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Tremblement de terre en 1750 .

Vu par le curé du Bugue


la chronique d'un tremblement de terre recopiée sur la Gazette de France du 11 juillet 1750. La différence de date entre ces deux documents laisse penser que ce texte a été recopié plus tard sur une page qui était restée partiellement vide et comme l'article était long, le curé a terminé sa copie sur le bord du registre :

acte

La gazette de FRANCE

De Paris, le 11 juillet 1750

« Le tremblement de terre dont on a parlé, lequel se fit sentir à Saint-Macaire en Guyenne, la nuit du 24 au 25 de mai, se fit aussi sentir à Bordeaux le 24 à 10 heures du soir ; la secousse fut assez forte mais dura trop peu pour causer du dommage ; il en fut à peu près de même à différentes heures, à 12 lieues de Bordeaux vers l'ouest, au nord-ouest dans le Médoc, à Pons en Saintonge à 15 lieues de Bordeaux ; et beaucoup plus loin, à Toulouse, à Narbonne, à Montpellier, à Rhodez ; mais ce phénomène d'autant plus surprenant qu'il est rare en France n'a nulle part été si redoutable que vers les Pyrénées. Voici ce que l'on en apprend par des lettres de Pau du 6 juin. Le 24 mai vers dix heures du soir, on entendit dans la vallée du Lavedan un grand bruit comme d'un tonnerre sourd ; il fut suivi d'une secousse violente de la terre. A cette première secousse, il en succéda plusieurs autres jusqu'au lendemain 10 heures du matin ; il y en eut encore quelques-unes dans le même lieu les jours suivants, ce qui donne lieu de croire que le foyer de ces événements étaient entre Saint-Savin et Argelès où les ébranlements furent plus forts que partout ailleurs. Une pièce de roc ensevelie dans la terre et dont il ne paraissait qu'une petite partie, fut déracinée et transportée à quelques pas de là ; l'espace qu'elle occupait fut à l'instant rempli par la terre qui s'éleva de dessous. Un hermite, habitant d'une montagne du voisinage, a rapporté qu'il avait entendu des froissements de roches, qui s'entrechoquaient avec tant de bruit, qu'il avait cru que la terre se déboitait entièrement et que les montagnes allaient être englouties. L'alarme fut si grande dans ce canton que les habitants allèrent loger sous des tentes en rase campagne. Ce fut surtout aux environs de Lourde que l'on fut le plus alarmé. Il y a dans le château de cette ville une tour dont les murs sont d'une épaisseur immense, et qui fut lézardée d'un bout à l'autre ; la chapelle du même château s'écroula presque entièrement. Dans le village de Gonzalès [Juncatas] qui n'est pas loin de là, plusieurs maisons furent renversées, et quelques personnes périrent sous les ruines. Les voûtes du monastère et de l'église de l'abbaye de Saint-Pé, de l'ordre de Saint-Benoît, furent entrouvertes. A Tarbes, depuis 10 heures du soir du 24 jusqu'au lendemain 10 heures du matin, il y eut quatre secousses toujours précédées de mugissements souterrains; et la voûte de la cathédrale se fendit en divers endroits. Le 26, vers une heure après minuit, on sentit dans la même ville une cinquième secousse qui renversa la moitié du mur d'une ancienne tour placée au coin de la place de Maubourguet ; il y en eut encore deux autres le même jour, entre quatre et cinq heures du matin » 


           
   Jean - Louis  Filet /   01/01/2013