890) est au-
jourd’hui u lisée en criminologie, car il y a refon-
une théorie de la responsabilité. Les causes
des crimes sont à chercher dans les origines so-
ciales et psychologiques des criminels.
En parallèle de sa fonc on de juge qu’il
occupe jusqu’à sa mort le 12 mai 1904 à Paris,
Gabriel Tarde écrit également des poèmes, des
pièces de théâtre, mais reste discret sur le plan
poli que.
Gabriel TARDE. numéro spécial az 2017, LOU PÉRI DOC . 04B - ! 43
Marié à Marie Alfrede Eugénie Marthe Bardi Delisle,
ses fi ls Alfred, Paul et Guillaume poursuivent un moment son œuvre.
Il est Chevalier de la Légion d’honneur.
Pe te explica on pour les non sociologues : Emile
Durkheim et Gabriel Tarde se sont beaucoup
aff rontés par ar cles interposés.
44 ! 04B - LOU PÉRI DOC , numéro spécial az 2017. Jean dit Albéric UZÉ.
Jean dit Albéric UZÉ.
Mort pour la France 14-18.
Par Pierre MILLET.
Jean UZÉ est né le 23 septembre 1887 à Saint-Laurent-des-Bâtons (Dordogne).
Il décède le 31 août 1915 à l’hôpital Chanzy à Sainte-Menehould (Marne).
Il est le fi ls de Jean UZÉ et Jeanne COSTE, cul vateurs.
À son recrutement à Bergerac en 1907, il porte le matricule 1066
Cul vateur, il réside à Saint-Marcel-du-Périgord (Dordogne).
Il est incorporé au 50e RI le 7 octobre 1908 et renvoyé en congé le 25 septembre 1910.
En 1911, réside à Couze-et-St-Front (Dordogne).
Il se marie le 23 septembre 1911 à Couze-et-St-Front avec Marie DELBOS.
En 1912, il réside à Saint-Marcel-du-Périgord.
A l’assaut des for ns allemeands
de Beauséjour.
Monument aux morts de
Saint-Marcel-du-Périgord (Dordogne).
photo Pierre Millet.
Il est rappelé à l’ac vité le 4 août
1914 et passe au 53e RI le 27 mars 1915
et au 81e RI, 12e Compagnie, le 28 mars
1915 comme soldat 2e classe. Le 29 août
1915,
il est blessé à Beauséjour (com-
mune de Minaucourt-le-Mesnil-lès-Hur-
lus dans la Marne). Il a une fracture ou-
verte très supérieure fémur droit ;
plaie en séton cuisse gauche ;
plaie d’épaule gauche en séton.
Jean dit Albéric UZÉ. numéro spécial az 2017, LOU PÉRI DOC . 04B - ! 45
Fondé en 1825, à lorigine simple ferme si-
tuée le long chemin reliant Minaucourt à
Mesnil-les-Hurlus, le village de Beauséjour
est pris dans la tourmente de la Première
Guerre mondiale et ses habitants sont éva-
cués le 2 septembre 1914.
Il est le théâtre de combats meurtriers après
l’arrêt de la retraite de la Marne le 14 sep-
tembre 1914, les Allemands campant sur une
ligne comprenant Beau-Séjour. Les soldats
français essayeront de reprendre la ferme
mais les Allemands avaient organisé et for-
é un lacis de tranchées sur la hauteur, à
1500 mètres au nord de celle-ci. Ce e posi-
on formidablement protégée, à laquelle se
heurteront les marsouins et fantassins tout
au long du premier trimestre de 1915, sera
bap sée « For n de Beauséjour »2. Ce bas-
on sera pris et repris 7 fois entre mi-février
et mi-mars 1915. Il y règne une incessante
guerre de mines souterraines et d’assauts à
la baïonne e, par culièrement meurtriers.
Il faudra a endre la grande off ensive fran-
çaise de Champagne du 25 septembre 1915
pour que le secteur et la posi on du « For n
de Beauséjour » soient enfi n dégagés.
Le hameau n’a pas été reconstruit après la
guerre. Il est aujourd’hui le site de monu-
ments historiques : une stèle à la mémoire
des soldats du 3e de Marine ainsi quun cal-
vaire entouré des tombes de L. Noyer et A.
