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Des gens : Oscar Bardi de FOURTOU

Par Nicole Sarreau.

Marie, François, Oscar Bardi de Fourtou est né le 3 janvier 1836 à Ribérac d’une famille bourgeoise dont le père Adrien Bardi de Fourtou est avocat et l’oncle François a fait carrière dans la magistrature qui le conduit à la Cour d’Appel de Bordeaux.
Cadet de trois enfants, après le lycée de Périgueux, il passe sa licence en droit à la Sorbonne puis à Poitiers où il soutient sa thèse.
Il est inscrit au barreau de Ribérac avec son frère aîné Léonce et son père. En 1860, il devient bâtonnier du barreau. Il occupe ensuite le poste de substitut du procureur impérial en 1864 à Ruffec (Charente) avant de se consacrer à la politique.

Sa carrière politique commence à la chute de l’Empire, mais il a été pendant 5 ans maire de sa ville natale (1865/1870). Il se charge pendant son mandat de faire renaître le comice agricole de Ribérac. En 1874, il devient président du comice agricole d’Echourgnac, participant à la mise en valeur de la vallée de la Dronne et la forêt de la Double.

Fourtou

Homme de qualité, il est remarqué par Adolphe Thiers qui le nomme le 7 décembre 1872 au poste de ministre des Travaux Publics. Très fidèle à Adolphe Thiers, il demeure dans le nouveau gouvernement thiériste et devient le 19 mai 1873, pour si peu de temps, ministre des cultes mais il suit le président dans sa chute le 24 mai 1873. Il se rapproche des milieux conservateurs qui soutiennent l’ordre moral, inauguré par le cabinet Broglie en mai 1873 et entretient des liens réguliers avec le président, le maréchal Mac-Mahon qui l’invite souvent à l’Elysée.
Il conquiert largement un siège de conseiller général dans le canton de Verteillac. Son implantation est très solide et certains présagent déjà l’arrondissement de Ribérac comme son fief. A la tête du ministère de l’Instruction Publique, des cultes et des Beaux-arts, il devient le décideur, celui qui réalise avec vigueur la chasse aux enseignants qui refusent de servir l’idéologie de l’ordre moral, de même qu’avec les prélats et les artistes. Il a alors une réputation d’homme à poigne, partagée entre admirations de ses partisans et haine viscérale des milieux républicains.
Quand la crise ministérielle fait rage le 23 mai 1874, il est le seul à pouvoir remplacer le duc Albert de Broglie au ministère de l’Intérieur.

Mais un différend avec les Orléanistes le conduit à suivre Pierre Magne le ministre des finances dans sa démission. Il quitte alors la place Beauvau le 19 juillet 1874.
Il continue à fréquenter l’Elysée et loin de rester inactif, il intègre le conseil d’Administration de la Compagnie d’Orléans en mars 1875.

Il échoue à se faire élire au Sénat en 1876 mais est réélu député de la Dordogne.
Son retour place Beauvau ne lui confèrera pas une bonne réputation.
Le 18 mai 1877, on le retrouve de nouveau au poste de ministre de l’Intérieur avec pour mission d’empêcher les républicains de revenir à l’Assemblée Nationale. Il utilise tous les moyens légaux tout en forçant l’interprétation législative des textes et procède à d’importants mouvements préfectoraux en ménageant sous-préfets et secrétaires.
Son souci est de maintenir une majorité conservatrice chancelante à cause des ambitions bonapartistes. Réélu député le 14 octobre suivant, son élection est invalidée le 18 novembre 1878.
Provoqué par Gambetta, il se bat en duel avec lui quelques jours plus tard.


Réf : Illustré par Henri Dupray Source Harper’s New Monthly Magazine.duel

Le duel a lieu le 21 novembre 1878 au pistolet, à trente-cinq pas
(une distance d’une longueur inhabituelle) sans résultat.

Cette période fut une des plus difficiles pour le ministre déchu, mais les portes du Sénat s’ouvrent enfin à lui en janvier 1880. Il est élu avec Alexandre de Bosredon en remplacement de Pierre Magne et Paul Dupont morts quelques mois plus tôt.
Avec l’adoption définitive du caractère républicain voté en 1887, ses illusions s’envolent de revoir un jour un descendant dynastique revenir au pouvoir.
De santé fragile, il accepte le régime en place mais échoue au renouvellement de son mandat de sénateur et perd tout espoir de retrouver le Palais Bourbon en 1887. Ses activités à la Compagnie d’Orléans, son échec aux cantonales de 1886 l’amènent à s’éloigner de la vie politique publique tout en gardant l’espoir de revenir aux affaires même s’il n’aime pas beaucoup le général Boulanger car il espère devenir le leader incontesté de la droite périgourdine. En 1889 il s’impose comme le chef des conservateurs et retrouve son siège parlementaire.
Mais ses problèmes de santé le préoccupent de plus en plus. En 1893, il officialise sa décision de se retirer complètement en s’adressant une dernière fois à ses électeurs pour leurs en expliquer les motifs.

Il reste à la Compagnie d’Orléans et en devient Vice-président en 1894.
Mais deux attaques le contraignent au repos.
Il s’écroule dans son domicile parisien le 6 décembre 1897.
Son corps est rapatrié à Ribérac dans le cimetière municipal
où il repose dans le caveau familial.

Sa première épouse fut Mary Durand qui meurt quelques mois après leur mariage au printemps 1861.
Il se remarie en 1863 avec Alix Dereix de Laplane. De ce couple naîtra Joseph Marie François Albert Bardi de Fourtou mort en déportation en 1945.

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