Gardinier
Il décède le 31 août 1915 à l’hôpital Chan-
zy à Sainte-Menehould (Marne) des suites de ses
blessures.
Il gure sur le Livre d’Or et le Monument
aux Morts de St Marcel.
Cita on : ordre du Général, 1534/9 du
21 septembre 1915 : « Très grièvement blessé
a fait preuve de courage pendant le bombarde-
ment du 29 août 1915 en restant bravement à son
poste ».
Décora ons : Croix de guerre Médaille
Militaire.
Campagne contre l’Allemagne du 4 août
1914 au 1er septembre 1915.
Inhuma on : il est inhumé à la Nécropole
Na onale de Sainte-Menehould, tombe 4126.
46 ! 04B - LOU PÉRI DOC , numéro spécial az 2017. Félix de VERNEILH.
Félix de VERNEILH.
Archéologue.
Il est membre de l’ins tut
des provinces, inspecteur divi-
sionnaire de la société française
d’archéologie, ancien correspon-
dant du ministère de l’intérieur
pour le comité des arts et monu-
ments. (Réf Ad 24 Piégut-Pluviers
1864 page 10/13).
Son frère de Jules de Ver-
neilh, dessinateur et graveur qui
contribua à l’illustra on de ses
ouvrages.
Par Jean-Louis FILET.
Il est né le 21 octobre 1820 à Piégut-Pluviers.
il décéda le 28 septembre 1864 au château de Puyraseau à Piégut-Pluviers.
Il est le fi ls de Jean-Bap ste Joseph qui est subs tut du procureur du Roi près le tribunal de
Nontron, et de Jeanne Louise Zélie Chassaignac. Son grand –père Joseph Deverneuilh-Puyraseau est
membre de la chambre des députés, conseiller à la cour royale et offi cier de la légion d’honneur.
voir note bas de page
Aucune photo de Félix trouvée. Ce e photo est celle de son grand-père
le baron Jean Joseph de Verneilh-Puyraseau. Homme poli que.
château de puyrasseau source « visites en aquitaine.
Son décès a lieu au même lieu château de Puyraseau, le 28 septembre 1864 à deux heures du ma n.
Il allait avoir 44 ans, célibataire.
Carrière :
Études secondaires à Limoges
1836- : fréquente l’École de droit de Paris (1836)
1839 : premier « pèlerinage archéologique » à
Amiens et Beauvais
1839- : publie ses premiers « feuilletons archéo-
logiques » dans LUnivers de Louis Veuillot
1840-1848 : correspondant au Comité des Arts
et des Monuments
1844 : par cipe à la fonda on des Annales Ar-
chéologiques
Dès 1839 âgé de 19 ans, Il commença à visiter les
départements et leurs richesses monumentales,
à par r des cathédrales d’Amiens et de Beauvais
(1839), et publia ses premiers essais, des « feuil-
letons archéologiques » qui parurent dans L’Uni-
vers de Louis Veuillot, organe du catholicisme
conservateur.
En 1840, dans une no ce adressée au
Comité des arts et des monuments, il présenta
ses premières recherches sur Saint-Front de Péri-
gueux, dont il mit en avant la parenté stylis que
avec Saint-Marc de Venise, et brossa le plan d’un
ouvrage plus ample sur larchitecture byzan ne
en France : c’est la première esquisse de son
œuvre fondamentale, LArchitecture byzan ne
en France, publiée douze ans plus tard, en 1852.
Cest pour les Annales archéologiques que Ver-
neilh écrivit les ar cles sur les origines françaises
de l’art gothique qui cons tuent la par e sans
doute la plus originale de sa produc on et qui lui
vaudront des réac ons hos les de la part de sa-
vants allemands ou anglais. Ce e revue, fondée
en 1844 par Didron, se donnait pour objec f à la
fois d’encourager les études sur les monuments
na onaux – notamment ceux du Moyen Âge, qui
faisaient alors l’objet d’une éclatante redécou-
verte et de servir d’ou l cri que aux profession-
nels de la conserva on, mais aussi à un plus large
public d’amateurs, en suivant et en commentant
les grands chan ers de restaura on et en favori-
sant le développement de bonnes pra ques.
Lœuvre de Verneilh est exemplaire du rôle que
la construc on poli que du patrimoine médiéval
a eu dans la genèse de la discipline. Elle est, avec
bien d’autres, à lorigine d’un imaginaire na onal
du gothique qui dominera ensuite le discours sur
l’art ancien dans la France de la Troisième Répu-
blique, en connaissant un moment de radicalisa-
on extrême lors du premier confl it mondial.
Source Michela Passini, chargée de recherche, CNRS,
Ins tut d’histoire moderne et contemporaine.
En 1851, Verneilh fi t partre son ouvrage fonda-
mental LArchitecture byzan ne en France. Saint-
Front de Périgueux et les églises à coupoles de
l’Aquitaine. La première par e comporte une
étude monographique de Saint-Front de Péri-
gueux, tandis que la seconde livre la sta s que
des églises à coupoles sur penden fs sphériques.
Mais l’apport essen el de Verneilh consiste dans
la tenta ve de défi nir le « style byzan n » à une
époque où les archéologues et les historiens de
l’art s’engagent dans un vaste débat interna onal
sur l’élabora on de l’art médiéval et ses sources.
La maison Es gnard
rue Limogeanne.
elle est classée aux
monuments historiques, sû-
rement le plus important
édifi ce de la Renaissance.
Félix de VERNEILH. numéro spécial az 2017, LOU PÉRI DOC . 04B - ! 47
48 ! 04B - LOU PÉRI DOC , numéro spécial az 2017. WAIFFRE.
WAIFFRE.
Député de la Guadeloupe.
Wfre épouse vers 750, Adèle de
Gascogne, sa cousine.
Trois enfants naissent de ce e union :
Hunald II de Gascogne. Duc de Gascogne en 768
Aldaric de Gascogne. (750-812). Duc de
Gascogne.
Lopo ou Lupus ou Loup II de Gascogne (755-avril
778) Duc de Gascogne.
Par Maryse GRENIER.
Né en 730
il décéda en 768.
Célèbre Duc d’Aquitaine, qui s’est opposé à la mainmise de Pépin Le Bref, sur son territoire.
(Autre forme d’écriture : Wfer ou Gaïfi er).
Fils d’Hunald 1er de Gascogne, il nait en 730 et devient Duc d’Aquitaine et de Vasconie de 744
jusqu’à sa mort en 768.
Histoire :
Hunald, re de Waïfre, crève les yeux de son
frère Ha on, coupable dêtre resté dèle à Pé-
pin III et Carloman de France. Ceux-ci obligent
Hunald à abdiquer en 745. Hunald se re re au
monastère de l’île de Ré. Waïfre lui succède et
devient donc Duc d’Aquitaine, et reprend la lu e
contre Pépin.
Ha on, oncle de Waïfre, meurt après 745, puis
c’est le tour dOdilon, Duc de Bavière, qui décède
le 18 janvier 748. Sa femme, Hiltrude, devient ré-
gente et accueille Griff on, demi-frère de Pépin et
Carloman qui leur était hos le. Celui-ci s’empare
du Duché et se fait reconnaître Duc de Bavière. Il
se soulève contre Pépin III mais est ba u. Pépin
reconnait Tassilon, ls d’Odilon, comme Duc de
Bavière, pour remplacer Griff on, qui va se réfu-
gier chez Wfre de Gascogne. Ils vont ensemble,
lu er contre le roi des Francs, car Waïfre veut ac-
quérir son autonomie dans son Duché.
Vers 760, Pépin Le Bref envahit l’Aquitaine,
afi n de faire respecter à Waïfre, les droits du Cler-
gé, dont le pouvoir est aussi grand que celui des
seigneurs et rois, et qui perçoit taxes et octroi.
Les enfants et la femme du dernier duc de lAqui-
taine indépendante, Waiff re, fuyant depuis le
château de Roussille à Douville les soldats du roi
Pépin le Bref, sont ra rapés par ces derniers et
égorgés. Leur royal sang tâcha la terre du lieu qui
depuis se nomme « san de reix ».
Wfre se volte à nouveau en 761, pro-
voquant une réac on puni ve de Pépin. Le scé-
nario se reproduit chaque année jusqu’en 768.
Lors dune nouvelle campagne, les Aquitains, re-
pliés derrière la Dordogne, se font prendre à re-
vers par la Sep manie ((Province de Narbonne,
ancienne province Gallo-Romaine, occupée
par la 7°légion romaine, d’son nom). Waïfre
est ba u par Pépin qui prend Toulouse en 767,
puis Bordeaux et capture la mère, la sœur et
les nièces de Waïfre. Sur le point de rendre les
armes, Waïfre meurt en Périgord, le 2 juin 768,
assassiné par Pépin. (Certains diront que c’est un
de ses dèles lieutenants, Wara on, rallié à la
royauté franque, qui l’aurait assassiné). Waïff re
aurait été surpris, alors qu’il se désaltérait à une
fontaine. Il se serait caché dans la forêt de la
Double; découvert, il est tué.
Selon une tradi on locale, le Duc est inhumé
sous la mo e féodale de Vaudu, au sud-est de
la Roche-Chalais, entre Saint-Michel-L’Ecluse-et-
Léparon et Saint Christophe de Double.
WAIFFRE. numéro spécial az 2017, LOU PÉRI DOC . 04B - ! 31
LAquitaine, repasse sous domina on Franque,
mais la Vasconie (Duché de Gascogne), reste indépen-
dante.
Le Duc d’Aquitaine a inspi de nombreux ar-
stes, dont Victor Hugo dans la « Légende des siècles ».
On le retrouve aussi dans la « Chanson de Roland ».
bas-relief dans le mur de l’église Saint-Mar al
Limoges. On a ribut à Louis-le-Débonnaire de lavoir
fait encastrer. Pour perpetuer la victoire de Pépin-le-
Bref sur Waïfre.
Le monument le désigna sous l’emblème d’un
lionceau qui, avec sa griff e, déchire le sein qui l’allaite
et sous la gure dun homme qui pèse de tout son
poids sur laquitaine comme cherchant à lécraser, et en
même temps l’inscrip on exprime que, vic me de son
ingra tude, il a trouvé là même son châ ment.
Ainsi l’inscrip on signifi e « Les ducs engendrés
et couronnés par l’Aquitaine ont fait son malheur. Gaifre
(Waïfre), le dernier de ses enfants dénaturés, opprime
sa mère et déchire le sein qui l’a nourri ; mais son crime
lui coûte la vie et prive sa, postérité de la
couronne. Réf Gallica , monuments an-
ques de Limoges.
« Ce monument, ce e inscrip on,
étaient le procès, la condamna on des
ducs dAquitaine, la proscrip on de la race
mérovingienne dans ce pays, la jus ca on
de l’avènement de Louis à son royaume. »
50 ! 04B - LOU PÉRI DOC , numéro spécial az 2017. XERCES Marie.
XERCES Marie.
Le pe t papillon bleu.
Périgueux 1836.
Monsieur Aumassip, l’of-
cier d’état civil de la Mairie de
Périgueux, aime dans ses temps
de loisir, aller à la chasse aux pa-
pillons. Bien qu’habitant en ville,
Monsieur Aumassip est un homme
de la campagne. Il aime la verdure,
les arbres, les sous-bois et tout le
pe t peuple de l’herbe. Cest un
brave homme.
A son bureau de la mairie,
chaque jour lui apporte son lot de
bonheur et de malheur. Une nais-
sance est souvent un bonheur,
mais aussi un grand malheur pour
Par Selma CAYOL.
Lenfant trouvé du 28 avril 1836 à Périgueux.
de pauvres lles ou mêmes femmes mariées
déjà pourvues d’une nombreuse progéniture.
Ce ma n du 28 avril 1836, il avait comp-
que sur les 217 actes de naissance à ce jour,
103 étaient des pe ts enfants, des nouveaux nés
pour la plupart, abandonnés au tour de l’hos-
pice-hôpital de Périgueux.
« Ce monument, ce e inscrip on, étaient
le procès, la condamna on des ducs d’Aquitaine,
la proscrip on de la race mérovingienne dans ce
pays, la jus ca on de l’avènement de Louis à
son royaume. »
Celle de ce ma n, l’acte 217, une lle e
âgée de 8 jours, si pe te, si jolie… qu’il ne put
s’empêcher de l’appeler Marie, le plus joli pré-
nom du monde.
AD de Dordogne : 1836, feuillet 62 acte 217.
Sa mère avait pris soin de bien la couvrir
d’une étoff e bleue à rayures blanches et de lui
me re un joli bonnet avec de la dentelle Elle
avait gardé avec elle son enfant pendant une
semaine, la sépara on étant diffi cile, mais il lui
fallut prendre une décision et valait mieux pour
ce e pe te l’abandon que la rue elle était à
la merci de toutes sortes de prédateurs … même
humains.
Ce e vêture rappela à Monsieur Aumas-
sip ce pe t papillon bleu qu’il avait pris dans son
let la semaine précédente, mais si joli qu’il lui
avait rendu sa liberté
Les savants botanistes appelaient ce papillon un Xercès, Monsieur Aumassip donna ce nom
a la pe te Marie, en espérant qu’elle pourra, et saura un jour , comme lui s’envoler de ses propres
ailes, vers des contrées plus clémentes.
Monsieur Aumassip con nua toute la journée à enregistrer ces pauvres pe ts orphelins, mais
la pensée de la « pe te fée bleue » avait comme égaillé sa journée.
XERCES Marie. numéro spécial az 2017, LOU PÉRI DOC . 04B - ! 51
Tour d’abandon en
place dans les hopitaux au
19e siècle.
Ici, un modele en-
core visible au musée de la
médecine à Hautefort.
52 ! 04B - LOU PÉRI DOC , numéro spécial az 2017. Yrieix DAUMESNIL.
Yrieix « Pierr DAUMESNIL.
Général, Baron, chevalier de Saint-Louis.
Dans son dossier d’offi cier de la légion d’honneur
(chevalier le 14 juin 1804, offi cier le 14 mars 1806 et
commandeur le 21 février 1812) chevalier de Saint-Louis
(1815) général de division avec le tre de baron on le dit
né le 14 juillet 1777.
On le prénomme plus souvent Pierre qu’Yrieix, pré-
nom iden que à celui de son parrain.
Marié à Anne Fortuné Léonie Garat, ils ont eu trois
enfants : Léon (1813), Marie (1816) et Louise (1827).
Il décédera du choléra le 17 août 1832 à Vincennes.
Son père est à Fresney-le-Puceux dans le Calva-
dos d’une famille noble les d’Aumesnil. Instalà Périgueux
il reçut des le res de bourgeoisie le 19 décembre 1759.
A dix-huit ans à Périgueux provoqué par un ar l-
leur de passage, il riposta et voulut se mesurer, l’épée à la
main. Lors de la rencontre il le blessa mortellement.
Par Jean-Louis FILET.
Yrieix DAUMESNIL naît et bap sé le 27 juillet 1776 à Périgueux.
il décéda le 17 août 1832 à Vincennes.
Le 27 juillet 1776, a été bap Yrieix Daumesnil, ce jour ls naturel et légi me de sieur
Jean-François Daumesnil bourgeois et d’Anne Piétré son épouse.
A été parrain sieur Yrieix Debord et marraine demoiselle Honorée Daumesnil sœur du bap sé.
Ledit baptême fait en présence des soussignés.
Debord, curé de Saint-Front.
Les signatures : Daumesnil (la marraine), Debord parein, Daumesnil père et Lacrousille.
par la suite il se fera prénommé Pierre.
À l’issue du duel il s’enfuit à pied jusqu’à
Toulouse ou le 15 mars 1794 il s’engage au 22e
chasseurs à cheval.
Au combat d’Elne le 19 août 1795, il tombe
grièvement blessé à la cuisse. En présence du
scorbut et de èvre putride le chirurgien renonce
à l’amputa on, le considérant comme perdu.
Transporté à Périgueux les soins de sa mère
aidèrent sa vigoureuse cons tu on à triompher
du mal.
Présent dans la garde d’honneur du géné-
ral Bonaparte, il est un des deux soldats qui au
pont d’Arcole sauve le général alors encerclé par
l’ennemi. Ce qui lui vaudra plus tard une pension
de l’impératrice Joséphine sur sa casse e par -
culière.
Audacieux, toujours le premier à l’ac on
et d’un courage bouillant.
Au Caire après la bataille de Saint-Jean-
d’Acre, a ablé dans un café avec d’autres amis,
des propos tenus lors de larrivée de généraux
lui vaudront de passer en conseil de guerre
ils furent condamnés à mort. Bonaparte à qui
il avait sauvé la vie par deux fois à Saint-Jean-
d’Acre lui accorda sa grâce.
Le 6 juillet 1809 lors de la terrible bataille
de Wagram, tout à coup il s’arrête, son cheval
s’abat sous lui ; un boulet de canon vient de lui
emporter la jambe gauche. Larrey l’amputa im-
médiatement sur le champ de bataille.
En 1814 au château de Vincennes, dans
un donjon bloqué par un ot d’ennemis, à la
somma on d’un offi cier prussien, il dit « je vous
rendrai la place quand vous m’aurez rendu ma
jambe ». Décontenancé l’ennemi se contenta
d’établir un siège autour du seul monument de
Paris insoumis.
Et voilà doù vient son surnom de
« Jambe de Bois ».
Yrieix DAUMESNIL. numéro spécial az 2017, LOU PÉRI DOC . 04B - ! 53
Sa statue à Périgueux
photo MB.
Le général Daumesnil
refuse de livrer
Vincennes.
(huile de Gaston Mé-
lingue, 1882),
Mairie de Vincennes.
Wikipédia
carte postale ancienne :
la palce Daumesnil à
Périgueux.
54 ! 04B - LOU PÉRI DOC , numéro spécial az 2017. Zacharie POMAREL.
Zacharie POMAREL.
Curé au XVIIIe siècle.
En 1741, Zacharie a 17 ans. Il est au sémi-
naire quand, lors d’une visite chez ses parents, il
entend son père raconter le procès qu’il vient de
présider, celui de Jeanne Mas, une pauvre jeune
lle infan cide. Séduite et abandonnée par un
valet de ferme qui prit la fuite et ne fut jamais re-
trouvé, elle accoucha dans le silence et le dénue-
ment le plus complet d’un garçon malingre et un
peu faible. Elle l’étouff a et le jeta dans un étang,
près de la ferme de ses parents. Quelque temps
plus tard, le corps fi t surface. Arrêtée, Jeanne fut
condamnée à faire amende honorable, en che-
mise et corde au cou devant léglise, et conduite
auprès de l’exécuteur des hautes œuvres afi n
d’être étranglée et pendue, le 31 mars 1741, le
procès coutât 380 livres. François Pomarel en fut
fort marri car, la fau ve morte, le coût dut être
supporté par la communauté.
Même la charge de juge ne rapportait pas tant
que ça en «espèces sonnantes et trébuchantes
». Certes il y avait les « honneurs », mais les hon-
neurs ça nourrit pas son homme, fut-il curé, et
voué par excellence a la charité et à la frugalité.
D’ailleurs leurs parents s’étaient déjà saignés aux
quatre veines afi n de les pourvoir en rentes via-
gères de 80 à 100 livres pour favoriser leur prê-
trise et leur tenir lieu de tre clérical (un genre
de dot en fait.).
Zacharie ne put en entendre davantage. Condam-
ner ainsi de pauvres gens, courir après leurs
quatre sous, non, ce n’était pas pour lui. Il résolut
donc de s’enfoncer un peu plus dans la vie ecclé-
sias que tout en gardant les pieds sur terre, faire
un peu de bien autour de lui, tout en essayant
de se faire entretenir par ses ouailles les mieux
pourvues. Oui, mais comment ?
Par un heureux des n, lors qu’il n’était que
simple vicaire de Nadaillac, la place très lucra ve
de tulaire de la prévôté de La Dornac, vacante
depuis 39 ans, lui fut a ribuée avec les pleins
pouvoirs.
Par Selma CAYOL.
Zacharie Pomarel est né le 17 octobre 1724 à Pazayac.
il décéda le 04 décembre 1795 à Pazayac.
Il est le cinquième enfant et aussi cin-
quième fi ls de François Pomarel et Jeanne Puyja-
lon . Bap le 19, il eut pour parrain noble
Zacharie Damelin, écuyer, son grand-oncle, habi-
tant Brive, et pour marraine Demoiselle Jeanne
de Puyjalon, sa tante.
Larrivée de Zacharie Pomarel ne fut pas
accueillie avec grande joie :
« Il s’empressa de se faire faire des reconnais-
sances par les tenanciers de son bénéfi ce » c’est-
à-dire que les tenanciers devaient s’engager fer-
mement à payer au prévôt les sommes et les
prélèvements qui lui étaient dus en sa qualité
même de prévôt. Il aff erma ces revenus afi n d’en
re rer des bénéfi ces conséquents sur son nom
et en sa qualité de Prévôt de la Dornac et celle
de curé de la Feuillade. Les béné ces ecclésias-
ques prévalaient sur ceux des Seigneurs.
Il t faire ces actes de reconnaissance par Maitre
Maury, notaire au bourg de La Dornac.
Ces actes furent au nombre connu de quatre :
Tènement (terres tenues dun seigneur ou dune
prévôté ecclésias que, en réunion de propriétés
con gües) de Lordelie, de la Manivie, des terri-
toires de la Roussille et d’autres terrains.
Lors des recensements des biens ecclésias ques
et d’un examen des « bénéfi ces » de la Prévôté,
afi n d’établir les revenus de la dite prévôté, donc
du sieur Pomarel qui, étant le seul « décimateur
» général de la dite prévôté de Ladornac pouvait
en pro ter très largement, tous les tenanciers
reconnurent tenir leurs tènements des mains de
Messire Zacharie Pomarel.
En fait, il était le maitre .Il réunissait même
chaque année au son de la cloche les habitants
devant la porte de l’église afi n d’établir louver-
ture des vendanges et ainsi prévoir la dîme pré-
levée sur le produit de ces vendanges.
Le 5 janvier 1790, Zacharie Pomarel déposa chez
le notaire Lamaze un testament dans lequel il fai-
sait des dons aux pauvres et à l’église, de manière
a se faire quand même un peu passer pour un
bienfaiteur. Il fi t un nouveau testament en 1792,
mais voyant arriver les progrès révolu onnaires
à grands pas et les dissolu ons des paroisses, il
ne se sen t plus en sécurité à La Feuillade, et prit
la fuite. Avec casse e, mobilier et autres objets,
il se transporta chez sa nièce, lle de son frère
ainé Guillaume, juge de Larche.
Il est dit par l’abbé Brugière qu’il refusa de prê-
ter serment en 1791, ce que nous voulons bien
croire, il résigna ses fonc ons avant de s’en-
fuir. Toujours selon l’abbé Brugière, ses anciens
paroissiens le réclamèrent auprès de l’évêque
cons tu onnel. Lévêque accepta et Zacharie re-
vint quelque temps dans sa cure de La Feuillade
où, le 5 septembre 1792 il rédigea son ul me
acte de mariage.
Zacharie POMAREL. numéro spécial az 2017, LOU PÉRI DOC . 04B - ! 55
Il fut néanmoins obligé de se rendre à la maison de réclusion de Périgueux, où la promiscuité
et les mauvais traitements lui rent contracter une « mauvaise maladie » sans doute une tubercu-
lose.
Ladministra on procéda à les ma on et à la vente de tous les eff ets mobiliers et autres.
Ladjudica on dépassa de beaucoup l’es ma on, et ce non compris tout ce qui fut détaillé dans les
inventaires.
Zacharie trouva le moyen de s’échapper et se fugia à la paroisse de Pazayac dans sa famille.
Il se résolut à vivre plus dignement, afi n de laisser un bon souvenir autour de lui et « termina sa vie,
comme ses frères, avec la plus grande édifi ca on, le 13 frimaire an 4. » dixit l’abbé Brugière.
Labbé Brugière était sans doute beaucoup trop « religieux » pour ne pas reconnaitre les for-
faitures de Zacharie.
Dieu y pourvoira !
Remerciements à Gallica, aux archives départementales de la Dordogne et de la Corrèze ainsi qu’à la mairie
de Pazayac qui m’a gen ment indiqué où me procurer certaines photos. Challenge AZ 2017